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Influence du prix du baril dans la prévision du pic de production
Comme nous venons de le voir, le prix de vente du baril a une influence directe sur l'estimation des réserves pétrolières. Il a cependant d'autres conséquences notamment sur la prévision du pic pétrolier de Hubbert. Comme nous pouvons le remarquer sur le graphe , la demande mondiale de pétrole fluctue en fonction du prix de vente du pétrole.
Comment fluctuent les prix ? Lorsque les prix sont bas, la demande mondiale augmente rapidement. Etant donné que la demande augmente et que l'offre demeure dans un premier temps constante étant donné les accords des pays de l'OPEP notamment, les prix s'orientent logiquement vers la hausse. Les firmes pétrolières ouvrent alors de nouveaux sites moins rentables et parviennent à subvenir à la demande. Cependant, lorsque le prix commence à grimper, la demande chute rapidement dès que les économies se sont adaptées. On observe un effet d'accordéon dans la production et dans la demande de pétrole qui est très difficile à réguler. Jusqu'à maintenant, la flambée des prix du pétrole n'a jamais eu pour cause la pénurie de matière première mais uniquement un retard des firmes et pays producteurs à s'adapter à l'augmentation de la demande.
En quoi le prix du baril est important sur la prévision du pic de Hubbert ? Si le prix du baril de pétrole reste stable à un niveau relativement bas, les économies des pays développés n'ont aucune raison de rechercher des énergies alternatives au pétrole hormis les contraintes sur les émissions de gaz à effet de serre. En revanche, s'il apparaît que le prix du pétrole reste instable et oscille autour d'un niveau relativement élevé, d'autres énergies vont entrer en concurrence. Les énergies alternatives, ne pouvant concurrencer le pétrole en temps normal, deviennent accessibles en cas de hausse durable du prix. Une politique maintenant des prix bas favorise donc l'utilisation massive du pétrole ce qui va rapprocher le pic de production alors qu'une politique de prix élevés va pousser les économies à développer des énergies alternatives jusqu'à ce que le pétrole devienne une source d'énergie secondaire. Dans les pays de l'OPEP, il y a les pays à horizon de réserves long (Koweit, Arabie Saoudite : +100 ans) et à horizon court (Algérie : 10 ans…). Ceux à horizon court ont tendance à beaucoup produire lorsque les prix sont élevés afin d'engranger rapidement des sommes colossales. Les autres ont intérêt à ce que le pétrole demeure l'énergie principale le plus longtemps possible et essaye donc d'enrayer la flambée des prix.
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