LES
RISQUES LIES A L'UTILISATION DES ANTIBIOTIQUES COMME FACTEUR DE
CROISSANCE
Toute
utilisation des
antibiotiques, dans un but thérapeutique ou zootechnique, en
médecine animale comme humaine, conduit les bactéries à
réagir pour survivre et donc à développer des
mécanismes de résistance. On ne voit celles-ci que
lorsque l’antibiotique est utilisé, il sélectionne
les bactéries résistantes qui se multiplient.
Cependant, on pense que
l’utilisation des antibiotiques comme facteur de croissance
augmente les risques de développement rapide des résistances,
bien qu’il n’existe aucune preuve scientifique. En effet, dans ce
cas, les antibiotiques sont administrés de façon
prolongée et à grande échelle (tout le troupeau
est concerné).
L’apparition de ces
résistances est une source de grands risques pour la santé
humaine. On l’a vu avec la crise de l’avoparcine en 1996.
La
crise de
l’avoparcine :
L’avoparcine
est un antibiotique efficace utilisé comme stimulateur de
croissance pour les agneaux depuis les années 80. Celui-ci est
apparenté à la vancomycine, antibiotique utilisé
pour combattre les entérocoques. Ces bactéries sont à
l’origine des maladies nosocomiales.
Depuis
1986, on connaît l’existence de résistances à
la vancomycine. Très rapidement, ces résistances ont posé
problème dans les hopitaux : les maladies nosocomiales
peuvent provoquer des infections sérieuses, plus difficiles à
soigner lorsque la bactérie résiste à la
vancomycine. Cette résistance était d’autant plus
dangereuse qu’elle pouvait facilement se transmettre à
d’autres sortes de bactéries à Gram positif plus
pathogènes.
On a
lié l’utilisation de l’avoparcine comme stimulateur de
croissance au développement des résistances à la
vancomycine. En vertu du principe de précaution - qui n’a été
appliqué que trop tard selon un rapport publié par le
Sénat – l’utilisation de l’avoparcine comme stimulateur
de croissance a été interdite en 1996 en France. 1996 a aussi
été l’année de la « crise de
la vache folle », les problèmes de santé
publique ont été sur le devant de la scène
médiatique. Cette interdiction a déclenché
cependant une crise et a été très controversée
car, selon certains, aucune preuve scientifique ne permettait de dire
que le développement de ces résistances à la
vancomycine était lié à l’utilisation de
l’avoparcine comme stimulateur de croissance. Un des principaux
arguments était que des entérocoques résistants
ont été trouvés aux Etats-Unis, où
l’avoparcine n’était alors pas utilisée. . . . .
|