Suite au reportage de l’Œil du 20 heures sur France 2, le 26 septembre 2018, l’affaire des “enfants sans bras” éclate. Ce reportage montrait les résultats de l’enquête du Registre des malformations en Rhône-Alpes (REMERA), indiquait une fréquence 58 fois plus grande que la normale de bébés nés sans bras, « dans un rayon de 17 km autour de Druillat. Tous nés entre 2009 et 2014. » Il indiquait aussi que l’enquête, transmise à Santé publique France (SpF) fin 2014, avait été critiquée sur sa méthodologie, mais SpF déclarait qu’une « vigilance renforcée semble nécessaire ». Il est également question de l’arrêt des subventions publiques du REMERA (suspendu fin octobre 2018 sur intervention d’Agnès Buzyn, ministre de la Santé et des Solidarités).
Ce reportage a donc médiatisé l’affaire de la concentration de naissances de bébés sans bras dans l’Ain. Emmanuelle Amar devient également le symbole de l’éclatement de l’affaire : une “lanceuse d’alerte” selon certains, et tout le contraire pour d’autres
Une médiatisation forte s’ensuit autour de la directrice du REMERA, Emmanuelle Amar, qui a révélé l’affaire publiquement et s’est exprimée lors de ce reportage. Comme l’annonce l’article du Monde « "Bébés sans bras" : dix ans de lutte pour le registre » : « pour le public et les médias, elle est une lanceuse d’alerte. Pour les autorités sanitaires, une grenade dégoupillée. » Son enquête est en effet pointée du doigt comme ayant semé le doute par SpF et son directeur général, qui indique qu’ils continuent leurs recherches.
Ségolène Aymé quant à elle indique dans son Communiqué de presse sur l’Affaire du cluster d’enfants avec anomalies transverses des bras dans l’Ain (18 octobre 2018) que « Mme Emmanuelle Amar n’est pas une lanceuse d’alerte. » Elle accuse également cette dernière de mensonges, propos diffamatoires et manipulation des médias, et reproche à certains journalistes de réagir de façon excessive à certains aspects de l’affaire.
L’affaire de l’excès de cas d’enfants atteints d’agénésies dans l'Ain a donc été très fortement médiatisée depuis septembre 2018, avec Emmanuelle Amar portée comme lanceuse d’alerte. Mais il en est tout autre pour d’autres acteurs comme Santé publique France ou encore Ségolène Aymé, qui déplorent cette médiatisation.