L’enseignement des langues régionales

L’éducation est au centre du débat sur la reconnaissance des langues régionales. Découvrons les enjeux de ce combat qui mobilise aujourd’hui des acteurs à toutes les échelles.

Jusqu’à la fin de la première moitié du XXème siècle, la position du gouvernement était de freiner au maximum la diffusion des langues régionales ; on n’hésitait pas à punir les élèves qui en utilisaient une, même dans la cour de récréation.

La situation a changé dès 1951 avec la loi Deixonne [1] : des enseignements facultatifs en langues régionales sont proposés dans les zones concernées. Cette mesure est tout d’abord appliquée au basque, au breton, au catalan et à l’occitan avant d’être étendue au corse une vingtaine d’années après. Une trentaine d’années plus tard, au début de la présidence de François Mitterrand, on donne une forte impulsion aux enseignements en langues régionales [2]. Les organisations locales sentent alors le besoin de se fédérer pour gagner encore davantage en visibilité, ce qui conduit à la création de la FLAREP, fédération de ces associations, aujourd’hui encore très active.

2013 représente une année importante : avec la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République [3], les langues régionales ont désormais la même place dans le cursus scolaire que toute autre langue étrangère. Depuis, la reconnaissance académique des langues régionales a encore progressé grâce à la création de CAPES, puis d’agrégations, en langue régionale [4].

Le Ministère de l’Éducation Nationale considère aujourd’hui, par conséquent, la question des enseignements de ou en langue régionale comme réglée [5]. Les revendications, regroupées généralement par la FLAREP, sont pourtant encore très nombreuses et les associations locales déplorent souvent les faibles moyens mis à disposition par l’État, ainsi que son silence sur la question : des onze candidats à la présidentielle de 2017, seul Jean Lassalle a fait de la généralisation de ces enseignements un point précis de son programme électoral…

 

Un des premiers arguments avancés en faveur de l’enseignement des langues régionales est celui des avantages procurés par la maîtrise de plusieurs langues…


[1] Loi Deixonne, 1951

[2] , [5] Entretien avec Alà Baylac – Ferrer, 11/05/2017

[3] Loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République, 08/07/2013

[4] L’agrégation s’ouvre aux langues régionales, La Croix, 29/03/2017