Pour mettre en place un nouveau débat public, une condition est soulignée par l'ensemble des acteurs, ainsi que par les divers intervenants sur le problème. La réussite des prochaines discussions dépendra pour une grande part de la reprise d'un dialogue fondé sur la restauration d'un climat de confiance entre les acteurs.
Les activités industrielles qui ont eu lieu sur le site de Salsigne et qui sont à présent en cours d'achèvement ont été le cadre de graves erreurs aux conséquences environnementales d'importance (l'activité de la SEPS à la Combe-du-Saut par exemple) mais aussi de situations d'incompréhension et d'inquiétude de la part des acteurs (le cas des bassins de l'Artus et de Montredon en est un exemple). A la suite de ces problèmes, des tensions se sont développées entre acteurs locaux (notamment entre riverains et écologistes d'une part, et mineurs d'autre part), mais aussi entre la population locale et les agences techniques de l'Etat (DRIRE et ADEME) et Préfecture avant tout, à tel point qu'on peut constater une certaine perte de crédibilité de l'Etat.
A l'échelle très locale où on se place ici, la réussite du débat peut tenir à la personnalité de l'un ou de l'autre. Des changements de personnes peuvent dans un premier temps faire évoluer la qualité du débat. Le facteur d'importance réside cependant davantage dans l'instauration d'un véritable dialogue permettant de travailler en commun. C'est un "travail en commun" pour définir l'avenir du site que réclame Jean-Louis Alau, viticulteur à Salsigne. Pour réussir celui-ci, les modalités actuelles du débat public semblent pour beaucoup insuffisantes, dans la mesure où elles ne permettent pas un véritable échange entre acteurs locaux d'une part, et l'émergence d'une volonté politique globale sur le site d'autre part.
Donner la possibilité à la population locale de déterminer un projet pour l'avenir du site, tel est l'objectif de la Préfecture, comme le souligne M. Jean, secrétaire général de la Préfecture de l'Aude (cf. le questionnaire auquel il a répondu). M. Frédéric Ogé comme M. Jean Moulin, insiste sur la nécessité de la coordination entre les différentes collectivités locales, mais aussi entre collectivités locales et populations locales. L'efficacité du processus de décentralisation qu'évoque M. Jean pour l'émergence de projet locaux concertés est conditionné selon M. Moulin à l'instauration d'un véritable dialogue, mais aussi de la capacité à disposer d'un réel pouvoir décisionnel et de moyens financiers non négligeables.