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Fiche Syndicat USTKE

Le syndicat USTKE : un combat aux côtés de Rheebu Nuu

USTKE : Union Syndicale des Travailleurs Kanak et des Exploités

      Ce syndicat a fait partie intégrante du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) entre 1984 et 1989, comme le rappelle le site d’information Médiapart dans un article du 22/04/08.  Ce parti indépendantiste kanak fut au cœur des « événements » de 1988, qui ont abouti à la signature des accords de Matignon. Ecartée du FLNKS en 1989 au titre de la séparation du syndicalisme et de la politique, l’USTKE  s’est rapprochée de la CGT et de la Confédération paysanne de José Bové dès le début des années 2000.

Des revendications d’ordre écologiste…

      Le syndicat USTKE s’est opposé à la construction de l’usine de Goro aux côtés du comité autochtone Rheebu Nuu. Leurs revendications étaient en partie d’ordre environnemental, puisque Gérard Jodar, président du syndicat, a déclaré : « On veut une usine pérenne, pas une usine qui devient une catastrophe écologique dans quelques années, comme ça s'est produit avec les essais nucléaires en Polynésie. […] On ne réglera pas le problème de l'environnement avec les forces de l'ordre, on veut de vraies réponses » (AFP 19/04/06), a-t-il ajouté, faisait référence à l’intervention de forces de l’ordre lors du blocage du chantier de l’usine début avril 2006.

… et une volonté de réappropriation des ressources par les kanaks

      Mais le syndicat a également condamné le fait que Goro emploie 3 000 ouvriers philippins en 2006 pour travailler sur le chantier, à des salaires nettement plus bas que ceux pratiqués sur le territoire Calédonien. L’USTKE réclame que les populations locales bénéficient davantage des retombées économiques et des créations d’emploi. Ainsi, il revendique : « la réappropriation de toutes nos ressources minières dans le cadre d’une territorialisation préfigurant la nationalisation que nous voulons pour le pays indépendant, demain. Cela aura pour effet de permettre que les profits générés à partir de l’exploitation minière et industrielle reviennent au pays et à sa population(propos rapportés dans un article du 22/04/08 publié sur le site Médiapart, rédigé par Maguy Day).

Des blocages parfois violents

      En Janvier 2008, un conflit éclate sous la forme d’une grève générale initiée par l’USTKE. Le blocage culmine le 17 Janvier 2008 avec un affrontement entre les forces de l’ordre et les syndicalistes, au cours duquel une trentaine de personnes ont été blessées. Gérard Jodar, président du syndicat, a d’ailleurs été condamné le 21 Avril suivant à douze mois de prison, dont six mois fermes, pour « incitation à attroupement armé », comme le rapporte le site Médiapart.

Pour accéder aux cartographies, cliquer ici pour celle d'avant 2008, et ici pour celle d'après 2008.