Le début de la controverse
En 2000 Gotzsche et Olsen, deux chercheurs danois, ont publié une méta-analyse (1)qui remet en cause l’efficacité du dépistage mammographique systématique du cancer du sein sur la mortalité. En 2001, une deuxième publication vient compléter et étayer leurs premiers résultats. Deux questionnements sont à l’origine de ce résultat qui vient contredire les méta-analyses antérieures : la qualité des essais conduits et en particulier la randomisation et la comparabilité du groupe invité et du groupe contrôle, et la pertinence de la mortalité par cancer du sein comme critère d’évaluation. Ils ont ainsi classé les essais randomisés selon leur qualité (haute, moyenne, passable, médiocre). Sur les sept essais randomisés étudiés, deux étaient classés “qualité moyenne”, trois ” qualité passable”, et deux “qualité médiocre”. Ils ont exclu les deux essais considérés comme d’une qualité médiocre et ont comparé les résultats des autres essais selon leur qualité. Les essais classés “qualité moyenne” montraient, chez les femmes âgées de plus de 50 ans au moment de la randomisation et après sept ans de suivi, une réduction non significative de la mortalité par cancer du sein, et pour l’essai où cette information était disponible, pas de réduction de la mortalité pour toute cause. Les trois essais classés “qualité passable” montraient une réduction significative de la mortalité par cancer du sein et une réduction non significative de la mortalité toutes causes.
Les auteurs prônent l’utilisation de la mortalité toute cause plutôt que de la mortalité spécifique car cette dernière ne prend pas en compte les effets délétères de la chimio ou radiothérapie.
Leur conclusion est donc qu’aucune preuve ne permet de justifier le dépistage systématique du cancer du sein employé dans de nombreux pays. Aucun de ces pays n’a cependant remis en question ce programme après la parution de l’article danois. (2)
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