Les approches analytiques considèrent que la voie naturelle , dite aussi directe, pour apprendre à lire doit s'inspirer de la pratique du lecteur compétent, qui identifie globalement les mots et les associe à un sens. L'une des hypothèses théoriques des méthodes analytiques avance d'ailleurs que, plutôt que de recourir au déchiffrage, le lecteur confronté à un mot inconnu cherche à le deviner, et, s'il n'y parvient pas, saute tout simplement le mot et continue sa lecture. Ce comportement a été observé expérimentalement lorsque des enfants ne sont pas surveillés et amenés à lire un texte inconnu. Le déchiffrage n'est pas utilisé en tant que tel : seul un « apprentissage du code », qui est davantage une découverte par l'élève qu'un exposé du maître, est introduit dans un second temps, une fois que l'enfant sait reconnaître une quantité non négligeable de mots. Il s'agit alors de prendre conscience de l'existence des lettres, de l'homonymie, et des spécificités du code écrit ; mais en aucun cas d'introduire des automatismes de déchiffrage.
En ce sens, les méthodes analytiques font le pari que l'on peut apprendre à lire comme l'on apprend à parler, par la confrontation aux textes écrits. Selon Goodman et Smith, qui ont joué un grand rôle dans l'investigation de ces méthodes, « on apprend à parler en parlant, à comprendre le langage oral en écoutant, à écrire en écrivant et à lire en lisant » (1987).
Pour appréhender la phrase « papa a une voiture », les élèves seront mis en présence du mot papa, puis du mot voiture, dont ils formeront une image mentale claire. Ensuite, ils pourront, suivant leur expérience, soit « deviner » la partie « a une », soit la reconnaître.
La méthode idéovisuelle développés par M. Foucambert prend appui sur le socle théorique des méthodes globale, mais va plus loin encore dans la pratique de la « voie directe », en refusant le recours à l'oralisation : le code écrit se suffit alors à lui-même, et ne renvoie plus à la langue parlée.
Les méthodes mixtes sont des méthodes empiriques souvent pratiquées par les enseignants ou proposées dans les manuels : elles constituent 80% des méthodes appliquées, qui sont encore appelées « mixtes » ; elles s'appuient sur un savant dosage entre voies directe et indirecte. C'est le cas notamment dans les méthodes de types « Freinet ».