Avec plus de 600 millions d’utilisateurs aujourd’hui, on pourrait penser que les décisions de Facebook concernant sa politique de confidentialité s’avèreraient déterminantes pour le comportement de l’utilisateur. [1] Cependant, que ce soit par négligence ou par ignorance des personnes concernées, un certain nombre d’incidents liés à l’utilisation de Facebook se sont produits, donnant lieu à des polémiques sur le manque de respect de la vie privée du célèbre réseau social.
Feedback de ces incidents.
- Janvier 2008 : 4 jeunes Libanais sont poursuivis pour moqueries sur Facebook.
Ils ont été emprisonnés après que le père de la jeune fille dont ils s’étaient moqués par le biais de son mur Facebook a porté plainte. [2]
- Avril 2009 : une jeune femme est licenciée pour avoir utilisé Facebook durant son arrêt de travail. Celui-ci était lié à des migraines lors de l’utilisation des ordinateurs, ce qui a conduit au licenciement car son patron a déclaré que si elle pouvait utiliser Facebook, elle était en mesure de travailler sur ordinateur.
Cet incident a lancé la question de l’espionnage via Facebook. [3]
- Mai 2010 : Facebook est accusé de vendre la vie privée de ses internautes aux publicitaires. En réalité, il rend publiques un grand nombre d’informations concernant les utilisateurs qui ne l’étaient pas auparavant.
Comment ? En modifiant les paramètres de confidentialité par défaut du site. Selon M. Zuckerberg, co-fondateur du site, “Nous progressons vers un internet où le réglage par défaut sera ‘social’”. [4]
Les associations de défense des droits des internautes s’insurgent contre le site, l’une des entreprises les plus rentables de la planète, ce à quoi M. Zuckerberg répond que rien ne se fait sans que l’utilisateur coche une case le prévenant de la modification de ces réglages.
- Novembre 2010 : le conseil des Prud’hommes juge fondé un licenciement pour des propos tenus sur Facebook.
L’échange avait eu lieu entre deux salariés, sur leurs murs Facebook, dans lequel ils promettaient de rendre à leur DRH la vie impossible. Ces propos, vus par l’un de leurs amis Facebook, avaient été rapportés à la supérieure concernée.
Certains ont considéré ce licenciement comme infondé, car provoqué par une “violation de la vie privée”.
Cet incident a suscité nombre de réflexions quant au caractère hybride du réseau social : site privé ou public ? Où sont les limites ? Comment appliquer le droit dans ces cas-là ? [5]
[1] : BOYD, Dannah et HARGITTAI, Eszter. Facebook Privacy settings : Who cares ?
[2] : Ibid.
[3] : Ibid.
[4] : Article metrofrance.fr, 6 mai 2010, Facebook accusé de monnayer la vie privée des internautes
[5] : Article Lemonde.fr, 19 novembre 2010, Un licenciement pour des propos tenus sur Facebook jugé légal
Article Lemonde.fr, 17 novembre 2010, Le directeur de la police met en garde sur l’usage des réseaux sociaux