La cause des agénésies, une « aiguille dans une botte de foin » ?

Un débat sur la recherche d’éventuelles causes

Le Registre des malformations congénitales en Rhône-Alpes (REMERA) indiquait dans son rapport du 25 juillet 2018 qu’il est nécessaire de lancer une enquête sur la recherche de causes éventuelles de la concentration de cas “d’enfants sans bras” dans l’Ain. Dans la même idée, Agnès Buzyn annonce sur le plateau du Grand Jury le 21 octobre 2018 qu’il est « insupportable » de ne pas avoir trouvé de cause. D’où la nouvelle investigation demandée par celle-ci à Santé publique France (SpF) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES). Pourtant d’autres acteurs comme SpF trouvent qu’il est tout de même très dur d’en trouver.

 

Des causes qui peuvent être très variées

Les agénésies peuvent en fait être provoquées de nombreuses manières différentes, et cela peut être génétique, mécanique pendant la croissance intra-utérine du fœtus, ou encore relié à une exposition à une substance toxique.

« si on ne cherche pas, on est sûr qu’on ne trouvera pas » Emmanuelle Amar lorsque nous l'avons interviewée

Si le rapport du REMERA sur les cas d’agénésies dans l’Ain indique que l’hypothèse la plus probable est une exposition à un facteur extérieur tératogène (c'est-à-dire pouvant mener à un développement anormal de l'embryon), il peut même dans ce cas y en avoir de plusieurs sortes. Des médicaments ou un facteur environnemental pourraient en être la cause, ce qui donne un grand nombre de possibilités. La directrice du REMERA, que nous avons pu interroger, dit avoir conscience « que ce sera très difficile », et ajoute que « si on ne cherche pas, on est sûr qu’on ne trouvera pas ».

Quant à Santé publique France, son directeur a indiqué qu’il « [veut] bien continuer à chercher mais c'est comme trouver une aiguille dans une botte de foin. » (« Bébés sans bras de l'Ain : le directeur général de Santé publique France dénonce une "campagne calomnieuse" », France TV Info, le 19 octobre 2018).

Les avis divergent donc, entre un certain optimisme quant à la possibilité de trouver une cause, et une réserve de la part d’autres acteurs comme le directeur de SpF.