Les solutions de e-liquide sont composées d’eau, de propylène-glycol ou de glycérol, de divers arômes et le plus souvent de nicotine. Le e-liquide peut contenir différentes concentrations de nicotine (de 6—8 mg/mL jusqu’à 24—36 mg/mL), le glycérol remplace le propylène-glycol dans quelques marques et on observe parfois des traces d’alcool. Doit-on alors se méfier des produits contenus dans la cigarette électronique?
Le vice-président de l’AIDUCE apporte une réponse claire pour le propylène-glycol et le glycérol: « Concernant le propylène glycol, il s’agit d’un produit qui est extrêmement bien connu et sur lequel on n’a pas à se poser de question particulière. La glycérine végétale est déjà utilisé dans les mêmes conditions que la cigarette électronique : elle n’est pas dangereuse. Elle pourrait l’être au-delà de 250° mais comme d’autres produits. Même si on peut se poser des questions, on ne dépasse pas les seuils de dangerosité. Ce qui me dérange beaucoup c’est l’abus du principe de précaution surtout qu’en face il y a un enjeu de santé public majeur ». L’AIDUCE insiste sur le fait que la CE est infiniment moins dangereuse que la cigarette classique. Désormais sa dangerosité peut être comparée à celle de produit courant. L’association cite le docteur Presles (auteur du livre “La cigarette électronique, enfin une méthode efficace pour arrêter de fumer facilement”) qui place la toxicité du produit entre un barbecue et les pesticides présents dans les légumes [1] . Ainsi, l’AIDUCE ne pense pas que la cigarette électronique puisque constituer un enjeu de santé publique dans le sens où elle pourrait nuire aux consommateurs.
Ainsi le glycérol ou son substitut ne serait pas source d’inquiétude pour la cigarette électronique. Et le docteur Dautzenberg va même plus loin et bat en brèche toutes mises en garde contre la cigarette électronique : « Il y a toujours du glycérol et du propylène glycol : le premier génère la fumée tandis que le deuxième est présent pour les arômes. Le facteur variant est le rapport des deux : on va de 80%-20% à 60%-40%. On peut donc choisir son liquide pour être discret en fumant au bureau et faire peu de fumée ou au contraire pour emmerder les autres ! Les liquides se distinguent aussi par la présence ou non d’alcool : on peut trouver jusqu’à 4% d’alcool mais cela est négligeable lorsque vous en prenez 2 mL par jour… Ce serait comme prendre une demi-cuillère à café de bière tous les jours. Le problème peut survenir pour les personnes avec un problème d’alcoolisme : la quantité est négligeable mais il faudrait la présence d’une étiquette sur le flacon pour le préciser. Enfin, reste la question des arômes alimentaires. Ils ne sont théoriquement pas nocifs, mais pour l’inhalation on connait mal les dangers et, comme je le dis souvent : C’est comme la soupe, c’est bon à manger mais c’est moins bon dans les poumons ! ». [2] Jean Yves Nau, journaliste et docteur en médecine a également tiré comme conclusion du débat sur la cigarette électronique chez France Culture que la sécurité des produits est assurée, car les cigarettes électroniques sont fabriquées avec des éléments bien connus et utilisés couramment sans danger aujourd’hui. [3]
La composition des e-liquides reste cependant une source d’inquiétude pour les consommateurs de cigarettes électroniques. Le graphique suivant montre que l’intérêt du public sur la toxicité de la cigarette électronique est en forte hausse, notamment pour connaître les composés chimiques présents dans les e-liquide (nicotine, monoxyde de carbone, acroléine, …).
Schéma des renseignements du public sur la cigarette électronique et sa composition de 2000 à 2014
D’autre part un contrôle accru des cigarettes électroniques est nécessaire pour que la composition de celles-ci figurent explicitement sur les flacons. La Ligue Nationale contre le Cancer nous explique que la composition des e-liquides est encore méconnue, et que par principe de sûreté ils déconseillaient il y a encore 6 mois d’utiliser la cigarette électronique. Les cigarettes électroniques sont souvent fabriquées dans des usines non reconnues et/ou insalubres, la Ligue Nationale contre le Cancer reclame donc une extrême prudence vis à vis des cigarettes électroniques. [4]
La cigarette électronique restera un sujet controversé auprès des utilisateurs et de la population, et souffrira toujours d’une attention particulière comme nous l’explique le docteur Dautzenberg : « La cigarette électronique sera toujours un tout petit peu dangereuse. Elle restera toxique et qui peut potentiellement créer la dépendance. Mais on est au microscope; ce n’est vraiment pas le problème. Le débat actuellement c’est donc de dire qu’il faut faire attention à un produit un peu toxique qui pourrait pourtant sauver les millions de morts dus à la cigarette. On peut affirmer absolument que l’e-cigarette est 100 000 fois moins dangereuse que la cigarette. Alors peut-être qu’une personne sur 10 000 ou 1million va mourir de l’e-cigarette, c’est possible mais le tabac c’est 1 sur 2. Bon il y a toujours des petites choses à régler mais on est vraiment dans le détail pour essayer de faire mieux. » [2]
Un autre composant problématique est constitué par les arômes: l’utilisation des arômes est-elle sans danger ?
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Bibliographie:
[1] Interview de Stéphane Bouniol, Vice-président de l’AIDUCE
[2] Interview de Bertrand Dautzenberg, président de l’OFT
[3] Émission radio France Culture, diffusé le 20 décembre 2013, disponible sur http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4769104, consulté en février 2014
[4] Site officiel du CNCT, « Que peut-on dire sur la cigarette électronique », disponible sur http://www.cnct.fr/tous-les-dossiers-73/que-peut-on-dire-sur-la-cigarette-electronique-1-106.html, consulté le 4 avril 2014