Thomas Parisot

Entretien avec Thomas Parisot, chargé des relations extérieures chez Cairn.

Cairn est un portail en ligne de revues de sciences humaines et sociales en langue française.

Nous vous invitons chaudement à consulter l’entretien intégral qui est bien plus précis.

Différentes définitions pour différents points de vue

Selon les acteurs, le terme « open access » n’a pas la même signification. Différents registres argumentatifs se développent donc autour du seul concept d’Open Access, ce qui est « source d’amalgame, de généralisation, de confusion et parfois de contre-vérités ».

La gratuité oui, mais encore ?

« L’ambition qui sous-tend Cairn est de faire du numérique un outil d’amélioration de la diffusion, de la qualité, de la visibilité et la diversité des publications de sciences humaines de langue française ». Les avantages de la gratuité ne sont pas forcément aussi totaux qu’ils peuvent paraitre : si l’on parle par exemple de la visibilité, il faut se demander si mettre un texte gratuitement sur internet suffit ou si un investissement d’acteurs est nécessaire pour aider à mettre en contact connaissances et lecteurs.

Les revenus générés et leurs utilisations 

Cairn propose à l’ensemble des structures éditoriales de déterminer une période d’exploitation commerciale, appelée « barrière mobile », dont la durée moyenne est de trois ans, ce qui permet de générer des revenus afin de financer l’ensemble des activités de la plateforme et de rémunérer les revues afin qu’elles puissent continuer leurs activités.

Les recommandations européennes sont bien des recommandations

Les recommandations européennes conseillant une période d’embargo de 12 mois se destinent plutôt aux « grands groupes éditoriaux qui ne diffusent généralement aucune partie de leur collection en accès gratuit ». Mais c’est à chaque État de déterminer, selon les caractéristiques spécifiques de son paysage éditorial, quelle politique adopter. Les systèmes hybrides comme Cairn cherchent à trouver une troisième voie, « entre nécessité de financer une édition de savoir de qualité et contraintes financières de plus en plus fortes dans l’enseignement supérieur et de la recherche ».

De plus, en sciences humaines et sociales, les choses fonctionnent très différemment, ce que la Commission Européenne n’a peut-être pas suffisamment pris en compte.

La spécificité des sciences humaines et sociales

La dissociation entre le monde scientifique et la société n’est pas forcément souhaitable : « à une époque où l’on s’accorde pour reconnaitre les mérites de l’interdisciplinarité, de la sérendipité, de la créativité décuplée par l’ »indiscipline » des travaux de recherche, simplifier en classant serait aussi réduire des sciences non expérimentales comme les sciences humaines, voire les faire peu à peu disparaitre, à mesure qu’elles s’aligneraient sur les sciences dites « dures ». D’autres part, les éditeurs peuvent tenir le rôle de médiateur entre la communauté scientifique et les non-initiés en publiant des essais à destination du grand public, assurant ainsi la diffusion d’un savoir scientifique sous une forme plus accessible pour un public intéressé.

Des éléments supplémentaires et plus précis, tels que l’économie de l’attention, le problème posé par la bibliométrie, les enjeux linguistiques ou encore les liens avec le modèle freemium sont à retrouver dans l’entretien intégral.

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