"Moi je pense qu’une lanceuse de marteau peut rester tout à fait féminine, mais il est évident que si elle pèse 100kg et qu’elle se met un jean moulant, ça va choquer. C’est le problème du surpoids. [...] On peut se maquiller en tant que femme, on peut rester séduisante, mais à partir du moment où on affiche sur la balance un certain poids…" "The usual explanation given for the introduction of sex testing is a list of gender frauds (or suspected frauds) most of whom fulfil a specific stereotype : physically muscular, deep-voiced competitors living under totalitarian, fascist or communist regimes." (Heggie V., 2010) "A l’époque, journaux et spécialistes estimaient que la Tchèque, qui ne fut jamais confondue, avait une morphologie impossible pour une femme." (Thomazeau F., 2009) "But as international sport took place as ‘sublimated war’ at mid-century, the desire to win apparently became so pressing for some nations that deliberate an systematic cheating took place in both the men’s and women’s events. Consequently, doping and gender fraud beacame central concerns in the late 1950s and 60s, resulting in the eventual introduction of systematic testing for both at international sporting events in the late 1960s." (Heggie V., 2010) "La fraude en ce domaine [compétition de très haut niveau] étant une réalité prouvée, l’instauration de ce contrôle en 1967 s’est imposée comme une nécessité." (Dingeon B., Lacoste A., 1997) Suite à plusieurs cas suspectés de fraude, l’IAAF (Association internationale des fédérations d'athlétisme) une personne reconnue en droit comme étant de sexe féminin devrait être habilitée à concourir dans des compétitions féminines pour autant que ses niveaux d’androgènes soient inférieurs aux valeurs enregistrées chez les hommes (comme indiqué par la concentration sérique de testostérone) ou, s’ils se situent dans la fourchette en question, que sa résistance aux androgènes soit telle qu’elle n’en retire aucun avantage pour la compétition. There cannot be a general rule. The rule needs to allow for a case-by- case evaluation. Each case is unique. They are not many. They are all individual […]. It's for the experts to decide what to do with each individual case. There is no general treatment. There is no general diagnosis. We are not determining the gender in an individual. What we are talking about is athletic eligibility. People are always asking me, "Why have you done all this ?". I say,"We cannot pretend that intersex people do not exist."; To let them compete in women's sports can be unfair, so we must look into it. When the Semenya case came up with all the publicity around her, and her integrity was violated, we felt perhaps it is time to review and make clearer guidelines of what to do in those ambiguous cases. Selon eux, l’ancien système reposant sur des certificats réalisés par des médecins extérieurs ne suffisait plus. (Heggie V., 2010) L’exemple du test de l’IAAF à Budapest en 1966 Ces débats émergent notamment suite aux réactions de Micelle Rignault. Pentathlonienne française, elle a subit ce premier test aux championnats d’Europe à Budapest en 1966. Dans son livre, Anaïs Bohuon Profession Socio-historienne, Anaïs Bohuon est aussi Maître de conférence à l'UFR STAPS de Paris Sud. Elle publie des articles et ouvrages scientifiques sur le corps, le sport et le genre. Une de ses principales publications : Le Test de Féminité dans les Compétitions Sportives. Une histoire classée X ?, 2012. Son site web : http://www.anaisbohuon.com/ Son implication dans la controverse Citée ou interviewée dans la presse généraliste, elle est radicalement opposée à ces tests. Depuis son livre (2012), elle défend la même thèse, s’oppose à ce test pour plusieurs raisons. Elle rencontre des sportives et on retrouve son point de vue dans la presse généraliste mais pas dans les articles scientifiques. Aucun médecin n'est capable de donner la définition de ce qu'est une vraie femme. Dutee Chand se vit et se revendique en tant que femme. Elle a été élevée en tant que femme, s'est toujours sentie femme et c'est le monde du sport qui lui dit : vous n'êtes pas une femme. (Coquard, 2015) Mais le monde du sport valorise les avantages innés ou naturels, rétorque Bohuon. Une taille normale, ce n'est pas quelqu'un qui fait 2,20 m au basket. Pourtant, on ne régule pas cet avantage. Là, on dit que les femmes doivent rester dans le seuil normal estimé. Encore faudrait-il prouver que toutes les femmes XY bénéficient d'un avantage qui leur permette d'aller à haut niveau ! Je comprends qu'on ne peut pas abolir les frontières (du genre). Mais si vous prenez leurs records, elles sont loin des hommes. Semenya, avec ses 1min55s45, elle n'arrive même pas aux Championnats de France masculins... Je suis persuadée que le TAS va aller dans le sens de Chand et casser la décision. (Coquard, 2015) Pour Bohuon, les tests découlent d'une vision normative de la féminité : On veut que les sportives excellent mais qu'elles restent dans les critères de la féminité : être