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L’Institut National de Recherche Agronomique

Site Web:   http://blogs.inra.fr/

Qu’est ce que c’est?

L’institut national de la recherches agronomique (INRA) est un organisme français de recherche en agronomie fondé en 1946,  ayant le statut d’Établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST), et sous la double tutelle du ministère chargé de la Recherche et du ministère chargé de l’Agriculture. Premier institut de recherche agronomique en Europe, et deuxième dans le monde en nombre de publications en sciences agricoles et en sciences de la plante et de l’animal, l’INRA mène des recherches finalisées pour une alimentation saine et de qualité, pour une agriculture durable, et pour un environnement préservé et valorisé.

Comment agissent ils?

L’INRA intervient notamment dans la controverse avec une étude publiée en janvier 2017 sur les effets d’une exposition orale au dioxyde de titane, un additif alimentaire (E171) utilisé de façon courante, en confiserie notamment. Les résultats furent publiés dans la revue Scientific Reports le 20 janvier 2017. Ils montrent que chez l’animal, le E171 traverse la paroi de l’intestin et se retrouve dans l’organisme. Des troubles du système immunitaire liés à l’absorption de la fraction nanoparticulaire de l’additif sont observés. Non seulement une exposition orale chronique au E171 induit de façon spontanée des lésions prénéoplasiques dans le côlon, un stade non malin de la cancérogenèse, chez 40% des animaux exposés, mais de plus le E171 accélère le développement de lésions induites expérimentalement avant exposition. Ainsi ces résultats témoignent d’un effet initiateur et promoteur des stades précoces de la cancérogenèse colorectale, sans toutefois permettre d’extrapoler ces conclusions à l’Homme et pour des stades plus avancés de la pathologie. Ces résultats sont contraires à ceux de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) relatifs à l’évaluation du E171, publiées en septembre 2016. Cet avis concluait que les expositions actuelles des consommateurs au E171 dans ses utilisations alimentaires ne sont pas de nature à entraîner un risque sanitaire, sans toutefois permettre l’établissement d’une dose journalière admissible.

Cette étude est remarquable par le fait qu’elle a été conduite suite à une exposition par voie orale, ce qui correspond bien à la voie d’exposition de l’être humain. Plusieurs réserves peuvent malgré tout être émises quant à ses résultats. D’abord, les tests sont faits sur des rats, mais ne permettent pas a priori de conclure sur les effets du TiO2 sur l’homme. Ensuite, à la question de savoir si ces effets biologiques sont toxiques chez le rat, l’institut ne s’avance pas, mais déclare que les effets sont persistants et susceptibles de représenter un danger.

Réactions à leur action

L’ Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) été saisie afin d’évaluer si la publication de l’INRA est de nature à remettre en cause les conclusions d’Efsa. L’Agence souligne que si les résultats présentés dans cette publication ne permettent pas à ce jour de remettre en cause l’évaluation de l’Efsa, elle met en évidence des effets qui n’avaient pas été identifiés auparavant, notamment des effets promoteurs potentiels de la cancérogenèse. Par conséquent, l’Agence souligne la nécessité de conduire, selon des modalités et un calendrier à définir, les études nécessaires à la parfaite caractérisation des effets sanitaires potentiels liés à l’ingestion de l’additif alimentaire E171.