Comment les projets HFC-23 ont-ils pu prendre le statut de projet MDP ? 

Tout d’abord, les projets MDP doivent nécessairement suivre une méthodologie déjà validée par le Panel des Méthodologies. Initialement, le gaz HFC-23 ne faisait pas partie des gaz pris en compte au sein du marché carbone. Cependant, il a très rapidement trouvé sa place et dès septembre 2003. Une méthodologie proposée par la Corée et le Japon et traitant du HFC-23 est approuvée par le Panel des Méthodologies. En revanche, de tels projets doivent respecter certaines conditions avant d’être acceptés : 

-  Ces projets ne peuvent être appliqués que dans les pays ayant encore le droit d’émettre du HFC-23 sans restriction particulière (principalement les pays en voie de développement). 

-  L’usine de production de HFC-22 doit avoir été opérationnelle pendant au moins 3 ans entre 2000 et 2004, et son activité doit évidemment poursuivre une fois le projet validé. 

- L’installation visant à détruire le HFC-23 doit être localisée au même endroit que celle de production du HFC-22. 

Initialement, les entreprises qui produisaient du HFC-22 revendaient une partie du HFC-23 produit et relâchaient dans l’atmosphère la partie restante. Désormais, avec les projets MDP, ces mêmes entreprises pourront financer des projets de destruction du HFC-23 restant et obtenir en échange des crédits-carbone. 


 

Comment peut-on évaluer les crédits-carbone que recevront ces entreprises ? 

En fait, les gaz sont comparés entre eux à l’aide du Potentiel de Réchauffement Global (PRG) qui est un dispositif fondé sur les propriétés radiatives des gaz et qui permet d’évaluer les impacts de ces différents gaz sur le réchauffement climatique global. L’unité choisie pour cette comparaison est la tonne d’équivalent carbone. 


Ainsi, le PRG a calculé qu’une tonne de HFC-23 équivalait à environ 11 700 tonnes de CO2. Le calcul est fondé sur la différence entre un scénario de référence d’émission préalablement établi par la méthodologie approuvée par le conseil exécutif, et les émissions équivalentes à la quantité de HFC-23 détruite par incinération (1 tonne de HFC-23 équivalant à environ 11700 tonnes de CO2, ce qui signifie que le HFC-23 serait 11700 fois plus ‘’nocif’’ que le dioxyde de carbone, utilisé comme unité de référence en terme de gaz à effet de serre). Par conséquent, si l’on revient aux crédits-carbone générés, cela signifie qu’une tonne de HFC-23 générera 11 700 fois plus de crédits-carbone qu’une tonne de CO2.
 

Équivalent Carbone du HFC-23

Un élément important dans l’élaboration d’une méthodologie et dans le calcul d’attribution de crédits carbone est la notion d’additionalité. Il s’agit de savoir si la mise en place du projet MDP va engendrer des réductions d’émissions par rapport à un scénario de référence. Dans le cas du HFC-23, aucune législation n’étant en vigueur quant au rejet du HFC-23 dans l’atmosphère dans les pays non-Annex 1, toute destruction de ce gaz représente une réduction d’émission. 

  

Scénario de référence / Scénario avec un projet d'incinération(http://cdm.unfccc.int/methodologies/documentation/meth_booklet.pdf#AM0001)

Projets HFC-23 existants  

En 2010, 19 projets HFC-23 étaient en place dont 11 pour la Chine, 7 pour l’Inde et 8 pour le Japon (les projets pouvant recoupant plusieurs pays …).

 

 

Maintenant que l’entreprise chinoise Fenyui Industries connaît mieux l’univers du marché carbone et les façons d’obtenir des crédits-carbone, elle décide de se lancer dans la création d’un projet HFC-23 afin d’exploiter au mieux son usine. 

 

 

 

Qu’est-ce que le MDP ? Lancement d’un projet HFC-23