mince, imberbe, avoir un minimum de hanches, avoir un minimum de poitrine, ne pas être trop musculeuse, être longiligne... Au-delà du sport, ces tests nous amènent à réfléchir sur ce qu'on attend d'une femme dans la société. Faut-il se maquiller pour être une femme ? Faut-il s'apprêter spécialement pour être une femme ? (Au Mondial, les footballeuses sont priées d'être des femmes, 2015) En outre, il lui semble inepte de ne pas considérer une surproduction hormonale naturelle comme un avantage parmi d'autres : Ces tests de féminité sont illogiques si l'on connaît bien le sport de haut niveau. Le sport est un tel bastion de la masculinité que, pour un homme, participer à une compétition féminine, ce serait la honte ! [...] "Ensuite on a passé un examen gynécologique où ils ont inspecté nos parties génitales… Je l’ai très mal vécu cet examen… C’était la première fois que je passais une visite gynécologique, je n’avais jamais vu de gynécologue de ma vie. Auparavant, nous étions complétement nues, entassées dans la salle. Il y avait même des filles qui avaient leurs règles et, à l’époque, il n’y avait pas de tampons ou de chose comme ça. […] A la fin de cette visite on ne nous a rien dit du tout, ils ont affiché une liste avec toutes les athlètes qui avaient participé et qui avaient réussi le test." (Bohuon A., 2012) Cette athlète n’est pas la seule à avoir mal vécu ces tests. Maren Silder une athlète américaine raconte son expérience des tests à Winnipeg en 1967 : "They lined us up outside a room where there were three doctors sitting in a row behind desks. You had to go in and pull up your shirt and push down your pants. Then they just looked while you waited for them to confer and decide if you were OK. While I was in line I remember one of the sprinters, a tiny, skinny girl, came out shaking her head back and forth saying. ‘Well, I failed, I didn’t have enough up top. They say I can’t run and I have to go home because I’m not ‘big’ enough." (Heggie V., 2010) En 1967, le Comité International Olympique (CIO) une personne reconnue en droit comme étant de sexe féminin devrait être habilitée à concourir dans des compétitions féminines pour autant que ses niveaux d’androgènes soient inférieurs aux valeurs enregistrées chez les hommes (comme indiqué par la concentration sérique de testostérone) ou, s’ils se situent dans la fourchette en question, que sa résistance aux androgènes soit telle qu’elle n’en retire aucun avantage pour la compétition. There cannot be a general rule. The rule needs to allow for a case-by- case evaluation. Each case is unique. They are not many. They are all individual […]. It's for the experts to decide what to do with each individual case. There is no general treatment. There is no general diagnosis. We are not determining the gender in an individual. What we are talking about is athletic eligibility. People are always asking me, "Why have you done all this ?". I say,"We cannot pretend that intersex people do not exist."; To let them compete in women's sports can be unfair, so we must look into it. When the Semenya case came up with all the publicity around her, and her integrity was violated, we felt perhaps it is time to review and make clearer guidelines of what to do in those ambiguous cases. Mise en pratique du test de Barr Le test du corpuscule de Barr, scientifiquement nommé « test de chromatide sexuelle » consiste en un prélèvement de muqueuse buccale à l'aide d'un coton tige. Les cellules ainsi prélevées, lorsqu’elles proviennent d’un organisme génétiquement féminin (XX), contiennent normalement des corpuscules particuliers dit de Barr. Il s’agit en fait d’un chromosome X inactivé, car seul un chromosome X sur les deux est nécessaire aux fonctions biologiques (Heggie V., 2010). Le test révèle ainsi la présence d’un deuxième chromosome X. (Testing sex and gender in sports; reinventing, reimagining and reconstructing histories, 2010) Si le sexe social est construit sur un mode binaire, le sexe biologique se présente comme un continuum, avec, aux deux extrêmes, les « sexes biologiques » clairement définis et, au milieu, une large gamme de situations intermédiaires – des individus intersexes. (Löwy, 2003) "on a fait le choix du génotype (simple, rapide, décent) contre le phénotype morphologique jugé, à juste titre, trop humiliant par la communauté sportive. Le test de Barr était le seul capable de remplir un cahier des charges très contraignant sur trois points : pas de prélèvement sanguin, délai de réponse très court (24 à 48 heures), coût faible. "(B Dingeon, A Lacoste, 1997) "dans les syndromes de Turner qui touchent des femmes il n’y a qu’un X vrai et donc pas de corpuscule de Barr; par ce contrôle, elles sont repérées comme hommes ! A l’inverse, dans les syndromes de Klinefelter, qui touchent des hommes, il y a bien un chromosome Y mais il y a deux X dont un formant un corpuscule de Barr ; pour le contrôle ils sont repérés comme femmes... Il existe d’autres situations cliniques plus rares qui prennent en défaut le test de Barr, même si elles ne prédisposent pas vraiment aux grandes performances sportives." (B Diegon, A Lacoste, 1997) Cette méthode est non seulement inadaptée puisqu’elle n’exclut que 10% de « celles » qui devraient s’abstenir de participer aux même épreuves que les femmes « naturelles », mais elle est en outre discriminatoire du fait qu’elle élimine des femmes qui devraient être autorisées à concourir aux JO dans la catégorie du sexe faible (Bohuon, 2012) "Les jeunes filles se sont toutes présentées sans récriminer et même en général souriantes. Beaucoup d’entre elles arrivaient à l’examen très décontractées, et dès qu’elles constataient la véritable méthode employée se détendaient, manifestement soulagées de ne pas subir d’examen anatomique.