Les gamètes sont les cellules reproductrices de l’être humain – spermatozoïdes pour l’homme et ovules pour la femme. Certains couples peuvent rencontrer des problèmes empêchant la fécondation donnant naissance à un enfant, que ce soit pour des problèmes de fertilité d’un des membres ou par crainte d’une transmission d’une maladie génétique. Ce type de couple peut alors demander à réaliser une insémination artificielle avec donneur (IAD).

©Sarah Kleinmann

L’anonymat du don de gamètes a été inscrit comme une évidence dans les lois régissant son fonctionnement. Les premiers dons ont été réalisés dès les années 1970 avec la création des CECOS – institutions chargées d’encadrer la récolte du don et les FIV (Fécondation In Vitro). Dès 1994, des lois ont strictement encadré les conditions à remplir pour pouvoir donner ses gamètes ou en recevoir. Le don est gratuit, volontaire et anonyme.

Vingt années plus tard, les enfants nés du don ont grandi et des revendications se font entendre :  ils réclament la levée de l’anonymat des donneurs, qui ont contribué à leur donner la vie.

D’abord faibles, ces voix se sont regroupées en associations au début des années 2000, pour ensuite gagner de la puissance dans l’espace médiatique, notamment avec la révision des lois de la bioéthique de 2011, qui a cependant maintenu l’anonymat.

Cette controverse concerne avant tout des particuliers : les enfants, les familles et bien évidemment les donneurs, mais aussi des institutions. Chacun cherche à défendre ses intérêts propres. Entre donneurs voulant garder leur vie privée, CECOS cherchant à attirer de nouveaux donneurs, enfants en quête d’une origine, la question de l’anonymat fait débattre. Les conséquences d’une levée de l’anonymat sur les familles et le nombre de dons font peur, mais la situation actuelle est décrite comme intenable. Quelle solution envisager ?