La controverse pas à pas

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A l'étranger

Les donneurs

Consignes pour être donneur :

La paternité préalable au don de sperme a deux objectifs : donner une information biologique sur la fécondance du sperme, mais surtout de “permettre au donneur de se reconnaître comme père uniquement dans les enfants qu'il a conçus dans l'intimité conjugale : de ceux-là, il est vraiment le père.[1]

Par ailleurs, le donneur ne connaît pas la destination de son sperme.

Il faut savoir que certains pays comme l'Allemagne, la Suède ou plus récemment le Royaume-Uni (Avril 2005) ont levé l'anonymat sur le don de sperme. L'identité du père biologique peut alors être connue par l'enfant à partir d'un âge variable selon les pays.

En Grande-Bretagne et aux États-Unis, le don de sperme est rémunéré. Par conséquent, ces pays disposent d'un plus grand nombre de donneurs. Aux États-Unis, des entreprises ne se cachent pas d'être dans ce marché pour l'argent, alors que d'autres sont reconnues d'utilité publique.

Si le don spontané reste assez rare dans le pays où il n'est pas rémunéré, il est assez commun qu'un homme donne son sperme issu d'une vasectomie qui n'a finalement pas servi. Le don est alors proposé aux patients qui remplissent les critères de façon adéquate par leur médecin.

Témoignage :

Nous n'avons malheureusement pas pu recueillir de témoignange de donneurs. En effet, ceux-ci ne souhaitent en général ni être rencontré, ni être interrogés, même par téléphone. Ils préfèrent conserver le caractère "anonyme" qu'ils ont et ne pas se faire connaître. cependant, certains donneurs sont tout de même pour la levée de l'anonymat, considérant n'avoir pas assez réfléchi avant de donner, et regretter maintenant de ne pas pouvoir rencontrer un être humain qu'ils ont créé. Ceux-ci dénoncent au passage les médecins des centres CECOS, considérant qu'ils se sont laissé infantiliser, acceptant ainsi le principe de l'anonymat, qui, finalement, ne leur paraît pas si propice, même pour eux.

Nicolas – 38 ans (d'après le site PMA)

A l’époque je n’avais pas encore d’enfant. Je n’avais pas conscience des conséquences que mes dons allaient entraîner. Le bonheur des jeunes parents devant leurs enfants m’avaient souvent marqué et je comprenais que ne pas pouvoir avoir d’enfants devait être une grande souffrance. Avec mes dons j’espérais contribuer à redonner du bonheur à ces familles. Et je ne peux pas le nier non plus , les 200 fr qu’on donnait à l’époque, à chaque don, étaient bienvenus pour l’étudiant de 19 ans plutôt fauché que j’étais. Cette société un peu folle nous a mis dans un sacré pétrin et en même temps, c’est pourtant bien nous qui la faisons, cette société. Ce qui est fait est fait, j’en ai souffert moi aussi, beaucoup. A quel point ? Comment vous décrire ça ? Je pensais : « des êtres humains, mes semblables, des enfants, « mes enfants » je me disais… c’est fou ! ils étaient peut–être quelque part en train de souffrir le martyre à l’idée de n’avoir aucun espoir de rencontrer un jour leur père biologique ; ils sont là quelque part, je ne sais pas où, à souffrir ,et ce sont « mes » enfants , et ils souffrent à cause de moi ! » C’est fou, et pourtant c’est si beau , les enfants . Ce qu’il y a de plus beau. Alors toute la souffrance, toute la misère , toutes les peurs , les questions , les qui suis–je ?, s’évanouissent parce que les enfants c’est la vie, c’est l’amour. Le désir d’un couple infertile qui veut un enfant, c’est de l’amour tout autant, et c’est cette amour aussi qui fait que vous êtes là, et ça non plus on ne peut le nier.

A 22 ans j’ai rencontré une fille qui allait devenir ma compagne pour 7 longues et belles années. Elle avait déjà un enfant de 6 mois. Le désir d’avoir un enfant ensemble est vite venu. Un jour, elle a fait un test de grossesse mais il était négatif. J’étais un peu déçu mais n’avais aucune inquiétude : elle serait un jour enceinte ! Par contre l’importance de son angoisse à elle au sujet de sa fertilité m’a étonné. Puis elle a été enceinte. Un enfant est venu : Jules, mon fils aîné.

Et je crois bien que c’est à partir de ce moment que j’ai commencé a avoir des angoisses en repensant aux dons de sperme que j’avais fait 4 années auparavant. Alors un jour, j’ai décidé de retourner au labo où j’avais fait mes dons avec l’intention de leur demander de lever le secret de mon identité. Le laboratoire n’existait plus mais j’ai réussi à retrouver le lieu où était archivé mon dossier. J’ai dis exactement ceci « si un jour un enfant issu de mes dons voulait me retrouver, je veux qu’on ne le lui interdise pas. Je veux que cela soit bien enregistré dans mon dossier». Une aimable personne m’a affirmé que cela serait bien noté dans mon dossier mais je ne savais si je devais la croire.


Se heurtant à l'impossibilité de découvrir l'identité de leur géniteur, certains enfants issus du don développent des troubles de construction identitaire. Mais la levée de l'anonymat pose le risque d'une tri-parentalité ou d'une déception de l'enfant.
Le nombre de donneurs en France est dans un état critique. La levée de l'anonymat entraînerait à court terme une pénurie encore plus forte, à moins d'envisager une rémunération des donneurs.