REACTIONS DES ACTEURS FACE AU DEBAT PUBLIC  Cliquez ici

 

 

L'information technique

 

La transmission de l'information technique à la population (au sens le plus large : mineurs, riverains, associations, élus locaux) n'est pas toujours satisfaisante pour les acteurs locaux.

 

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Rapports et enquêtes

Les enquêtes publiques peuvent être consultées par tous, mais nombreux sont ceux qui soulignent le caractère inadapté de cette information. "Il faut faire l'effort d'aller les consulter"  nous dit une habitante de Salsigne à propos des enquêtes publiques. La démarche à accomplir auprès de la préfecture pour recevoir l'information de ce type est souvent un obstacle.

Quelques uns parmi l'association des riverains se sont efforcés d'acquérir les connaissances techniques nécessaires à la compréhension des enquêtes publiques et des rapports de l'ADEME, eux-mêmes soulignent l'importance du travail que cela leur a demandé, ce qui montre que pour la majeure partie de la population locale, le contenu de ce type de documents n'est pas immédiatement accessible.

Même si, à l'heure actuelle, la situation s'est améliorée avec la disparition de la SEPS et la fermeture programmée de la mine (la dernière enquête publique date de juin 2003, elle concerne la rehausse des digues de l'Artus et n'a pas engendré de difficulté), les informations techniques souffrent d'un défaut de crédibilité au niveau de la population locale, qui retient les erreurs commises par le passé (voir l'historique).

 

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Les CLI

Le Commissions Locales d'Information constituent le second moyen pour la population de recevoir l'information technique (voir l'intervention de l'Etat dans le débat public). Les réactions sont loin d'être toutes positives.

Le maire de Laures-Minervois rappelle la méfiance de la population envers les "sachants" : c'est ce nom qu'ont reçu les responsables de la Préfecture chargés d'informer la population locale sur les pollutions à Salsigne lors des premières CLI. Les "sachants", ce sont d'abord ceux qui ne connaissent pas la région, et donnent pourtant des explications sur lesquel pèse la suspicion.

Les difficultés dans les relations avec des personnes étrangère à la région de Salsigne ne sont pas les seuls problèmes auxquels se heurtent les CLI. La complexité des informations techniques est présentes encore à ce niveau, M. Thomas, agriculteur à Conques sur Orbiel, soulignait en décembre 2002 à propos des "plages" de l'Artus et de Montredon que dans les réunions, les mots utilisés "ne permettent pas aux gens de comprendre", le vocabulaire utilisé étant  ou bien trop simplifié au point de donner une image fausse de la situation (parler de "plages" pour l'Artus est trompeur), ou bien "ésotérique" selon les termes de M. Guy Augé, président de l'association des riverains. Ce dernier évoque les CLI dans le questionnaire qui lui a été envoyé en avril 2003 et parle de  "réunions publiques nombreuses et ésotériques", il poursuit en évoquant "un semblant de réalité toute virtuelle" que constitue l'information fournie. L'information donnée est perçue comme "virtuelle", sans lien avec ce qui se déroule effectivement sur le site.

M. Jean-Claude Capéra, maire de Limousis, parle des CLI comme "d'un petit théâtre où chacun joue son rôle". Là encore, le problème de la crédibilité est soulignée, mais aussi celui de la représentativité, l'organisation des CLI étant faite de telle sorte que chaque groupe d'acteurs a droit à un certain nombre de représentant.

Le rôle consultatif de la CLI existe et l'écoute des demandes et inquiétudes de la population doit être possible dans ce cadre, mais là encore nombreux sont ceux qui limitent la portée du rôle consultatif et le réduise à un simple accessoire sans possibilité réelle.

Le secrétaire général de la Préfecture de l'Aude, M. Henri Jean reconnaît que la  Préfecture n'a pas toujours une politique de communication optimale. Le cadre de la CLI est nécessairement limité et "ce n'est pas un vaste forum public". M. Jean souligne néanmoins que toute l'information disponible est diffusée et que "l'usage de la langue de bois est le plus possible limité".  Pour lui, les CLI sont un moyen, certes imparfait, mais loin d'être négligeable, de maintenir les liens entre acteurs et de faire passer les informations.