Katrina Karkazis

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Profession

Katrina Karkazis est chercheuse au Centre d’éthique biomédicale à l’université de Stanford.

En 2012, elle publie notamment avec Rebecca Jordan-Young “Out of Bounds? A Critique of the New Policies on Hyperandrogenism in Elite Female Athletes”, où elle prend position contre les nouvelles règles instaurées par l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF) et le Comité International Olympique (CIO) pour encadrer la participation des sportives hyperandrogynes dans les compétitions.

Elle est aussi connue pour avoir fait partie du groupe de scientifiques, d’avocats et de conseillers ayant soutenu Dutee Chand dans son combat.

 

Sa position dans la controverse

Katrina Karkazis milite activement pour aider les femmes hyperandrogynes à conserver le droit de concourir. Elle soutient que les tests de féminité actuels, mais aussi la représentation commune du sport féminin, possèdent des failles sur le plan de :

 

  • L’exactitude scientifique

Le règlement de l’IAAF ne repose pas sur la science, mais sur un fort consensus scientifique selon lequel la testostérone détermine le niveau d’un athlète. La nuance est de taille. (Grégoire, 2015)

 

  • L’équité sportive 

Katrina Karkazis le martèle :

Ces femmes ne sont pas plus avantagées que d’autres sportifs d’élite bénéficiant de caractéristiques génétiques favorables. Le règlement n’était pas juste pour Dutee Chand, ni pour toutes les femmes de l’athlétisme(Grégoire, 2015)

 

  • La morale

Elle pointe dans certaines de ses déclarations une inégalité de traitement entre athlètes féminins et masculins :

There is no stigma for men who are strong and fast […]. There are no tests for men to weed out those who produce more testosterone than other men. Why not? (Rudraneil Sengupta, 2014).

 

Elle note aussi que toutes les femmes que l’IAAF a scrutées étaient originaires d’Asie du Sud ou d’Afrique subsaharienne et, au moment de l’exclusion de Dutee Chand, 5 Kenyanes faisaient l’objet d’une enquête sur leur taux de testostérone. Karkazis avance que les indiennes et les africaines noires font l’objet de soupçons simplement car leur apparence n’est pas conforme aux critères de beauté occidentaux. Par exemple, lesdites Kenyanes arboraient une coupe de cheveux courte, sans assouplissant chimique, style pouvant être interprété comme masculin pour un observateur non habitué (2015).

A cette discrimination physique, vient s’ajouter une forme de discrimination sociale, avec une fracture de plus en plus marquée entre les athlètes des pays du Nord et celles des pays du Sud :

Poor women from the global south appear to be the population most affected by hyperandrogenism régulations(Koshie, 2015)

Un exemple marquant de ce constat est celui des quatre athlètes interpelées durant les JO de Londres en 2012 :

Four female athletes at the 2012 London Olympics were flagged by the high testosterone rule. Those athletes […] were 18 to 21 and from rural regions in developing countries. (Macur, 2014).

Enfin, pour Katrina Karkazis, l’idée selon laquelle les règles édictées par l’IAAF ont au moins pour utilité d’empêcher les hommes de concourir avec les femmes est un faux argument :

It is a far-fetched idea, a ghost concern that men will start competing as women […]. People who suggest this are not thinking what it would mean for a man who does not feel himself to be a woman to live his life in and out of sports as a woman. (Rudraneil Sengupta, 2014)

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