Les événements clefs

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A l'origine une idée des syndicats

  Émergence de l’idée de l’éducation prioritaire grâce au débat public sur l’efficacité de l’École, via l’une proposition du syndicat SGEN-CFDT.

1972

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Un système éducatif qui peine

L’accès au bac est réservé à un tiers d’une génération. Seuls 2/3 des élèves de 6e/5e passent en 4e/3e.

  D’intenses débats ont lieu dans les milieux associatifs et pédagogiques, puis syndical et politique (en savoir plus sur les liens entre politique et éducation prioritaire), conduisant à des réformes du système éducatif.

Contexte avant 1981

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Les débuts des ZEP

  La première circulaire sur les zones prioritaires, rédigée par Alain Savary, ministre de l’Éducation nationale, entraîne la mise en place de 700 ZEP en septembre 1981 (15 % des écoliers et collégiens). Toutes les « zones à problèmes » sont alors des ZEP, le but premier étant lutter contre les inégalités sociales.

1er Juillet 1981

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Lancement effectif des ZEP

   La deuxième circulaire au sujet des ZEP est publiée, précisant les aspects pédagogiques et lançant véritablement le projet (il ne l’avait pas été réellement en septembre, du fait du délai trop court).

28 Décembre 1981

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Resserrement du dispositif

  Évolution des mesures  au travers des arrangements et discussions à l’échelle locale (syndicats, mairie, établissements…).

La carte des ZEP, notamment, est le fruit de ces débats. Le dispositif est resserré : le nombre de ZEP sur le territoire chute à 363 (8,3 % des écoliers, 10,2 % des collégiens). Ce sont les zones « les plus à problèmes » qui sont désormais classées ZEP.

1982

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Silence radio

  Il n’y a aucune évolution au niveau national. La politique des ZEP se joue au niveau local (en savoir plus sur l’évolution du « pilotage » des ZEP au cours du temps).

1984 à 1990

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De nouveaux débats

 Glissement du débat avec la refondation. L’éducation prioritaire est désormais intégrée à la politique de la Ville. La cible bascule du scolaire vers le social , ce qui soulève de nouvelles interrogations.

1989-1990

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Première relance

  C’est l’année de la relance de la politique d’éducation prioritaire au niveau national. L’accent est mis sur la réussite scolaire : « L’objectif premier de cette politique est d’obtenir une amélioration significative des résultats scolaires des élèves, notamment des plus défavorisés ».  557 ZEP sont alors recensées.Les enseignants de ZEP bénéficient désormais d’une indemnité. Cette année-là, 56 % d’une génération a accès au bac.

1990

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De nouveaux statuts au sein des ZEP

  La circulaire du 15 février fixe un cadre aux acteurs des ZEP, jusqu’alors plutôt déterminés localement. Les fonctions de responsable de ZEP et de coordonnateurs sont ainsi créés, ainsi que les conseils de ZEP (en savoir plus sur l’évolution du « pilotage » des ZEP au cours du temps). 

Février 1990

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Peu d'évolutions de la carte

  Les proportions d’écoliers et collégiens en ZEP restent stables, contrairement au reste du temps où elle augmente.

1992 à 1997

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De nouveaux statuts au sein des ZEP

   La circulaire du 7 décembre précise les aspects pédagogiques. Elle articule par ailleurs le travail à effectuer autour de trois axes :

  • la nécessaire évaluation interne et externe des ZEP
  • l’amélioration de l’image et du fonctionnement des ZEP
  • l’amélioration de la situation des personnels en ZEP

Par ailleurs, une tentative d’harmonisation des critères de définition de la carte des ZEP au niveau national survient, via la détermination de « taux plafonds », c’est-à-dire de taux théoriques d’élèves à scolariser en zones prioritaires, calculés pour chaque académie et département à partir d’un modèle statistique prenant en compte différentes variables sociales et scolaires.

Décembre 1992

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Une politique qui satisfait

  La circulaire de ce jour insiste sur les effets positifs des ZEP, sur la réussite de tous les élèves, avec un accent mis sur les apprentissages fondamentaux (en savoir plus sur les critères d’évaluation des ZEP)

26 Janvier 1994

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Nouvelle période calme

  Une nouvelle période de silence national s’installe.

1994 à 1997

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Deuxième relance

  La deuxième relance des ZEP a lieu suite à la publication du rapport de l’Inspection générale, rédigé par C. Moisan et J. Simon. Ce dernier fait le point sur les objectifs pédagogiques, les moyens affectés, les acteurs, et permet de d’identifier les ZEP efficaces ainsi que les facteurs de cette réussite (en savoir plus sur les critères d’évaluation des ZEP).

