Est-ce efficace ?

Les résultats qu’on trouve dans la presse, sur internet et dans les articles scientifiques sont très divers, certains donnant une vision plus optimiste que d’autres.

Version optimiste :

« La vitrification donne de bons résultats, comparables voire meilleurs que les FIV avec des ovules de donneurs. »1

Version pessimiste :

« Pour des femmes trop âgées, il est inutile de congeler des ovocytes car leurs chances d’aboutir à une naissance sont quasiment nulles. »2

On trouve ici et là une multitude de chiffres, comme par exemple un « taux de succès de 62% » qui revient dans plusieurs articles de presse (sans que soit d’ailleurs précisé comment ce taux de succès est défini). Il faut comprendre que le réel taux de succès de l’utilisation d’ovocytes congelés n’a jamais été établi de manière certaine et incontestable.

Un groupe d’acteurs se distingue sur internet par son optimisme : il s’agit en fait de sites de cliniques payantes, espagnoles pour la plupart, qui proposent leurs services. Ils vantent donc tout naturellement les mérites de cette nouvelle technique…

Certains médecins et scientifiques se montrent beaucoup plus réservés, mettant en avant le fait qu’on ne débouche pas toujours sur une grossesse.

« A lottery ticket would be a better metaphor for a cryopreserved oocyte than an insurance policy, especially for women freezing in their late thirties or later. »2

Comment définir le taux de succès ?

On peut vouloir mesurer le taux de survie des ovocytes après décongélation, le nombre d’embryons obtenus, le nombre de grossesses, le nombre de naissances… On peut compter cela par ovocyte prélevé, par ovocyte décongelé, par femme ayant suivi un traitement… D’où la diversité des taux que l’on observe. La chercheuse en bioéthique Heidi Mertes insiste sur la nécessité de définir le taux de succès quand on annonce un chiffre.2

Source : Diaporama fourni par le Pr Wolf

Les « chances de succès » dépendent de plus de nombreux facteurs. Le taux de survie après décongélation est plus faible si on utilise la congélation lente plutôt que la vitrification. La probabilité de déboucher sur une grossesse dépend beaucoup de l’âge de la femme : l’âge où elle a fait congeler ses ovocytes, et l’âge où elle souhaite les utiliser. Cela dépend aussi de l’histoire de la femme : si elle a eu certaines maladies, elle a moins de chances de tomber enceinte.

Et finalement, c’est efficace ou pas ?

D’après certaines études, reprises par des médecins, les ovocytes vitrifiés puis décongelés seraient presque d’aussi bonne « qualité » que des ovocytes « frais »3. Plus précisément, des ovocytes prélevés et congelés à 25 ans par exemple, sont après décongélation presque aussi performants que des ovocytes « frais » de 25 ans. La congélation a évité que la cellule ne vieillisse et ne se dégrade. Ce point-ci ne semble pas faire débat dans la communauté scientifique. Ainsi, on peut avoir, à partir d’un certain âge, de meilleures chances de grossesses à partir d’ovocytes prélevés jeunes, congelés et décongelés, qu’avec des ovocytes « frais » et « âgés ». On réduit aussi potentiellement le risque de malformations du bébé.

« Ce qu’il y a, c’est que ça ne marche pas à tous les coups : pour donner des chances réelles de procréation, certains gynécologues disent qu’il faudrait donc prélever de 15 à 20 ovocytes. »4

Les enfants issus de cette technique sont-ils en bonne santé ? Pour le savoir, rendez-vous sur la page « Sont-elles dangereuses ? »


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