La surveillance des entreprises (ou commerciale) réfère à l’intervention de sociétés privées sur les réseaux sociaux dans l’objectif d’obtenir des informations sur des individus.
Dans ce contexte, les acteurs sont les entreprises bien sûr, mais aussi les particuliers qui les intéressent. Les réseaux sociaux représentent une mine d’information sur la vie privée, ce qui peut intéresser grandement un futur employeur, un publicitaire, un chasseur de tête…
Cette surveillance se manifeste de deux façons distinctes : la publicité ciblée et la surveillance à l’embauche.
Grâce aux réseaux sociaux, la publicité sur Internet a pris un nouveau tournant : elle peut cibler sa clientèle ce qui la rend bien plus efficace. Les agences en question font donc tout pour extraire un maximum d’information sur les internautes, et les réseaux sociaux apparaissent comme un moyen d’y arriver.
En ce qui concerne les problématiques d’emplois, il y a eu notamment en France le cas du licenciement très médiatisé de Boulogne ; le conseil des prud’hommes a jugé “fondé” le licenciement des trois salariés de la société Alten, auxquels il était reproché d’avoir échangé des propos critiques à l’égard de leur hiérarchie et d’un responsable RH de l’entreprise sur le réseau social Facebook. “Les pages mentionnant les propos incriminés constituent un moyen de preuve licite du caractère bien-fondé du licenciement”, a estimé le conseil des prud’hommes. La société avait fait valoir qu’elle n’avait pas “violé la vie privée de ses salariés“, les propos ayant été échangés “sur un site social ouvert”.
En revanche, les salariés ont plaidé que leurs échanges avaient un caractère strictement “privé”. Ces employés avaient insulté leur hiérarchie sur leur mur Facebook, et ceci a été considéré par la justice comme une zone publique, alors que normalement cette page n’est accessible que par un cercle fermé d’amis, et non par la totalité du web (dans ce cas là il y a eu dénonciation par un “ami” commun).
Cet exemple permet de voir en quoi les réseaux sociaux peuvent déplacer les frontières de ce qui relève de l’espace privé ou public sur Internet, au moins d’un point de vue juridique.