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Fiche Vale

Vale Inco-société minière


Une multinationale implantée en Nouvelle Calédonie

      Vale Inco Nouvelle Calédonie (Goro Nickel jusqu’en Décembre 2008) est une société minière installée en Nouvelle Calédonie depuis 2002. Son capital est détenu à 69% par Vale (multinationale brésilienne, spécialisée dans les activités minières), à 21% par  Sumic Netherlands Nickel et à 10% par les provinces calédoniennes.

      L’entreprise exploite une mine à ciel ouvert sur le plateau de Goro dans le sud de l’île à proximité du Grand Lagon Sud. Conjointement, elle exploite un port dans la baie de Prony et un complexe de production de nickel ou Usine du Sud.

      C’est l’implantation de ce complexe qui déclencha de nombreux débats de nature environnementale, sociétale ou fiscale.

Une entreprise qui répond aux critiques de ses opposants

      Impact du tuyau : « Il n’y a aucun danger pour les récifs coralliens »

      Le principal grief des populations locales et des associations écologistes envers l’entreprise minière est le risque de pollution de l’écosystème par les déchets générés par son activité et notamment par le procédé d’hydrométallurgie utilisé. Ces effluents sont déversés dans le lagon grâce à un tuyau. C’est ce tuyau qui cristallise la contestation : les populations locales représentées par le collectif Rheebu Nuu et les associations écologistes ont de fait organisé de nombreuses manifestations de protestation. Cependant, l’industriel affirme que les déchets rejetés sont inoffensifs :

    « Il s’agit d’un liquide traité comparable à l’eau de mer, et dont les éléments majeurs sont le magnésium, le calcium, le sulfate (élément neutre) et le Chlorure de Sodium (sel de cuisine); un seul élément mineur, le Manganèse. Tous les autres éléments sont en traces. Ces éléments sont tous présents dans le milieu naturel et leurs concentrations sont conformes à la réglementation française en vigueur. A 20 mètres du diffuseur, il sera impossible de faire la différence entre l’effluent et l’eau de mer. Il n’y a aucun danger pour les récifs coralliens. Sa température sera comprise entre 35° et 40° à la sortie de l’unité de traitement, elle diminuera dès les premiers mètres, et à 3 m du diffuseur elle sera équivalente à celle de la mer. »(D’après : Vale Inco, date inconnue, Tout savoir sur l’effluent, accessible à : http://www.vale.nc/pages/environnement/effluent.htm)

      Dans le domaine de l’environnement, le classement du Grand Lagon Sud au patrimoine mondial de l’Unesco n’est pas resté sans réaction. En effet, selon l’industriel, ce classement, puisque les experts ont tenu compte du tuyau dans leur étude, est un argument majeur qui atteste de l’efficacité de sa politique environnementale :

     « L’inscription reconnaît et confirme :

  • La démarche engagée par Goro Nickel dès le démarrage de son projet en matière de préoccupations environnementales et de protection du patrimoine naturel marin et côtier ; 
  • Les performances environnementales de son activité industrielle raisonnée ;
  • La compétence et l’expertise de ses équipes ;
  • Les engagements de Goro Nickel pour un vrai développement durable, au service de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. »

(Tiré de : Vale Inco, Septembre 2008, Newsletter n°9, GoroNickel et l’inscription du grand lagon Sud au patrimoine mondial de l’UNESCO)

Une entreprise qui participe à la création d’emploi

      Les syndicalistes de l’USTKE et les populations locales représentées par Rheebu Nuu ont aussi reproché à Vale Inco d’employer une main d’œuvre en grande majorité étrangère et notamment des philippins pour la construction de son usine. L’activité génératrice d’emploi ne profiterait ainsi pas directement aux populations du plateau de Goro. Néanmoins, selon Vale Inco, l’activité de la mine génère de très nombreux emplois notamment par le biais de sociétés sous-traitantes et l’emploi de philippins n’est que temporaire et rendu nécessaire par le haut niveau de qualification requis par la tâche qui leur a été attribuée :