Septembre 1997

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Arrivée des REP

  Le problème des « effets de seuils », déjà constaté depuis quelques années (la binarité du système ZEP/ non ZEP ne retranscrit pas la réalité), a pour conséquence la création de 869 Réseaux d’Éducation Prioritaire (REP). Ils ont pour but d’éviter l’isolement de certaines ZEP en les associant  à d’autres établissements voisins. Il est alors clairement explicité que les critères sociaux priment sur les critères scolaires.

  La circulaire du 20 janvier 1999 lance les contrats de réussite, qui donnent un cadre aux REP (diagnostic, objectifs, engagement entre les autorités et le REP).

Par ailleurs, une nouvelle carte des ZEP est établie à la rentrée 1999.

1999

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Élargissement du contenu

  Des « pôles d’excellence scolaire au service des apprentissages » sont créés après la publication d’une circulaire en février. Ils visent à améliorer l’offre scolaire dans les ZEP et les REP via le développement d’activités de haut niveau, la mise en place de classes à horaires aménagés, de sections sportives/européennes/bilingues, de partenariats avec des entreprises, avec des institutions  culturelles et avec des établissements d’enseignement supérieur.

2000

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Réaffirmation des objectifs

 La circulaire « Des objectifs et des méthodes pour lutter contre la fracture scolaire et élaborer des contrats de réussite scolaire » réaffirme l’importance, entre autres, de la maîtrise de la langue, de la lecture et de l’écriture.La cohérence et la continuité dans le parcours école-collège-lycée doit être renforcée. De plus, cette circulaire définit plus précisément les modalités du pilotage (en savoir plus sur l’évolution du « pilotage » des ZEP au cours du temps).

2003

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Troisième relance

  Le 30 mars 2006 paraît une circulaire , «Principe et modalités de la politique de l’éducation prioritaire», qui présente un nouveau plan pour l’éducation prioritaire en distinguant plusieurs niveaux d’action.

  249 Réseaux Ambition Réussite (RAR) sont créés. Chaque RAR est constitué d’un collège et de plusieurs écoles qui travaillent en réseau et possèdent un pilotage local. Ils sont dotés de moyens supplémentaires (professeurs référents et assistants pédagogiques), d’un renforcement du suivi et de l’accompagnement et pilotés au niveau national. Les autres ZEP et REP deviennent les Réseau de Réussite Scolaire ( RRS ) et sont pilotés au niveau académique.

La classification a été faite selon des critères nationaux sociaux et scolaires tels que la proportion d’enfants issus de familles appartenant à des catégories socioprofessionnelles défavorisées, celle d’élèves ayant un retard scolaire de deux ans en sixième, celle des parents bénéficiaires du RMI, et celle des enfants ayant des parents non francophones.

On peut noter que ces réseaux constituent un cadre privilégié pour la mise en oeuvre du plan Espoir Banlieues, ayant pour objectif de favoriser l’égalité des chances sur l’ensemble du territoire.

30 mars 2006

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Une politique qui ne satisfait plus

En octobre 2006, le rapport de l’Inspection générale « La Contribution de l’éducation prioritaire à l’égalité des chances » d’Anne Armand (IGEN) et Béatrice Gille (IGAENR) établit un bilan mitigé de la politique menée durant les années précédentes. Il préconise :

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Encore des nouveaux statuts

  Le programme expérimental CLAIR (Collèges et Lycées pour l’Ambition, l’Innovation et la Réussite), issu des États généraux de la sécurité à L’École, est expérimenté dans 105 collèges et lycées de dix académies, dans le but d’être étendu à la rentrée 2011. Le but de ce programme est l’innovation dans trois champs : la pédagogie, la vie scolaire et les ressources humaines. Il crée entre autres le poste de préfet des études, présent par niveau de classe au collège et en seconde, pour faire le lien entre aspects éducatif et pédagogique.

2010

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Tentative de nouveau souffle pour les ZEP

  Le programme ÉCLAIR (Écoles, Collèges et Lycées pour l’Ambition, l’Innovation et la Réussite), défini par deux vade-mecum, étend le programme CLAIR aux écoles en le faisant évoluer. La quasi-totalité des RAR disparaissent alors pour devenir des ECLAIR, toujours pilotés au niveau national. Ce programme vise à permettre plus d’innovation pour pallier l’inefficacité ou les limites du système existant.

