L’UE
L’éolien est une filière énergétique très active en Europe. En 2009, 10 000 MW ont été installés en Europe. D’ailleurs, parmi les 10 principaux constructeurs éoliens mondiaux, 7 sont européens (Vestas, Siemens…).
RTE
RTE est un acteur un peu particulier puisque c’est un prestataire des différents consortiums. L’éolien offshore étant une énergie intermittente, l’avis de RTE sur l’impact de son développement sur le réseau est capital.
RTE prône les bienfaits de l’accueil de la production des parcs éoliens offshores sur le réseau. RTE affirme que le réseau peut supporter la panne subite de centrales nucléaires de 5000 MW, et donc qu’il est tout à fait capable d’accueillir l’énergie intermittente que fourniront les parcs éoliens offshores (dont la puissance maximale sera inférieure à 3000 MW). Pour aider à équilibrer la production et la demande à tout instant, il existe des règles et des méthodes très précises. D’autre part, les outils de prévision de la production éolienne d’un jour pour le suivant sont maintenant assez perfectionnés pour permettre au réseau de s’adapter et de se servir de l’énergie éolienne pour effacer des productions chères et polluantes : « L’éolien va arriver et va avoir un effet d’effacement de la production qui est la plus chère au moment où il produit. » (Alain Clément, RTE, débat public de Saint-Nazaire). Les éoliennes accentuent le mix énergétique nécessaire pour le réseau : « C’est bien parce qu’on a des installations nucléaires et d’autres types d’installation à côté qu’on mutualise tout ça avec le réseau électrique, qu’on arrive à couvrir l’ensemble des usages. » (Alain Clément, RTE, débat public de Saint-Nazaire). Enfin, dans des régions peu productrices d’électricité comme la Bretagne ou la Normandie, les parcs éoliens renforceraient la tenue de tension dans le réseau : « On a fixé des exigences qui font qu’ils pourront contribuer à la tenue de tension » (Alain Clément, RTE, débat public de Saint-Nazaire).
Les Pêcheurs
Les pêcheurs prennent part à la controverse d’une manière un peu particulière. Ils ne se préoccupent pas de la rentabilité de la création d’une filière pour l’éolien offshore, leur périmètre de calcul est non seulement local mais également à court terme : ce qui les préoccupe est sont impacts sur leur activité.
Ils évoquent les impacts environnementaux, notamment la détérioration des fonds marins et des laminaires, ou encore l’impact sur la faune et les effets des champs magnétiques sur les poissons. Ces arguments, sans être quantifiés car cela ne s’y prête pas, sont en revanche appuyés par des agences tel l’ADEME.
Les pêcheurs redoutent également l’impact de l’implantation des parcs sur la logistique maritime : modification des itinéraires, diminution du nombre de bateaux et d’emplois, augmentation des coûts de transits. Sans aller jusqu’à parler de rentabilité de la création d’une filière, les pêcheurs ont surtout peur pour leur activité et leurs emplois.
D’après les débats publics, les pêcheurs ont cependant été consultés par les consortiums depuis les débuts des projets pour le choix de l’emplacement des parcs. Par exemple, dans le cas du projet de Saint-Nazaire, des concertations, menées depuis 2008 entre le consortium et le Comité Régional des Pêches et de l’Elevage Marins des Pays de Loire, ont aboutis à la sélection de la zone du parc en tenant compte des activités de pêches. Mais certains participants du début public ont défendu que les pêcheurs ont été achetés. Le collectifs PULSE parle de « corruption ».
Les Entreprises répondant à l’appel d’offre (consortiums)
L’Etat crée les appels d’offre en concertation avec les entreprises capables d’y répondre. Celles-ci se groupent ensuite en consortiums pour répondre au mieux aux appels d’offre et se trouvent alors en concurrence avec les autres consortiums pour remporter les projets. Les appels d’offres ont été remporté par deux consortiums différents : Ailes Marines et Eolien Maritime France
L’avantage de la création d’une filière est la création de milliers d’emplois locayx, en comptant les emplois directs et indirects. Ces chiffres ne sont pas soutenus par des preuves, cependant il est souvent précisé que le consortium a effectué de nombreuses rencontres (150 pour GDF-Areva) avec les entreprises locales. Ces chiffres sont eux-mêmes sujets à controverses, des institutions comme PULSE affirment qu’ils sont faux et ne prennent pas en compte toutes les pertes d’emplois dues au parc, immense mais difficilement évaluable précisément.
Devant les inquiétudes quant à la pertinence de la création d’une filière, les entreprises répondent que la France est compétente dans ce domaine, bien qu’en retard, mais qu’elle possède les capacités pour le faire, notamment l’assemblage des pièces. Cet argument est lui aussi contesté par PULSE par exemple, considérant que savoir assembler des pièces ne suffit pas à créer une filière et que la France a pris trop de retard dans ce domaine comparé à des nations comme l’Allemagne ou le Danemark.