      « Des milliers de calédoniens participent à la construction de cette usine et des infrastructures connexes, soit directement pour Vale Inco Nouvelle-Calédonie ou son équipe de projet GCT, soit par le biais des entreprises sous-traitantes. Dans certains cas, la contribution de travailleurs étrangers est requise, notamment de philippins, les spécialités n'étant pas présentes ou étant présentes en nombre insuffisant en Nouvelle-Calédonie, surtout au point culminant de la phase de construction. Entre fin 2006 et début 2007, plus de 4000 travailleurs seront présents sur le site.[…]Ces travailleurs étrangers sont présents sur une base temporaire. Ils ont été recrutés avec soin par l'équipe du projet (GCT) pour une période à durée déterminée, eu égard à leur compétence spécifique et à leur capacité d'adaptation. »

(Tiré de : Vale Inco, 2005, site internet de l’entreprise accessible à l’adresse : lien)

     Pour ses besoins de production de nickel et de cobalt, Vale Inco Nouvelle-Calédonie va générer quelques 800 emplois directs et selon les études, jusqu’à 2600 emplois indirects et induits.[…]Intégrée dans son environnement pour le long terme, l’objectif de l’entreprise est de miser sur les compétences des Calédoniens pour occuper plus de 90 % de ses effectifs, en période de production stabilisée.

(Tiré de : Vale Inco, 2005, site internet de l’entreprise accessible à l’adresse : lien)

     Populations locales : “maximiser les effets positifs, contrôler et minimiser les effets négatifs 

     Quant aux influences de la mine sur les populations locales, l’industriel se dit conscient des possibles effets néfastes que pourrait avoir son activité. Elle a notamment réalisé des études d’impact sur les tribus avoisinantes et dit s’être engagée dans des projets de développement durable auprès de ces populations :  

     Vale Inco Nouvelle-Calédonie est conscient de sa responsabilité et que son activité génèrera des effets sur la vie des habitants géographiquement proches, notamment des tribus. […]Les activités de Vale Inco Nouvelle-Calédonie auront des effets, aussi bien pendant la période actuelle de construction que pendant la période d’exploitation qui suivra. Le respect des normes est une obligation mais l’entreprise va plus loin. De nombreuses études ont été mises en place afin de maximiser les effets positifs, contrôler et minimiser les effets négatifs, en équilibrant les piliers sociaux, économiques et environnementaux.

(Tiré de : Vale Inco, 2005, site internet de l’entreprise accessible à l’adresse : lien)

     Pas de cadeaux fiscaux selon Vale

      Enfin, et c’est le point de désaccord principal sur lequel les associations environnementales se sont concentrées après que Rheebu Nuu a cessé la lutte suite à la signature du Pacte de Développement durable du grand sud, il est reproché à Vale Inco de subir une taxation trop faible par rapport à son chiffre d’affaire. L’industriel semble adopter une démarche transparente sur ce point et reconnaît les exonérations. Vale Inco estime toutefois payer un tribu suffisant en terme d’impôts, et ce même pendant la période d’exonérations :

     Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, au travers d'une loi de pays, a accordé une exemption fiscale intégrale aux projets métallurgiques pour les 15 premières années d'exploitation, ainsi qu'une exemption fiscale de 50% pour les 5 années suivantes.[…]Selon les estimations actuelles, Vale Inco Nouvelle-Calédonie va reverser au territoire 20 à 30 milliards CFP de taxes diverses durant cette période d'exonération de vingt ans.

(Tiré de : Vale Inco, 2005, site internet de l’entreprise accessible à l’adresse : lien )

Si vous souhaitez en savoir plus sur les sociétés minières en général : 

Pour accéder aux cartographies, cliquer ici pour celle d'avant 2008, et ici pour celle d'après 2008.