La controverse pas à pas

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Cartographies avec IssueCrawler

Les cartes qui suivent ont été réalisées avec IssueCrawler, un crawler qui explore le web à partir d'adresses URL rentrées par l'utilisateur, et qui reporte sur une carte les sites trouvés, en les classant selon le nombre de liens (entrant et sortant) entre eux.

Notre première carte a été réalisée à partir de 19 adresses URL, les plus pertinentes lorsque l'on effectue une recherche Google de base, en entrant "Anonymat don sperme". Ces adresses ont été nos points de départ lorsque nous avons essayé d'entrer pour la première fois dans la controverse pour en entrevoir les différents points de vue et acteurs : elles donnent un bon aperçu de ces éléments, sans pour autant laisser présager de toute la complexité de la controverse. Beaucoup de ces pages sont des articles plus ou moins orientés et des pages de forums, mais aussi les sites d'acteurs importants (PMA, Enfants Kdos, CECOS...) ainsi qu'un texte de loi. Ces sites sont tous français. Ils représentent les différents points de vue que l'on peut répertorier par rapport à l'anonymat du don de sperme. Le crawl a été paramétré par défaut.

Il est intéressant de voir que beaucoup des clusters référencés représentent des sites officiels, du gouvernement ou du ministère de la santé, alors que peu d'URL entrées ne l'étaient. Par exemple : sante.gouv.fr, publicsenat.fr, conseil-constitutionnel.fr, has-sante.fr, et surtout agence-biomédecine.fr. A l'inverse, on ne retrouve pas de sites de presse en ligne ou de forums. Ces derniers acteurs semblent donc peu pertinents dans la cartographie de la controverse (ce qui peut paraître étrange au vu de la médiatisation du débat), qui est devenue réellement publique et qui mobilise des organismes rattachés à l'état. L'anonymat du don du sperme est une problématique qui fait l'objet de discussions quant à la déclaration de nouvelles lois, et qui n'est plus du tout limitée aux simples personnes directement concernées. On ne retrouve pas non plus de sites d'associations, pourtant au centre de la controverse, comme Enfants Kdos ou PMAnonyme.

On note également la présence de sites hors-sujet : soshepatites.org, drogues.gouv.fr... Mais toujours dans le domaine de la santé publique. Évidemment, les sites sont pour la plupart français : la controverse concerne notre pays, même si les références aux législations extérieures sont fréquentes.

Il est intéressant tout de même de noter la présence de sites privés : d'un groupement de cliniciens (Geff procréation : le Groupe d'Étude de la Fécondation in vitro en France) et d'un gynécologue-obstétricien (le Dr Aly Abbara) : les spécialistes des disciplines médicales de la procréation ont évidemment une importance dans la controverse, ils prennent parti de manière indépendante. Lors de nos rencontres avec des professionnels, nous nous sommes effectivement rendus compte que l'opinion du corps médical n'est pas homogène.

Sont impliqués aussi : le parti socialiste à travers ses sénateurs (sénateurs-socialistes.fr) et un chroniqueur-blogueur (Nicolas Vanbremeersch, meilcour.fr) : le débat est politique, et suscite des réactions vives, ce qui se retrouve dans la presse et sur les forums.

Suite à l'interprétation de cette carte, nous avons lancé deux autres harvests. Le premier partait d'une sélection de sites du même type (sites officiels, presse, forums) mais en comprenait moins, et incluait des sites étrangers : nous voulions évaluer les répercussions à l'étranger de la controverse. La seconde sélection était composée des quelques sites officiels des acteurs principaux de la controverse : PMA, Enfants Kdo, l'agence de la biomédecine etc. Ces deux nouveaux harvest ont été des échecs cuisants : les cartes ne comportaient que trois clusters, pour certains sans adresse, et sans liens entre eux. Nous ne nous expliquons pas cet échec.

Notre quatrième essai de crawl s'est révélé plus fructueux. Les URL utilisées étaient au nombre de six, axées sur des acteurs connus et importants dans la controverse. Nous avons également changé le paramétrage du crawl : nous avons coché « privilege starting points », « 2 iterations » et « crawl depth 3 ». L'idée était de partir d'acteurs connus et de chercher plus en profondeur. Cela s'est révélé utile : la carte est intéressante, bien que moins fournie que la première.

On retrouve le site agence-biomedecine.fr au centre de la controverse : son importance est confirmée. Il est une fois de plus flagrant que les sites officiels concernant le don du sperme sont importants : ils sont ici les seuls représentés, ou presque. On en arrive donc aux mêmes conclusions que lors de l'analyse de la première carte : les organismes publics sont des acteurs majeurs de la controverse. Comme dans la première carte, les associations n'apparaissent pas.

Notons qu'à droite de la carte, les sites d'information médicale spécialisés se regroupent, alors qu'en bas ce sont les sites plus proches du gouvernement. L'agence de la biomedecine semble être le centre de toute la controverse, puisqu'elle redirige vers et est citée par quasiment tous les sites.

Cette fois-ci le harvest a été lancé depuis 4 URL : celles que l'on retrouve souvent dans les cartes précédentes, à savoir agence-biomedecine.fr, procreationmedicale.fr, dondespermatozoides.fr, et etatsgenerauxdelabioethique.fr. Les paramètres sont : co-link analysis by site, number of iterations : 3, crawl depth : 3, privileged starting points : on. Nous savons que nos URL sont pertinentes, et nous voulons chercher loin dans les ramifications.

Le site central est service-public.fr, ce qui rejoint toujours nos conclusions. Il est surtout un point d'arrivée des liens : beaucoup de sites lui font référence. On remarque également, et comme toujours, un gros groupement central de sites officiels français, souvent rattachés au gouvernement, qui sont extrêment connectés les uns aux autres, en atteste le nombre impressionnant de flèches. Ils constituent une sphère de sites proches, très bien référencés, et importants pour comprendre la controverse, qui est devenue publique et d'intérêt national.

A la périphérie, en bas de la carte, reliés au reste par un bon nombre de flèches, on trouve les sites spécialisés dans la procréation médicale assistée, comme procreationmedicale.fr, qui sont cités et qui citent les gros sites précédents. Ils sont très liés entre eux et très proches : ils constituent une petite sphère à part, importante mais moins visible. Le site agence-biomedecine.fr semble jouer le rôle d'intermédiaire entre les deux groupes de sites évoqués.

Un second groupe se détache, sur la droite : celui des sites européens. Nul besoin de préciser que la controverse de l'anonymat du don de sperme a cette dimensions européenne : les différences de réglementations sont un argument majeur des partisans de la levée de l'anonymat.

Enfin, il est intéressant de noter, en haut, la présence des sites de deux quotidiens nationaux, le Monde et le Figaro. C'est la première fois que la presse apparaît dans une carte : elle joue donc un rôle important, et cela paraît normal. Elle relaie les informations et expose le débat. C'est le site senat.fr qui les cite.

Issue Crawler se montre un outil intéressant pour notre controverse, puisqu'il révèle bien la tendance actuelle de faire de cette controverse un débat public. En revanche, il ne prend pas en compte des acteurs pourtant importants : il faut donc nuancer les conclusions qu'on tire de ces cartes, qui représentent l'état de la controverse sur internet seulement.

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Se heurtant à l'impossibilité de découvrir l'identité de leur géniteur, certains enfants issus du don développent des troubles de construction identitaire. Mais la levée de l'anonymat pose le risque d'une tri-parentalité ou d'une déception de l'enfant.
Le nombre de donneurs en France est dans un état critique. La levée de l'anonymat entraînerait à court terme une pénurie encore plus forte, à moins d'envisager une rémunération des donneurs.