Mise en bouche
La santé par les chiffres
Les dépenses totales pour l’achat de médicaments en 2012 s’élèvent à 525 euros par personne, soit 1,7% du Produit Intérieur Brut (PIB).
Les dépenses de santé s’élèvent à la hauteur de 11,7% du PIB français entre 2009 et 2012.
Le montant des dépenses de santé remboursées en 2013 s’élève à 18,63 milliards d’euros.
Les dépenses de médicaments remboursés constituent en moyenne 13% des dépenses de santé de l’Assurance maladie.
Le remède miracle aux maux économiques ?
L’énumération de ces quelques chiffres est à elle seule révélatrice des enjeux qui entourent la question du médicament générique. Les dépenses de santé occupent une part de plus en plus grande dans le budget de l’Etat et contribuent à alimenter un manque à gagner toujours plus important. La France est très attachée à sa couverture maladie universelle garantissant l’accès et le remboursement des soins à toute personne résidant sur le territoire français ; pour pouvoir continuer à fournir ce service à l’ensemble de la population, réaliser des économies budgétaires dans le domaine de la santé devient une véritable nécessité. Le médicament générique vient apporter un début de réponse encourageant pour la résolution de ce problème ; il est censé prodiguer des soins de même qualité au malade à un coût moindre par rapport à un médicament de marque équivalent. Il représente ainsi l’opportunité pour les pouvoirs publics de réaliser des économies considérables tout en facilitant l’accès à des soins moins chers pour tous.
Un débat qui fait rage
A coup de rapports et à l’aide de campagnes d’information, les autorités publiques et sanitaires s’évertuent à prouver la stricte équivalence du médicament générique par rapport au médicament d’origine, l’objectif idéal étant de faire du médicament générique l’un des nouveaux marqueurs de l’identité nationale française à côté du camembert et de la baguette. Cependant, la France fait pour l’instant figure de mauvais élève par rapport aux autres nations européennes.
En effet, la pilule ne passe pas. Et même si les taux de substitution dépassent en moyenne les 80% sur l’ensemble du territoire français ces dernières années, un goût amer persiste dans la bouche des Français après cette déglutition forcée. Les rumeurs circulent toujours et les scandales ont su venir à bout de l’immaculée conception qui faisait partie de l’emballage politique du médicament générique. La méfiance est de mise, et même si pour certains, il ne s’agit que d’un phénomène marginal, dont le temps viendra à bout comme il est venu à bout du scepticisme face à toutes les autres curiosités modernes, pour d’autres, le problème existe réellement et il mérite encore d’être discuté. La fréquence croissante des publications témoigne à cet égard bel et bien d’un regain d’intérêt pour la question.
Même si l’intention est bonne, le tableau est donc loin d’être parfait. Quels que soient les doutes que l’on puisse nourrir sur l’efficacité réelle du médicament générique ou sur les individus qui ont su tirer profit économiquement de cette situation, le médicament générique reste un objet qui fascine : à l’intersection des sphères économique et sanitaire, il met en relation des acteurs aux intérêts divergents et aux discours incompréhensibles l’un pour l’autre. La tentative d’introduction du médicament générique dans le paysage sanitaire français constitue ainsi l’une des plus belles mises à l’épreuve de la santé aux logiques souvent perverses de l’optimisation économique. A vous de faire votre choix !
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Ce site se propose modestement d’esquisser quelques pistes d’analyse sur la question de l’efficacité réelle du médicament générique, tant au niveau de la santé individuelle que de la santé de l’économie toute entière, ainsi que de son impact social et politique.
Présentation de la controverse