Faire passer la pilule
La santé n’a pas de prix mais elle a un coût
Pierre HICKEL, pharmacien Président de la Commission Economie de la FSPF.
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Aujourd’hui, on se dirige vers une intensification de la politique de développement des génériques. Les difficultés actuelles que rencontrent les génériques en France seraient la conséquence d’un « dossier mal engagé ». Les personnes que nous avons rencontrées lors de nos différents entretiens ont fait des propositions afin d’améliorer la situation.
Supprimer la substitution
Le Sénateur Yves DAUDIGNY a tenu à souligner un des points clés du Rapport de la Commission des Affaires Sociales : « Le choix français de la substitution : fragilité, voire péché originel »
La politique de « substitution » a bien permis le développement important du médicament générique mais elle présente de redoutables inconvénients : sans accompagnement particulier, elle ne peut qu’instiller un doute dans l’esprit du patient, qui ne se voit pas délivrer le « bon médicament »,tandis que le médecin, largement écarté de la procédure, n’est guère incité à modifier ses prescriptions.
Il souligne également l’importance de la prescription en DCI qui sera obligatoire à partir du 1er janvier 2015. Le problème actuel est que lors de la formation en pharmacologie à la faculté de médecine les futurs médecins sont formés à l’utilisation de noms de marques et non à la DCI.
Empêcher le passage d’un générique à un autre
Il est souvent souligné que c’est le passage d’un princeps vers un générique qui pose problème (effets de habitudes, effets psychologiques). Ce problème est aussi rencontré lors du changement d’un type de générique pour un autre type de générique. Le choix du type de générique dépend des stocks des pharmacies et du choix du pharmacien pour un type de générique plutôt qu’un autre. Pierre HICKEL affirme que le taux de stabilité dans l’approvisionnement des pharmacies est de 85% : si un patient reste dans la même pharmacie, il y a donc peu de chance qu’il se voit délivrer un autre générique que la fois précédente. Pour pallier à cette difficulté, Jean-Paul TILLEMENT défend d’idée d’un dossier pharmacologique qui serait consultable par les médecins et les pharmaciens mais qui remettrait en cause le droit au secret médical.
Développer les campagnes d’informations
Les dispositifs d’incitation financière qui ont été mis en place (auprès des médecins, des pharmaciens et des patients) ont eu pour objectif de rendre les médicaments génériques plus attrayants via l’intéressement pécuniaire ; système d’incitation critiquable , mais dont il est difficile de se passer à l’heure actuelle. Ces dispositifs, fréquemment mentionnés dans la presse, ont jeté le trouble sur les génériques. D’où la nécessité de mettre les choses aux clairs sur ces pratiques.
Les campagnes d’information doivent viser les patients en expliquant clairement quelles sont les différences entre princeps et génériques et en incitant sur le fait que moindre coût n’est pas synonyme de moindre qualité. Un médicament générique peut parfaitement convenir pour guérir d’une maladie, l’important est de trouver le bon.
Source : le GEMME, association de professionnels du médicament générique
Mais elles doivent aussi toucher les médecins afin de mettre fin à leur réticence. Il est impossible d’exclure les médecins du système de délivrance du générique en raison de leur poids considérable dans le système de santé. Au moment de l’introduction des génériques, ils n’ont pas été suffisamment intégrés et intéressés au dispositif.
Changer le système de rémunération des pharmaciens d’officine
Le système actuel rend la rémunération dépendante des volumes de vente. Des discussions sont en cours à l’heure actuelle.
Encourager une harmonisation européenne
Tous les acteurs que nous avons rencontrés lors de nos entretiens soulève le problème de la qualité des matières premières des génériques, originaires principalement de Chine et d’Asie. Pour Yves DAUDIGNY,
Une harmonisation européenne, voire mondiale sur la question des matières premières et du contrôle de leur fabrication dans les pays asiatiques est nécessaire
Ainsi, à l’heure actuelle le système d’organisation des génériques est repensé. Une chose est sûre la tendance va plus vers le renforcement de la présence des génériques sur le marché du médicament, que vers un retour en arrière. La controverse autour des générique est donc amenée à évoluer avec l’arrivée potentielle de nouvelles règlementations sanitaires, politiques et financières. Leur(s) dossier(s) médical(aux) n’est pas clos ….
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