Surtout pour des régions comme la Bretagne un peu à la peine, les entreprises avancent que la création de parcs relancera l’économie au niveau locale. Les emplois se comptent en milliers, et la re-dynamisation industrielle est le mot clé.
Ces arguments se retrouvent dans les débats publics mais également dans les projets industriels, et le périmètre de calcul est ici au moins national : la création d’une filière et le développement de parcs relèvent de l’échelle nationale et même européenne, de même les intérêts sont sur le long terme puisque actuellement l’éolien offshore est plus coûteux non seulement que le nucléaire mais aussi que l’éolien onshore. On parle d’un intérêt à une échelle internationale et à long terme : transition énergétique, réduction des impacts environnementaux.
Les associations anti-éoliennes et de défense du littoral
Plusieurs associations anti éolien ou de protection de littoral se dressent contre les projets de parcs éoliens. On peut citer, par exemple, le collectif PULSE, Pour Un Littoral Sans Eolienne (http://stop.eolien.offshore.free.fr/) qui s’oppose aux projets de parc éoliens offshore en France et l’association Vents de Colère (http://www.ventdecolere.org/), qui combat l’éolien industriel en général.
De telles associations regroupent des personnes de différents horizon : locaux, élus, scientifiques… Elles dénoncent les méfaits de l’installation de parcs éoliens en mer au niveau de plusieurs points :
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Paysage
C’est souvent l’argument qui donne lieu à la création de mouvement contestataire. Dans le cas des 6 appels d’offre lancés par L’Etat en 2011, les parcs éoliens seraient situés entre 10 et 30 km des côtes et les éoliennes atteindraient une hauteur entre 100 et 140 km. L’argument principal est la défense du paysage français qui est un atout majeur pour le tourisme, secteur très important en France. Le collectif PULSE par exemple présente de belles photos de paysages français pour montrer ce qui va être « saccagé ». Il est cependant impossible de quantifier l’impact que ces projets pourront avoir sur le tourisme. Des photomontages sont effectués par les promoteurs et sont présentés lors des débats publics. Mais ces photomontages sont contestables. En effet, les photos sont des petits formats. Et la vue des éoliennes dépend de la météo, de la distance. Les photos ne prennent non plus pas en compte le mouvement des éoliennes.
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Sécurité.
Les parcs éoliens offshores posent le problème de la sécurité en mer : obstacles en mer et brouillage de radar.
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Impacts environnementaux.
Malgré l’intérêt pour le sujet de l’éolien offshore, il y a très peu d’études d’impacts environnementaux. Elles sont en général faites par des cabinets sur demande des promoteurs. PULSE conteste donc leur neutralité. Pour l’impact sur la faune marine, les bruits créés par les travaux et l’exploitation des parcs peuvent gêner le déplacement des poissons.
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Coût.
Pour ces associations, l’éolien étant une énergie chère et moins productrice comparée à l’énergie nucléaire. Selon la CRE : « les futurs parcs éoliens offshore attribués en avril dernier par le gouvernement à EDF et Iberdrola représenteront un surcoût d’environ 1,1 milliard d’euros par an à compter de 2020. Dans le détail, ce montant correspond à un surcoût annuel de 160 euros par mégawattheure d’électricité produite, par rapport à un prix de marché de l’électricité estimé à 66,5 euros le mégawattheure en 2020 ». Selon eux, cet investissement ne justifie les emplois créés.
Les élus locaux
La variété du paysage politique, ainsi que celle de taille des postes occupés par les élus locaux rend une analyse claire sur la position de ceux-ci bien complexe. Ainsi, on retrouve au cours des différents débats publics des interventions d’élus locaux (souvent plus modestes) très opposés aux projets en cours, tandis que d’autres feront tout pour que le projet se concrétise.
On peut noter une certaine confiance en les capacités de la France et surtout de leur région à développer une filière industrielle de l’éolien offshore : « la Haute-Normandie est en capacité de devenir un territoire de référence pour le développement de l’éolien en mer et un pôle d’excellence industriel et logistique positionné sur l’intégralité de la chaîne de valeur ».
Tout d’abord, certains élus soulignent l’importance des ressources inutilisées par leur région : Le vent bien sûr, mais aussi leur richesse humaine : après la fermeture de certains sites industriels, il reste un savoir-faire accessible au niveau de la production nécessitant une expertise importante. L’intérêt local serait également le développement régional d’infrastructures dynamiques à niveau national, comme celui de ports, ou du réseau énergétique. Pour finir, ils indiquent l’avantage majeur de développer un savoir-faire, afin de pouvoir proposer des formations étudiantes adaptées.