Bien que possédant le deuxième potentiel maritime européen pour l’éolien offshore, la France n’a pas encore réussi à structurer sa filière industrielle, contrairement à ses voisins européens (Allemagne, Espagne, Danemark).
Le contexte français de l’éolien se caractérise par un cadre juridique et réglementaire peu incitatif comparé aux autres pays de l’UE.
À guise d’exemple, la réglementation française est en retard d’environ 5 ans sur l’Allemagne avec l’instauration d’un tarif de rachat garanti, l’identification des « zones appropriées » et de leur définition. À cette régulation floue vient s’ajouter des critères changeants, réduisant d’autant plus la visibilité des exploitants. La procédure de l’appel d’offre, visant à sélectionner des consortiums pour l’implantation des parcs éoliens, a permis d’effectuer un pas en avant dans la démarche de création d’une filière industrielle. En effet, de par son cahier des charges normalisant, il a permis d’harmoniser les réglementations et les objectifs de chacun, rendant la communication entre les acteurs meilleure.
À la suite du premier appel d’offre, les débats publics qui s’ensuivirent ont mis en avant une coordination défaillante entre les différents acteurs de la controverse. La parole des locaux n’est souvent que très peu prise en compte et ceux-ci par conséquent se sentent à l’écart des décisions institutionnelles. Ils sont pourtant au coeur de la création d’une filière industrielle car ils constituent la matière des emplois crées lors de l’installation des différents parc éoliens. La frontière entre institutions et locaux reste entière, rendant difficile l’avancement des différents projets.