Date de création : 17 juillet 1912
Rôle : Organise les compétitions internationales d’athlétisme et coordonne les fédérations nationales d’athlétisme.
Chronologie
1946-1948 : Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme (IAAF) et Comité International Olympique (CIO) demandent les premiers certificats.
1966 : Premiers tests : examens physiques et gynécologiques.
1992 : L’IAAF considère qu’un homme ne peut plus se faire passer pour une femme, grâce aux tests antidopage.
Avril-Mai 2011 : L’athlétisme est, sous l’impulsion de l’IAAF, le premier sport à établir des règles sur l’hyperandrogénie, via IAAF Regulation Governing Eligibility of Females with Hyperandrogenism to Compete in Women’s Competition, qui entre en vigueur le 1er mai 2011.
24 juillet 2015 : Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) donne deux ans à l’IAAF pour prouver scientifiquement qu’il existe une corrélation entre des taux de testostérone naturellement élevés et une meilleure performance athlétique chez les sportives hyperandrogynes.
Son lien avec la controverse
Pour l’IAAF, l’hyperandrogénie se définit par “la production excessive d’hormones androgéniques et les conséquences de cet excès, précisément chez la femme” (IAAF, 2011).
L’organisation considère la testostérone comme une “hormone qui améliore les performances” (IAAF, 2011).
L’organisation doit garantir “l’équité et l’intégrité des compétitions”, séparant les femmes des hommes, qui “réalisent de meilleures performances sportives en raison de leurs taux d’androgènes plus élevés que celui des femmes” (IAAF, 2011). Dans ce cadre-là, le règlement de 2011 stipule :
Aucune femme présentant une hyperandrogénie ne peut être qualifiée pour participer à une compétition féminine si elle présente des taux androgéniques fonctionnels (testostérone) se situant dans les mêmes valeurs que celles enregistrées chez les hommes. (IAAF, 2011).
Les conditions pour qu’une athlète soit autorisée à concourir sont les suivantes :
- Il faut que ses “niveaux d’androgènes [soient] inférieurs aux valeurs enregistrées chez les hommes” (≥ 10nmol/L de testostérone)
- Il faut que ses niveaux d’androgènes soient “dans la fourchette en question [mais] qu’elle n’en retire aucun avantage pour la compétition”
Quant au contrôle de chaque athlète, il obéit au protocole suivant (IAAF, 2011) :
- Évaluation médicale de l’athlète (effectuée à plusieurs niveaux – évaluation clinique préalable – évaluation endocrinienne préalable – ou bilan médical complet dans un centre spécialisé de référence, selon les circonstances particulières).
- Transmission de manière confidentielle et anonyme à un Panel d’Experts Médicaux qui émettra alors une recommandation à l’intention de l’IAAF sur les conditions de la qualification de l’athlète.
- La décision finale sur la qualification de l’athlète revient à l’IAAF.
- En cas de refus, des dispositions médicales peuvent être prises mais il relèverait de la seule responsabilité de l’athlète de décider, en concertation étroite avec son équipe médicale, de suivre un tel traitement.
Déclaration des principaux porte-paroles
Nick Davies, porte-parole de l’IAAF, affirme que la question de soumettre Caster Semenya à un test de féminité est survenue après les premières performances d’exception de l’athlète :
In the case of this athlete, following her breakthrough in the African junior championships, the rumours, the gossip were starting to build up. (Irwin, 2009)
Pour Pierre Weiss, secrétaire-général de l’IAAF, une règlementation sur les athlètes hyperandrogynes devenait alors nécessaire :
We don’t have any texts on this subject as we do for doping. There is no provision in our rules as to what our decision might be. (AFP, 2009)
D’après Chris Turner, du département de communication de l’IAAF, les règles qui furent finalement édictées par l’institution s’appuient sur une base éthique et scientifique forte :
The IAAF regulation is based on extensive international expertise in both ethics and medical science. (Times of Oman, 2014)
Pour le Dr Stéphane Bermon, coordinateur du groupe de travail de l’IAAF sur l’hyperandrogénie et le changement de sexe dans l’athlétisme féminin, il est clair que les athlètes hyperandrogynes disposent d’un avantage jugé injuste (“unfair advantage”) :
More muscle mass, easier recovery and a higher level of blood red cells. (Baker, 2012)