Les institutions politiques
L’assemblée nationale et le Sénat discutent les propositions de plans pour le dépistage, et débattent publiquement lors de séances ouvertes. Le Sénat est ensuite chargé de l’analyse du plan une fois celui-ci mis en place, pour juger de ses résultats.
Dans son rapport de 2004 (1), le Sénat s’appuie sur deux méta-analyses qui montrent une réduction significative de la mortalité par cancer du sein, chez les femmes de plus de 50 ans. Bien sûr, comme ces institutions essaient d’avoir une vision globale du problème, elles ont aussi pris en compte la méta-analyse de Götzche et Olsen (2) dont nous avons précédemment parlé. Mais elle ne semble pas remettre en cause le dépistage chez les femmes de plus de 50 ans. Le Sénat considère donc que ce dépistage est justifié médicalement et économiquement dans cette population. Les institutions politiques ont tout intérêt à avoir toutes les clés du jeu en main, afin de prendre les mesures les plus appropriées à l’échelle nationale. Cependant, pour qu’il soit efficace, il faut que le dépistage du cancer du sein soit bien organisé et que le taux de participation des femmes soit élevé. Il s’agit alors de mettre en place des plans dont les structures répondent aux besoins des femmes. En perpétuel renouveau, le plan Cancer II vise une augmentation de 15% de la participation au dépistage, surtout chez les femmes plus jeunes. Loin de remettre en cause son efficacité, les institutions politiques semblent donc vouloir conserver le format actuel du dépistage organisé car elles voient en lui un réel bénéfice sur la santé des femmes, et aussi par pragmatisme.
Il reste ensuite à veiller à la cohérence du plan cancer (et par là le dépistage généralisé du cancer du sein) vis-à-vis des besoins en santé, et à sa bonne mise en place de la théorie à la pratique. Ce sont alors les institutions de santé comme la HAS (Haute Autorité de Santé) qui après avoir rédigé les fameuses propositions de plans, vont le mettre en place de façon pratique.
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