L’éolien offshore est une technologie assez récente de mise en place d’éoliennes au large, fonctionnant globalement de la même manière qu’une éolienne terrestre : le principe est de faire tourner une turbine grâce l’énergie du vent.En savoir plus
Les éoliennes offshore, ou en mer, sont installées au large des côtes, sur des zones dont la profondeur ne dépasse pas 40m. Leur fonctionnement ne diffère pas beaucoup des éoliennes terrestres, mais leur installation est plus technique. On les retrouve sous la forme de parcs d’une centaine d’éoliennes, dont le raccordement sous-marin est complexe (choix du chemin, enfouissement). Comme l’éolien terrestre, c’est une énergie intermittente, mais le vent au large est souvent plus fort et régulier.
Les éoliennes elles-même sont assez hautes, tournent lentement et on une puissance unitaire importante. A titre d’exemple, le modèle d’éolienne Haliade 250 proposé par Alstom a une puissance unitaire brute de 6MW, pour 100m de hauteur de nacelle et 56m de longueur de pale.
Jusqu’à présent, la France ne disposait d’aucun parc éolien offshore sur le territoire, et aucune procédure de mise en place de cette énergie n’avait été lancée, malgré un grand potentiel (la France dispose du deuxième gisement éolien d’Europe).
En 2011 puis en 2013, l’Etat a lancé deux appels d’offre sur l’éolien offshore, qui ont permis à ce jour aux industriels concernés de proposer leurs projets sur les six sites sélectionnés. Une clause indique que les éoliennes devront être produites en Fance. Le processus de mise en place de parcs éoliens en France est donc enclenché, avec l’ambition de créer une filière industrielle nationale.
L’éolien offshore en Europe
La filière européenne s’inscrit dans un développement important au niveau mondial de l’éolien offshore : le géant danois de l’énergie DONG1 a construit en 2005 le premier grand parc éolien, et exploite actuellement de nombreux sites au Royaume-Uni et au Danemark (bientôt sept au total). L’Allemagne, quant à elle, exploite actuellement six sites en mer du Nord et en construit deux autres. L’Angleterre est également très avancée, puisqu’elle exploite de très nombreux sites et produit 4000 MW d’électricité dans le pays grâce à l’éolien en mer.2
Le marché des parcs éoliens en mer est clairement dominé par deux géants : Siemens, une compagnie allemande, et Vespa, son homologue danois. La filière, bien qu’assez récente, requiert des compétences techniques importantes ; la France a donc un retard certain dans le domaine.
Entre espoirs et critiques
Dans un contexte de transition énergétique annoncé par l’Etat, et dans la recherche de nouvelles filières industrielles, la question se pose alors de la capacité de la France à rattraper ce retard. Il lui faudra, pour aboutir à la création d’une filière industrielle dynamique, pallier aux problèmes causés par l’éolien en mer et aux critiques qui lui sont faites.
L’éolien en mer est en effet un sujet controversé: il comporte de nombreuses nuisances (environnementales, esthétiques), le choix des sites est donc un moment délicat. Et cette technologie est loin d’être parfaite : sans filière totalement développée, son prix est très important, et les difficultés techniques qu’elle pose (raccord au réseau, variabilité…) en font un choix contestable comparé à la rentabilité du secteur nucléaire français.
De la création d’une filière
Les concertations précédant la validation des projets, concentrées autour de débats publics, ont permis d’évaluer l’importance des critiques faites à l’éolien. Il ressort que malgré les diverses nuisances occasionnées par l’éolien offshore, c’est la question de la rentabilité de la filière industrielle de l’éolien offshore qui fait débat. Il convient donc de faire un calcul précis de ce que coûterait cette technologie, et d’évaluer les chances de la France d’entrer dans le marché nouveau de l’éolien offshore. Quelles solutions l’Etat a-t-il adoptées afin de minimiser les coûts de la transition énergétique en permettant la création de la filière industrielle ?
Sources :
[1] : http://www.dongenergy.com/
[2] : http://www.ewea.org/fileadmin/emags/statistics/2009offshore/pdf/offshore%20stats%2020092.pdf