L’utilisation des arômes est-elle sans danger ?

S’il est préférable de vapoter plutôt que de fumer pour la majorité des acteurs de la cigarette électronique, une inconnue majeure persiste en la présence des arômes. Coline Garré affirme  : « La cigarette électronique n’est pas dangereuse et le manque de recul est relativement limité. Elle est moins dangereuse que la cigarette car débarrassée de nombreuses substances toxiques qu’elle contient. La consommation de nicotine est très documentée, le propylène glycol existe dans l’industrie de l’alimentation depuis longtemps. La seule inconnue réside dans les arômes qui sont pour la cigarette électronique inhalés tandis qu’ils sont d’habitude ingérés »[1] Ce manque d’information sur les arômes est à mettre en parallèle avec la volonté croissante des utilisateurs de consommer des produits de bonne qualité. En effet on peut voir sur le graphique suivant que les termes “best” et “review” sont fréquemment associés au terme “cigarette electronic” sur les moteurs de recherche.

 Terme de recherche populaire et similaire à “cigarette electronic” sur internet en 2013

Des études récentes ont alors été mises en places pour déterminer la toxicité de ses arômes et leurs influences sur la santé des consommateurs : “ on ne sait pas grand-chose de l’impact des arômes inhalés sur la santé. En revanche, ce que l’on sait, c’est qu’ils jouent un rôle capital dans l’ « adoption » du produit par les utilisateurs. La seule chose qui reste dans l’inconscient du fumeur, c’est la première impression de l’e-cigarette, celle de la bouffée inhalée qui traverse la gorge. C’est d’ailleurs pour cela que une grande partie des études des vendeurs autour de l’e-cigarette porte sur cette première impression et le ressenti du fumeur lors de l’inhalation de la première bouffée d’e-cigarette. J’ai d’ailleurs assisté à plusieurs scènes ou des fumeurs, confrontés pour la première fois à l’e-cigarette, l’on immédiatement adopté, simplement car ils en avaient eu une première impression positive. Les arômes sont testés pour être mangés dans la plupart des cas, non pour être inhalés… » nous explique le docteur Dautzenberg, président de l’OFT [2].Il explique également dans son rapport datant de mai 2013 que les risques des e-liquides sont liés avant tout à des produits de mauvaise qualité, de mauvais choix des composants des e-liquides, de mauvaises manipulations, comme ce peut être le cas par exemple en laissant le produit à portée des jeunes enfants. La qualité des produits peut être variable selon les marques, et des produits comme le propylène glycol ont des effets nocifs: « Les dérivés terpéniques que la cigarette électronique contiendrait représenteraient alors un facteur déclencheur d’épilepsie. Il est donc conseillé de ne pas utiliser la cigarette électronique à proximité de sujets qui ont des antécédents sanitaires avec les maladies épileptiques et respiratoires. » [3]

Les e-liquides sont ils dangereux?

 Le chercheur Laugesen a alors cherché à en savoir plus sur la composition chimique de ces arômes et en a tiré des conclusions  : « Les études sur la composition chimique des produits sont relativement simples et peu coûteuses à réaliser et fournissent des résultats rapides. Cependant, il y a plusieurs inconvénients à cette approche. Elles se concentrent généralement sur la recherche de produits spécifiques connus (généralement ceux qui sont connus pour être toxiques dans les études sur la fumée de cigarette) et ne parvient pas à identifier des contaminants potentiellement toxiques inconnus qui auraient pu être détectés dans les liquides ou dans la vapeur émise. Des problèmes peuvent également découler de la détection de produits chimiques dans les arômes. De telles substances, bien qu’approuvées pour une utilisation dans l’industrie alimentaire ont des effet largement inconnus lorsqu’ils sont chauffés et inhalés, ainsi l’information sur la présence de telles substances est difficile à interpréter en termes d’ effets in vivo. En fait, les études sur la composition chimique des produits ne fournissent aucune information objective sur les effets de l’utilisation de la cigarette électronique, ils ne peuvent être utilisés pour calculer le risque basé sur des modèles théoriques et des niveaux de sécurité préétablis déterminées par les autorités de santé » [4]. La Ligue Nationale Contre le Tabagisme (CNCT) va également dans ce sens :”Actuellement, le recul est insuffisant pour répondre de façon formelle. Pourtant,  il est vraisemblable que vapoter soit moins dangereux que fumer, mais ce moindre risque vraisemblable reste à confirmer et à quantifier”[5].

 Ainsi les différents acteurs de la controverse réclament unanimement une grande prudence vis à vis des arômes inhalés. Ils demandent une identification claire et précise des origines et compositions des e-liquides, ainsi que de nouveaux tests pour identifier des molécules inconnues contenues dans ces substances.

 

Bibliographie:

[1] Coline Garré, « L’e-cigarette apporte une réponse au manque physique et psychologique, affirme un tabacologue », Le quotidien du médecin, 15 novembre 2013

[2] Interview de Bertrand Dautzenberg, président de l’OFT

[3] site cigareless, « le tabagisme passif de la cigarette électronique, que contient la cigarette électronique » disponible sur http://www.cigareless.com/content/16-le-tabagisme-passif-de-la-cigarette-electronique

[4] Absolut Vapor, Forum de consommateurs de cigarettes électronique, disponible sur http://www.absolut-vapor.com/addiction-tabac/danger-cigarette-electronique/, consulté le 28 avril 2014

[5] Site officiel du CNCT, « Que peut-on dire sur la cigarette électronique », disponible sur http://www.cnct.fr/tous-les-dossiers-73/que-peut-on-dire-sur-la-cigarette-electronique-1-106.html, consulté le 4 avril 2014