Qui finance la diffusion du savoir scientifique ?
Le marché de l’édition scientifique n’est pas un marché comme les autres : sa particularité tient au fait qu’un chercheur doit avoir accès non seulement aux meilleurs articles de son champ mais à tous ceux qui touchent directement son sujet de recherche. Or ces dernières années, certains coûts d’abonnement ont augmenté de manière exponentielle, atteignant un taux de marge de parfois plus de 20% et répercutant ce surplus sur le consommateur (d’après Doriane Ibarra, bibliothécaire à l’école des Mines, la tendance moyenne à l’augmentation des prix est de 6% par an). Ghislaine Chartron précise toutefois que cette tendance n’est pas généralisée, ni généralisable :
Vous avez des coûts d’inflation très forte des revues des grands groupes de type Elsevier, Springer, Wiley, etc, qui ont effectivement crée un oligopole, c’est-à-dire qu’ils ne sont que quelques grands groupes à détenir des catalogues très importants de revues. [...]. Ils sont devenus incontournables, ils ont créé un marché niche, ils ont racheté des revues à fort facteur d’impact, des grandes revues, et ils ont profité de la situation de rente. Mais la situation est très différente en sciences humaines.
Cette situation, appelée la « crise des périodiques scientifiques » est l’une des raisons de l’intérêt porté à l’Open Access et de manière générale à la question de savoir qui doit se charger de supporter économiquement la diffusion du savoir.