L’avis d’un pôle de compétitivité

Qu’est-ce qu’un pôle de compétitivité ?

Bâtiment de Trimatec (Languedoc-Roussillon)

Bâtiment de Trimatec (Languedoc-Roussillon)

Les pôles de compétitivité sont des structures qui ont été mises en place par l’Etat en 2005 pour faciliter la communication entre les collectivités territoriales et les entreprises locales spécialisées dans un certain nombre de secteurs clefs, notamment touchant au développement durable. Trimatec est l’un de ces pôles de compétitivité, implanté dans le sud de la France.

Le but est d’aider des entreprises, qui sont pour la plupart des PME, à se développer grâce à l’innovation. Il existe 70 autres structures semblables sur tout le territoire français, chacune ayant ses thématiques propres. Ici, il s’agit de favoriser le développement des écotechnologies, dans le cadre d’une thématique de bioénergie qui a énormément favorisé l’essor des micro-algues en France. Les membres du pôle Trimatec, à l’image de Laura Lecurieux, ont donc pour principal objectif de valoriser les micro-algues, en trouvant les meilleurs partenaires, qu’ils soient académiques ou industriels, ainsi que le meilleur moyen de financement public.

Grâce à la variété des projets soutenus, cet acteur inédit dispose de connaissances vastes sur le sujet des technologies liées à l’environnement.

Laura Lecurieux, Trimatec

Les couplages avec d’autres secteurs de production sont envisagés par Trimatec comme des opportunités de valoriser les micro-algues, car ils sont très intéressants économiquement, notamment ceux qui concernent la production d’organismes marins, prisés dans le domaine de l’alimentaire et des cosmétiques. Trimatec essaie également de s’inspirer  de ce qui se fait dans d’autres pays, malgré le fait que l’agriculture locale (région PACA) ne s’y prête pas forcément. C’est ainsi que des études sont menées sur la manière dont le Japon traite certains des effluents de ses fermes viticoles.

Ces techniques sont dites de phytoremédiation : elles exploitent les propriétés de certaines espèces végétales qui peuvent être des strates herbacées, des plantes, des arbustes, des arbres, des algues, aptes à interagir avec des composés chimiques organiques ou minéraux pour dépolluer un terrain contaminé in situ. Le plus souvent, ce sont les micro-organismes de la rhizosphère qui dégradent les composés organiques. Il arrive que les produits issus de la dégradation, qui peuvent ou non être accumulés par le végétal, soient plus dangereux que le polluant d’origine, auquel cas l’opération perd tout son intérêt.

Principe de la phytoremédiation

La biomasse produite peut contenir le polluant (tiges, feuilles) et doit être traitée de façon adéquate, ce qui revient souvent à récolter les végétaux pour les incinérer. La phytoremédiation peut utiliser cinq catégories de procédés pour dépolluer un sol contaminé. Ces procédés ont fait l’objet d’études approfondies par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie et par d’autres pôles de compétitivité que Trimatec.

Cependant, il faut noter que les connaissances et la visibilité dans ce domaine sont limitées. En effet, une grande partie de cette biodiversité reste encore à explorer, du fait de sa richesse incommensurable. L’un des enjeux majeurs de demain sera donc de trouver « une bonne espèce de micro-algues », mais ce n’est pas le rôle de Trimatec, mais plutôt celui des centres de recherche, qu’ils soient industriels ou étatiques. Il est d’autant plus difficile d’avoir de la visibilité sur le sujet que beaucoup de domaines différents entrent en jeu, et du fait que la valorisation des micro-algues fait appel à des compétences très différentes, il est difficile de centraliser ces connaissances.

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