Un parcours contesté ?
Le parcours d’un vaccin, de sa conception à sa distribution, est extrêmement réglementé. En effet, les enjeux sont d’importance : santé publique et rentabilité économique génèrent d’inévitables conflits d’intérêts. Suite aux découvertes du professeur zur Hausen, deux laboratoires entreprennent de commercialiser un vaccin contre le papillomavirus. GSK développe le Cervarix, un vaccin bivalent, c’est-à-dire efficace contre deux souches de HPV (Human PapillomaVirus). Sanofi Pasteur MSD lance Gardasil, vaccin tétravalent protégeant contre les souches 6, 11, 16, 18 du HPV. Ce dernier est largement adopté en France, comme dans d’autres pays européens, car bien que plus cher, il assure une couverture immunologique plus large. C’est donc le parcours du vaccin Gardasil qui fait l’objet de cette page. Dans quelle mesure les entorses faites au protocole d’usage et la communication autour du Gardasil rendent-elles plus criantes les incertitudes qui planent sur le vaccin ?
L’information joue donc un rôle crucial dans le développement de la controverse autour du vaccin contre le cancer du col de l’utérus : son inhérente asymétrie entre les différents acteurs crée des rapports de force, souvent à la défaveur des patients, pour qui principale question est celle du risque. Celui-ci est-il avéré ? Par ailleurs, il apparaît que les laboratoires eux-mêmes ne disposent pas des données suffisantes pour faire la preuve de l’efficacité de Gardasil. Dans quelle mesure celle-ci doit-elle être remise en question ? Comment doit-il être intégré dans la politique de santé publique de prévention du cancer du col utérin ?