La fumée d’une cigarette classique se disperse dans l’atmosphère sous forme de particules et est à l’origine d’une pollution de l’environnement bien réelle. Ainsi cette fumée de tabac, toxique et résiduelle, est amplement inhalée par l’entourage d’un fumeur. C’est le tabagisme passif. Nous sommes alors en droit de nous demander si le vapotage passif existe, et si oui, entraîne t-il les mêmes conséquences néfastes sur la santé et la même pollution pour l’environnement que le tabagisme passif ? A titre d’exemple, il est aujourd’hui formellement interdit de vapoter dans un espace public à New York, où fumer et vapoter sont mis sur le même plan. Pour statuer sur l’existence ou non de tabagisme passif ou vapotage passif, une étude a mesuré la durée de persistance dans l’atmosphère des gouttelettes d’e-liquide, comparativement à la fumée d’une cigarette à combustion.
Faut-il interdire les cigarettes électroniques dans les lieux publiques ?
Les gouttelettes issues des cigarettes électroniques sont plus grosses (0,3 µm environ) que celles provenant des cigarettes et chichas (pipe à eau), elles pourraient donc polluer l’environnement du fumeur. C’est ce que rappelle le Comité National de lutte Contre le Tabagisme (CNCT) :” en effet d’un point de vue sanitaire il existe un vapotage passif avec passage de nicotine dans le sang des non-fumeurs non-vapoteurs”[1]. Mais intéressons au temps de demi-vie de ces gouttelettes (temps au bout duquel la moitié de ces gouttelettes ont disparu):
Décroissance dans l’air de l’aérosol de la cigarette électronique Cigarettec®. Courbe exponentielle ajustée et demi-vie,T1/2 calculée (en secondes)
Le graphique précédent montre que le temps de demi-vie d’une cigarette électronique classique est de 11 secondes, en comparaison, la demi-vie de la cigarette Gauloise est de 17 minutes et 40 secondes, tandis que celle de la chicha est de 19 minutes. Le temps de demi-vie dans l’air ambiant étant environ 100 fois plus court que celui des cigarettes classiques et de la chicha, le risque de tabagisme passif semble très limité, si l’on excepte un éventuel risque de pollution gazeuse. Dans ce cas, elle pourrait créer un risque de « tabagisme de troisième main » dont la définition est donnée ci-dessous par le professeur Dautzenberg.
Difficile cependant de trancher définitivement sur le sujet, car les résultats de cette étude sont interprétées différemment en France et en Angleterre. En effet en France, il est dit que le risque de vapotage passif est absent alors qu’en Angleterre, il est considéré comme modeste. Une divergence à mettre sur le compte de l’interprétation. Le Docteur Dautzenberg, président de l’OFT résume : « Pour ce qui est du risque de vapotage passif, on en sait peu : s’il existe il est bien moindre que le tabagisme passif. Cependant, si je vapote à côté de vous, vous pouvez retrouver des traces, faibles, de nicotine dans votre sang ce qui est toujours gênant… D’autre part, la nicotine peut aussi s’imprégner dans la moquette et se transformer en deux jours en nitrosamine qui est un cancérigène et qui peut être dangereux par exemple pour les enfants en bas âge qui joueraient dessus : on appelle cela du tabagisme de troisième main. Cela dit, ce phénomène n’a pas été prouvé dans le cas de la cigarette électronique. » [2]
Bibliographie:
[1] http://www.cnct.fr/tous-les-dossiers-73/que-peut-on-dire-sur-la-cigarette- electronique-1-106.html
[2] Interview de Bertrand Dautzenberg, président de l’OFT