Jusqu’à présent, la plupart des expériences réalisées sur les biocarburants de troisième génération se limitent au cadre quasi idéal du laboratoire ou de la théorie.
Certains scientifiques en sont même venus à critiquer le manque de réalisme de la presse et tentent de rester plus neutres vis-à-vis de l’engouement suscité par l’apparition de cette nouvelle génération de biocarburants. L’exemple le plus frappant est donné par l’article Putting algae’s promises into perspective (2010) d’Andres Clarens et Lisa Colosi, deux chercheurs de l’université de Virginia qui y critiquent explicitement ce qu’ils qualifient de « promotional litterature ». Ils émettent de nombreux doutes à l’égard de la faisabilité à grande échelle de la production de biocarburants à base d’algues : «In our opinion, such grandiose forecasts are misleading because these estimates are based on extrapolation from bench-scale experiments performed under laboratory-controlled, optimal conditions ». Ils soutiennent que plusieurs « idées reçues » sur les biocarburants de troisième génération sont erronées, par exemple :
- la forte productivité, qualifiée de 10 ou 100 fois supérieure à celle des premières générations;
- la meilleure absorption par les algues du CO2 émis par rapport aux plantes utilisées pour la 1ère génération;
- la faisabilité de la mise en oeuvre industrielle à grande échelle.
D’après eux, beaucoup d’améliorations technologiques sont nécessaires avant de rendre rentable cette activité. En effet, malgré un fort potentiel des biocarburants issus de micro algues, la technologie reste en retard sur les ambitions d’un développement à grande échelle, notamment à cause du coût important des procédés à mettre en oeuvre.
Face à ces débats au sein même de la communauté des chercheurs, on peut se demander si un jour les biocarburants à base d’algues seront une réalité à grande échelle.
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