Lorsqu’une dépression est diagnostiquée chez un patient, il appartient au prescripteur de décider comment la traiter. Dans cette optique, une question fondamentale se pose : que doit-on traiter ? Faut-il faire en sorte d’atténuer les symptômes constatés chez le patient, essayer de remonter jusqu’aux causes profondes de la dépression, ou concilier ces deux approches ?
Cette problématique en soulève cependant une autre : en effet, il n’y a pas, à l’heure actuelle, de consensus autour d’une définition des causes de la dépression. On constate que les patients dépressifs vivent souvent des situations propices aux baisses de moral (deuil, rupture, etc…), mais il reste difficile d’isoler une cause précise, et la nature même de ces causes est sujette à débat. Ainsi, l’utilisation d’antidépresseurs repose sur l’idée d’une cause biochimique, mais cette hypothèse est nuancée par certains acteurs. Face à ce débat qu’il ne peut trancher définitivement, le prescripteur est toutefois contraint de trouver un moyen d’apaiser la souffrance du patient.