La controverse pas à pas

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A l'étranger

Les associations

Les deux associations principales, en France, concernées par cette controverse, sont « Les enfants Kdos » et « PMA » : Procréation Médicalement Anonyme. Nous avons donc jugé intéressant de recueillir le témoignage de la présidente de la première et de récupérer une interview faite par la présidente de la deuxième. Si ces deux associations ont un but très différent par essence, elles confortent leur opposition par les positions qu'elles tiennent en ce qui concerne l'anonymat du don de sperme. En effet, les enfant Kdos, dont le but est de permettre au plus de familles possible de bénéficier de dons de gamètes, considèrent que c'est en maintenant l'anonymat qu'elle aura le plus de chance d'atteindre son but. PMA, quant à elle, est une association qui se bat pour la levée de l'anonymat du don de sperme, et qui regroupe toutes les personnes qui jugent que cet état de choses est une infamie. Elle est donc favorable à une levée de l'anonymat du donneur au bout de 18 ans, comme l'explique Arthur Kermalvezen, son porte parole.

  • Enfants Kdos : contre la levée de l'anonymat
  • Association PMA

Site web : http://www.enfantskdos.fr/

L'association Les Enfants Kdos est un lieu d'échange sur le don de sperme — et sur le don d'ovocytes. Elle s'occupe également de mettre en relation des donneurs et des familles receveuses.

L’association est basée en Saône-et-Loire mais elle répond à une demande qui dépasse toutes les frontières. Créée en 2006, les enfants Kdos a déjà accompagné plus de 5000 couples dans leurs démarches. Les enfants Kdos enregistre 2300 adhérents en France mais aussi en Italie et dans les pays du Magreb. Leurs démarches auraient débouché sur la naissance de 2500 bébés.

Interview de la présidente de l'association, Nathalie AMIOT :

(Transcription PDF)

 

Pauline Tiberghien est responsable d’un centre d’assistance médicale à la procréation et présidente de l’association PMA, qui milite pour la levée de l’anonymat. Pour elle, l’anonymat des donneurs représente « une maltraitance psychique » infligée aux jeunes.

« Je comprends que beaucoup de médecins des CECOS (Centre d'études et de conservation des oeufs et du sperme), souvent anciens donneurs eux-mêmes, soient très mal à l'aise face aux revendications des enfants nés par IAD (insémination artificielle avec donneur). Qu'ils soient rassurés, si la loi est révisée, elle ne sera pas rétroactive... Mais il est temps de prendre conscience de la maltraitance psychique qu'ils infligent à ces jeunes en leur refusant l'accès aux informations qui les concernent. On entend souvent qu'accorder au donneur un rôle dans la conception de l'enfant est intolérable. Mais, dans la réalité, le donneur a bel et bien eu un rôle, on l'a même sollicité, encouragé à le jouer ! L'enfant du couple infertile, en chair et en os, prouve par sa seule existence qu'un autre homme que son père est intervenu dans la conception : il porte son hérédité et sera amené à la transmettre. Et contrairement à ce que voudraient faire croire les médecins qui renvoient un peu vite ces jeunes à des consultations de psy, le besoin de connaître l'identité du donneur n'a rien à voir avec une quête affective : ces enfants ont en effet des parents qui les ont désirés, attendus et reconnus, et sans lesquels ils ne seraient pas en vie. Mais la volonté seule de leurs parents n'est pas suffisante pour expliquer leur naissance ! Personne ne naît de la seule volonté d'un couple ou d'un individu ! En cette veille de révision législative, il nous faut sortir du déni et considérer ces jeunes comme des adultes dignes de respect auxquels il est grand temps de reconnaître le droit de savoir d'où ils viennent. »

Extrait du Point n°1956 Mars 2010.

 


Se heurtant à l'impossibilité de découvrir l'identité de leur géniteur, certains enfants issus du don développent des troubles de construction identitaire. Mais la levée de l'anonymat pose le risque d'une tri-parentalité ou d'une déception de l'enfant.
Le nombre de donneurs en France est dans un état critique. La levée de l'anonymat entraînerait à court terme une pénurie encore plus forte, à moins d'envisager une rémunération des donneurs.