2011

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Loi sur la refondation de l'École

  Cette loi vise à réduire les inégalité et favoriser la réussite de tous. Elle détaille les mesures suivantes :

  • la priorité donnée au primaire
  • la formation des enseignants
  • les nouveaux rythmes scolaires
  • la stratégie numérique
  • la lutte contre le décrochage scolaire
  • la rénovation des programmes
  • la modernisation des métiers de l’Education nationale
  • l’amélioration du climat scolaire (violence et insécurité)
  • le renforcement de l’éducation prioritaire

    8 Juillet 2013

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Bilan mitigé

  La politique d’éducation prioritaire n’a pas donné les résultats escomptés : en 2013,  les écarts entre les élèves scolarisés en collèges ÉCLAIR et les élèves scolarisés hors de l’éducation prioritaire étaient de l’ordre de 35 % dans la maîtrise des compétences de base en français en troisième (note d’information du 7 mai 2013). La carte des REP était de plus devenue trop complexe et pas toujours adaptée.

Fin 2013

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Refondation de l’éducation prioritaire et introduction des REP+

Malgré toutes les mesures évoquées dans cette chronologie, l’école française est en 2014 très inégalitaire. De fait, la France est alors le pays de l’OCDE dans lequel les résultats scolaires sont les plus corrélés aux origines sociales des élèves.
Faisant suite à la loi du 8 juillet 2013, la circulaire du 4 juin 2014 établit de nouvelles règles :

  • Nouveaux objectifs (réduire à moins de 10 % les écarts entre les élèves scolarisés en éducation prioritaire et les autres en maths et français)
  • Nouvelle carte (en mettant l’accent sur des critères sociaux)
  • Introduction des REP+ (pour les zones les plus en difficulté)
  • Disparition des ECLAIR et RRS

Néanmoins, le nombre total des réseaux reste inchangé : 1 081, dont 350 REP+ et 731 REP. La liste des réseaux sera révisée tous les quatre ans.

2014

 

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La refondation ne fait pas que des heureux

  Après la refondation de l’éducation prioritaire :

  • les syndicats applaudissent les mesures décidées ;
  • les lycées se sentent laissés de côté (seuls les écoles et collèges deviennent des REP), ce qui a pour conséquence la grève de certains lycées d’Ile-de-France
  • La nouvelle carte déclenche chez les établissements de l’éducation prioritaire  des peurs et des incompréhensions (critères peu clairs, peur de sortir de l’éducation prioritaire…)

(NB: aujourd’hui, le gouvernement affirme en septembre 2016 qu’il n’a jamais été question d’intégrer les lycées aux REP

Fin 2014

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Nouveaux développements

  A compter de la rentrée 2016, les parcours d’excellence sont mis en œuvre dans les REP+.

Rentrée 2016

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Tumulte après la publication du rapport du CNESCO

  Un rapport très critique est publié en septembre par le CNESCO sur l’éducation prioritaire. Cet article que nous avons rédigé sur la question de la stigmatisation, fait état de quelques répercussions de la publication de ce rapport.

En effet, ce rapport fait débat. La presse le présente largement comme un appel à la suppression de  l’éducation prioritaire mais les syndicats enseignants, plutôt unanimes nuancent : le rapport est certes trop défaitiste mais il souligne des points et revendications que les syndicats portent depuis longtemps (par exemple, l’empilement de réformes sans évaluation des politiques menées ou encore nécessité d’une meilleure mixité sociale).

Septembre 2016

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Publication du manifeste de l'OZP

Le nouveau manifeste de l’Observatoire des Zones Prioritaires, pro-education prioritaire, est publié. Y sont formulées diverses demandes pour rendre cette politique plus efficace, entre autres la sanctuarisation des ressources et la consolidation des réseaux école-collège.

11 Janvier 2017

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Les idées des candidats aux élections présidentielles

L’éducation prioritaire dans le débat des élections présidentielles : les principaux candidats proposent des mesures (ex: augmentation du nombre d’heure par élève de primaire, limitation du nombre d’élèves par classe d’éducation prioritaire pour Benoit Hamon…) mais sans remettre réellement le système en question ( (en savoir plus sur les liens entre politique et éducation prioritaire).

Printemps 2017

 

 

Sources :

Pugin V. (avril 2007). La politique d’éducation prioritaire : bilans et perspectives. Millénaire, le Centre de Ressources Prospectives du Grand Lyon.

Moisan C. (2001). Les ZEP : bientôt vingt ans. Éducation & formations, n°61, 13-22.

Rochex J.-Y. (2003). Les « zones d’éducation prioritaire » (ZEP). Quel bilan ?. Les Temps Modernes, n° 637-638-639, 219-257.

www.reseau-canope.fr/education-prioritaire/comprendre/reperes-historiques.html

www.cap-concours.fr/enseignement/systeme-educatif/grands-principes-acteurs-reformes-organisation/des-zep-au-rep-les-politiques-d-education-prioritaire-ficpra09009#/page4

www.education.gouv.fr