Les deux labels de certification forestière principaux sont le FSC (Forest Stewardship Council) et le PEFC (Program for the Endorsement of Forest Certification schemes précédemment Pan European Forest Certification).
L’analyse quantitative des articles de notre corpus prouve que les labels sont étroitement liés au thème de la gestion de la forêt. En effet, comme le montrent les graphique ci dessous, l’apparition des mots clés « Management », « Forest » et « Certification » dans les articles scientifiques est très récurrente et connaît une périodicité encore plus importante à partir de 2009.
Comment définir la gestion multifonctionnelle de la forêt ?
La définition directe des termes présente la gestion multifonctionnelle de la forêt comme une gestion qui équilibre les différentes fonctions de la forêt. Cependant, la « juste » contribution de chacune des fonctions est estimée différemment par chacun des acteurs.
Pour le géographe Paul Arnould[1], les fonctions de la forêt se regroupent en trois grandes fonctions : la fonction économique, la fonction socio-culturelle et la fonction écologique. De ces trois fonctions, seule la première peut être source de revenus, cependant il est nécessaire de trouver le juste équilibre entre ces fonctions.
Patrice Mengin[2], directeur du département gestion durable et multifonctionnelle à l’ONF, estime que le devoir de l’ONF est de montrer l’exemple en appliquant une gestion qui donne part égale à chacune de ces trois fonctions.
Au cours de l’entretien qu’il nous a accordé, Paul Arnould exprime son accord avec le fait que l’ONF tente de gérer les forêts domaniales françaises en donnant la même importance à chacune des trois fonctions qu’il a définies.
Cependant, l’ONF ne gère qu’un quart de la forêt française. Les trois-quarts de la forêt française sont propriété privée, ce qui est une spécificité française.
La plupart des petits proprétaires obtiennent leur parcelle par héritage et s’en préoccupent peu. Ces parcelles n’étant pas à proprement parler gérées, le géographe Paul Arnould estime qu’elles constituent des niches écologiques.
Le journaliste Matthieu Combe dans un article de natura-sciences.com[3] rapporte les propos de Jean Bakouma, Directeur du pôle forêt WWF et Président du FSC France.
« La meilleure façon de ne pas protéger les forêts est de ne pas leur donner de valeur économique. Plutôt que de mettre des forêts sous cloche, il faut favoriser l’exploitation de la forêt avec un cahier des charges qui permet à la forêt de se régénérer elle-même. »
M Bakouma estime donc que la fonction écologique de la forêt est garantie par la fonction économique.
Les labels de certification forestière par les critères qu’ils appliquent accordent chacun une définition différente à la notion de bonne gestion multifonctionnelle. Leurs chartes présentées ci-après permettent de donner une telle définition.
Le FSC, un label bien établi mais parfois remis en question>
Le PEFC, un label controversé>
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[1] entretien avec Paul Arnould réalisé par Adrien Stoliaroff et Anas Ilhami
[2] entretien avec Patrice Mengin réalisé par Anas Ilhami et Adrien Stoliaroff
[3] http://www.natura-sciences.com/environnement/fsc-pefc-durable689.html