Voyons à présent deux vecteurs principaux de diffusion des langues régionales : les médias et la culture.
La place des langues régionales dans les médias est une source de revendications pour les défenseurs des langues régionales. En effet, elles n’apparaissent que peu dans le paysage audiovisuel français… D’après Alà Baylac-Ferrer, le secrétaire de la FLAREP, seules 10h d’émission par an sont en catalan sur France 3 Régions Pays Catalan :
«Encore plus scandaleux peut-être : que les médias publics n’émettent pas dans les langues régionales de chaque région.»[1] |
Des lois visant à donner plus de visibilités aux langues régionales, comme l’amendement des 4% proposé par Paul Molac (détails dans Quelle place dans l’espace public ?), ont récemment été refusés, preuve que le débat est toujours d’actualité…
Le problème de la culture est plus diffus et implicite. En effet, les défenseurs des langues régionales veulent voir reconnu leur patrimoine culturel comme appartenant au patrimoine commun de la France. C’est ce dont nous parle Yann-Ber Piriou :
«Chaque communauté linguistique et culturelle a son histoire propre […] je ne vois pas au nom de quoi ces informations-là ne feraient pas partie de notre bagage culturel commun.»[2] |
La reconnaissance de la culture, bien qu’admise par la plupart des politiques, n’a été officiellement reconnue qu’en 2011 par l’ajout de l’article 75-1 à la Constitution (partie Après la Charte, vers une ratification ?). Cette reconnaissance officielle n’ayant toutefois eu aucune retombée réelle, les cultures tentent de se faire entendre à travers des événements locaux, comme des festivals, lors desquels les locuteurs et personnes intéressées peuvent se retrouver et s’immerger dans une culture menacée…
Bon la situation a l’air compliquée… Que se passe-t-il exactement dans l’espace public français ?
[1] Entretien avec Alà Baylac-Ferrer, 11/05/2017
[2] Entretien avec Yann-Ber Piriou, 07/06/2017