Si l’on observe un changement de mentalité au sein de la population au sujet de questions sociales comme le mariage pour tous, ou les questions de fin de vie, la même chose peut se produire pour la question de la levée de l’anonymat du don de gamètes. Ces changements de mentalité ont pu être causés par la levée de l’anonymat dans plusieurs autres pays européens, qui nous font nous demander pourquoi l’anonymat est encore en place chez nous. Le développement des tests ADN, illégaux en France, met en péril l’anonymat des donneurs, qu’ils le veuillent ou non.
Tout porte à croire que nous allons vers une levée de l’anonymat avec la révision des lois de la bioéthique de 2019 et de la possible ouverture de la PMA aux couples de femmes.
Parmi les différents acteurs de cette controverse, chacun a un point de vue différent sur la question de la levée de l’anonymat et les conséquences qui en découleraient.
Les enfants nés du don réclament le droit de connaître leur origine, comme le donneur fait partie de leur histoire même s’il ne fait pas partie de leur vie. Ce manque dans leur histoire peut être source de souffrances psychologiques.
À l’opposé, les donneurs restent en majorité pour l’anonymat, argumentant que leur acte est avant tout altruiste et qu’ils ne souhaitent pas entrer dans la famille de l’enfant. Les soutenant, les CECOS craignent que sans la garantie de l’anonymat, de nombreux donneurs prendraient peur et que le nombre de dons – déjà largement insuffisant face au nombre de demandes – diminuerait d’autant plus.
La population devient pour sa part plus ouverte sur ces sujets et est en faveur d’une levée de l’anonymat, notamment pour des raisons médicales. Cependant certains argumentent qu’une levée de l’anonymat pousseraient les parents à mentir à leur enfant sur leur mode de conception – ce qui nuirait encore plus à l’enfant, notamment s’il le découvre une fois adulte.
Avec ces différents profils, tous impactés à leur manière par la levée de l’anonymat, comment faire pour assurer l’équilibre global entre un équilibre familial, un équilibre identitaire pour l’enfant et l’équilibre d’un modèle français ?