Les pratiques annonciatrices des méthodes mixtes font leur apparition en 1920 en France, elles sont conçues par des directrices d'école et rencontrent un franc succès. On saisit aisément les raisons de la popularité de telles méthodes qui semblent proposer une méthodes alternative aux deux contradictoires en place, tentant de mélanger les moyens et de réconcilier les partisans de chaque camp.
Mais la recherche d'une troisième voie n'établit en rien une méthode nouvelle : les pédagogues cherchent par des emprunts successifs judicieux aux méthodes synthétique et analytique à répondre aux difficultés rencontrés dans leurs classes.
Dans les années 1970, des méthodes synthétiques à entrée phonique se développent et influencent particulièrement les méthodes mixtes qui s'en inspireront largement. Le principe de ces méthodes n'est pas très éloigné de celui des méthodes mixtes puisqu'elles visent à insister tout d'abord sur les phonèmes et à se centrer sur l'oral pour ensuite découvrir la graphie et le code écrit, mais elles insistent beaucoup plus sur le caractère de l'élève, les mots qu'il connaît et en font un élément actif de son propre apprentissage. De là vient la différence fondamentale entre les deux types de méthode qui sont à tort bien trop souvent assimilés.
Jusqu'à très récemment, l'emploi des méthodes mixtes était fortement conseillé par le ministère de l'Education Nationale, d'une part du fait de son caractère médiant et d'autre part parce qu'elles laissent une large marge de manoeuvre à l'instituteur, qui peut, selon l'enfant, choisir à quel moment opérer la transition entre la démarche analytique et la démarche synthétique. Néanmoins, par définition, un grand nombre de méthodes très diverses se rattachent à l'appellation de « méthode mixte » (ou encore méthode semi-globale); c'est pour cela qu'il reste difficile d'évaluer exactement la proportion de son emploi au cours des décennies.