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L'Implantation de Vale Inco - 2ème partie

L’implantation du projet

      Les données historiques qui suivent sont extraites du site internet de Vale Inco Nouvelle-Calédonie.  (Accessible ici )


La mine ; des débuts marqués par les difficultés financières

      En 1992, Goro Nickel rachète les droits miniers sur le gisement de Goro en accord avec le BRGM(Bureau de Recherches Géologiques et Minières, organisme public référent pour la gestion des ressources et des risques liés au sous-sol) et commence à développer le procédé hydrométallurgique qui sera utilisé pour exploiter le site. Les premiers sondages ont lieu en 1993 et 1994 et le nouveau procédé est définitivement choisi en 1995. En 1996, une étude de faisabilité est menée par SNC Lavallin (société d’ingéniérie et de construction).

      En 1999, une usine pilote est construite à Goro. Le début du chantier de l’usine du Sud intervient quant à lui en 2002. Cependant, le chantier s’arrête la même année pour dépassement de budget. En 2003, le plan d’implantation est donc révisé et Vale Inco se lance dans la recherche de nouveau partenaires. La construction reprend en 2005 sur le site et aux philippines où sont conçus 400 modules de l’usine.


L’environnement et les populations semblent être pris en compte

      En 1996, un sondage de l’Université du Pacifique est effectué pour connaître l’opinion des populations locales. La même année, la pépinière expérimentale de Goro est créée dans le but de préparer la réhabilitation du site en étudiant et en reproduisant les espèces endémiques présentes sur le site.

      Voici la description qu’en donne l’industriel :

      «Située non loin du site minier, la pépinière permettra une réhabilitation efficace et rapide des zones impactées. L'équipe de botanistes responsable de la pépinière a pour missions de :

  • dresser progressivement un inventaire complet des espèces
  • mener des recherches sur la reproduction : collecte de graines, tests de germination, essais de croissance
  • assurer la production en quantités importantes des plants pour re-végétation future
  • veiller à la protection des écosystèmes et plantes rares : transplantation si nécessaire, pose de rubans bleus de protection, étude de répartition
  • procéder à la mise en terre des plants une fois arrivés à maturité, revégétalisation des zones de stockage et des zones minées
  • protéger les forêts et enrichir d'espèces endémiques rares les zones protégées»

      L’industriel prétend donc, dès le début de son implantation, anticiper tous les risques potentiels de sa future activité :

     « Les points d'impact potentiels de la mine et de son usine sur l'environnement terrestre sont :

  • la création de fosses minières résultant de l'extraction du minerai et qui devront être comblées
  • la production de résidus solides qu'il faudra traiter et stocker en toute sécurité
  • la destruction d'une partie de la flore endémique qui devra être compensée par un plan de réhabilitation végétale. »

      (Les deux citations sont d’après : Vale Inco, 2008 accessible ici )

      Les principaux risques anticipés par l’industriel sont : le stockage des déchets solides et la destruction de la végétation. En revanche, la gestion des déchets liquides produits par le traitement du minerai et les risques plus “politiques” liés aux populations avoisinantes ne sont pas identifiés comme problèmes à venir. Ce sont pourtant ces derniers points qui seront la cause de la contestation.

      En 2003, lors de la révision de son projet, Vale Inco sollicite une étude de l’INERIS (Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques) qui va émettre 38 recommandations qui seront, toujours selon l’entreprise, prises en compte dans le nouveau projet.

      En voici quelques exemples :

      « Recommandation 3Des essais complémentaires sont à mener avant prise de décision de réalisation sur les latérites et matériaux épaissis pour vérifier l'absence de liquéfaction pouvant conduire à la rupture en cas de séisme.

       Recommandation 5Il conviendra d’éviter de couvrir les stockages des résidus par des morts terrains ayant un potentiel de lixiviation acide (grenaille de fer par exemple). Le choix des matériaux de couverture devra répondre à cette contrainte.

      Recommandation 22Procéder à une veille scientifique et technique pour identifier les technologies susceptibles d’améliorer le procédé de traitement en s'intéressant au devenir des résidus. Des recherches pourront être conduites sur les effluents réels qui seront produits afin de réduire encore la pression sur les écosystèmes et les impacts éventuellement constatés, au moyen des meilleures technologies disponibles. »

(D’après : INERIS, Analyse critique du dossier de demande d’autorisation du Projet Goro Nickel, version en projet  de Juillet 2002, collège d’expert, accessible ici )