Le pôle vert de la cartographie de Gargantext montre le lien entre les organismes de certification forestière et la problématique d’une gouvernance globale de la forêt.
Le FSC a été créé à l’origine pour préserver les forêts tropicales, notamment la forêt amazonienne. Cette approche peut sembler néanmoins quelque peu distante des préoccupations des politiques en matière de gestion des forêts françaises.
Les associations écologistes envisagent souvent le problème du réchauffement climatique qui est un problème global. A cet égard, la gestion de la forêt envisagée comme ressource de biodiversité, d’énergie et puit à carbone s’inscrit dans un cadre mondial.
La FAO (Food and Agriculture Organisation of the United Nations), organisation internationale, estime qu’une gestion mondiale de la forêt doit être faite pour préserver les forêts primaires et faire face au changement climatique. En revanche, M Eric Lacombe considère que cette option est totalement irréalisable. Centraliser un système de gestion mondial relèverait de l’impossible. La FAO explicite[1] sa vision des mécanismes de gestion. Elle envisage la régulation du marché du bois par des accords internationaux portant par exemple sur la limitation de l’importation de bois exotiques.
La FAO considère les labels de certification forestière à la fois comme un outil pouvant permettre une gestion plus écologique des forêts du monde mais également comme un levier commercial mis en avant par les entreprises pour améliorer leurs ventes.
Le PEFC a d’abord été créé pour une gestion européenne des forêts mais s’est depuis généralisé à l’international.
Le FSC est reconnu par la plupart des grandes ONG de protection de l’environnement comme WWF et Greenpeace qui l’estiment garant d’un niveau de qualité élevé en matière de préservation de la biodiversité.
Cependant, d’après les chiffres disponibles sur la page du FSC[2] l’impact du FSC à l’échelle mondiale est variable selon les continents. Le FSC reconnaît par ces chiffres couvrir moins de la moitié des forêts de la planète. Un des grands enjeux du FSC pour les années à venir est la certification de la forêt guyanaise, la controverse qui s’est établie autour du bienfondé de l’organisation PEFC pousse les autorités gérantes de la forêt guyanaise (notamment) à se tourner par sécurité vers le FSC: « Ces deux labels ont des légitimités différentes, donc des approches différentes et des marchés également différents » selon Marie Vallée, directrice exécutive de FSC. Ici la pondération qu’accorde tel ou tel organisme de certification aux différentes fonctions de la forêt revêt un rôle autrement plus important que la situation rencontrée est une situation de crise. Si en France métropolitaine le redressement du marché semble être une des principales contraintes du gouvernement, en guyane, la problématique est toute autre. Cette dimension écologique est par ailleurs à l’origine de l’implication d’autres organismes comme le WWF, qui sont grandement partisan de l’élection du FSC dans la course à la certification de la foret guyanaise. La question de l’aire géographique étudiée met donc en lumière les différentes fonctions de la forêt. Néanmoins, il faut garder à l’esprit que l’essentiel du bois tropical importé par la France provient du Brésil, et que cette démarche de certification à également pour but de rendre le bois tropical guyanais plus répandu sur le marché mondial, et pas seulement français, du bois. C’est donc une triple nécessité qui motive cette démarche:
-une présence plus forte sur le marché mondial
-l’augmentation de la demande publique
-respect des exigences européennes en terme de respect de la forêt
La FAO donne des préconisations en matière de politiques nationales de gestion forestière[3]. Des conseils en matière de politique nationale sont donc donnés par des organismes internationaux, mais les forêts ne sont pas directement gérées par ces organismes.
Cependant, certaines ONG comme les Amis de la Terre aimeraient voir se mettre en place de tels systèmes[4].
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[1] Développement forestier et grands dilemmes IV. Forêts, échanges et environnement, in La situation mondiale de l’alimentation et de l’agriculture, 1994. Archives de la FAO, http://www.fao.org/docrep/003/t4450f/t4450f17.html, consulté le 16/04/2015
[2] FSC : données chiffrées, 2015, FSC, https://ic.fsc.org/facts-figures.839.html consulté le 16/04/2015
[3] Mesures politiques visant à mieux tirer parti des avantages liés à la forêt, FAO, non daté http://www.fao.org/3/a-i3710f/i3710f05.pdf consulté le 18/04/2015
[4] Rio+20, conférence des nations unies sur le développement durable, ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, 2013 http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Panorama_d_initiatives.pdf consulté le 19/04/2015