[...]Etant donné le caractère anodin du prélèvement, je comprends mal où réside le traumatisme et quelle est la différence essentielle entre un frottis buccal et un électrocardiogramme, par exemple, il n’y a en tout cas rien de choquant dans cette méthode.[...]Par contre, à l’âge pubertaire ou pré pubertaire, la chromatide sexuelle ou le caryotype sont parmi les examens les plus sûr quant à la détermination du sexe et, médicalement, je pense que détecter plus tôt, c’est à-dire très jeune, certaines anomalies sexuelles ne peut que rendre de grands services." (Bohuon, 2012) Certes, lors de ce contrôle, la commission médicale peut être amenée à mettre en évidence des situations d’inversion de sexe. Toutefois, la grande majorité de ces affections, très rares s’il en est, est révélée a la puberté, donc bien avant une participation à ces sommets de la compétition. Pour les cas restants qui seraient découverts à l’occasion de ce contrôle, s’ils sont bien pris en charge, les aspects favorables l’emportent sur l’aspect délicat de l’annonce de cette anomalie : cette découverte fortuite permet une exérèse précoce et efficace du tissu pseudo-gonadique à forte potentialité cancéreuse. Le bilan est donc très favorable à l’individu, et la décision chirurgicale est d’autant plus aisée qu’en ce domaine médical on est passe du secret à la transparence. (B Dingeon, A Lacoste, 1997) En 1992, alors que l’IAAF (Association internationale des fédérations d'athlétisme) une personne reconnue en droit comme étant de sexe féminin devrait être habilitée à concourir dans des compétitions féminines pour autant que ses niveaux d’androgènes soient inférieurs aux valeurs enregistrées chez les hommes (comme indiqué par la concentration sérique de testostérone) ou, s’ils se situent dans la fourchette en question, que sa résistance aux androgènes soit telle qu’elle n’en retire aucun avantage pour la compétition. There cannot be a general rule. The rule needs to allow for a case-by- case evaluation. Each case is unique. They are not many. They are all individual […]. It's for the experts to decide what to do with each individual case. There is no general treatment. There is no general diagnosis. We are not determining the gender in an individual. What we are talking about is athletic eligibility. People are always asking me, "Why have you done all this ?". I say,"We cannot pretend that intersex people do not exist."; To let them compete in women's sports can be unfair, so we must look into it. When the Semenya case came up with all the publicity around her, and her integrity was violated, we felt perhaps it is time to review and make clearer guidelines of what to do in those ambiguous cases. Il s’agit, là encore, d’un test reposant sur une distinction génétique entre les hommes et les femmes. Cette fois, il se base sur l’analyse du gène SRY, situé sur le chromosome Y. Ce gène est responsable en partie de la différenciation des gonades en testicules chez le foetus. Mise en pratique En 1992, pour la première fois, lors des Jeux Olympiques, le CIO utilise le test SRY. Des cellules de la muqueuse buccale sont prélevées, pour analyser l’ADN amplifié et ainsi rechercher entre autres le gène SRY. L'absence de gènes portés par le chromosome Y, et en particulier du gène SRY, serait considérée comme le critère de féminité. (Comité Consultatif National d'Ethique, 1992) Sur le plan éthique, l'utilisation de tests génétiques suscite maintes objections qui se déduisent des avis du Comité consultatif national d'éthique, et en particulier l'avis sur les tests génétiques du 24 juin 1991. - Le prélèvement de cellules et l'analyse de l'ADN à des fins de recherche par des tests génétiques doivent demeurer un acte médical et ne relever en l'état actuel que d'une indication médicale ou judiciaire. Ce n'est pas présentement le cas. Il ne s'agit, en effet, que de compétitions sportives. La seule conséquence éventuelle, loin d'être de nature médicale, serait l'élimination de l'intéressée de cette compétition. - "Pour toute détermination de caractères du génome d'un individu [...] le consentement du sujet est donné pour des analyses spécifiques". Or le consentement est ici hors de question, le test génétique est en effet obligatoire. La personne qui ne s'y soumettrait pas ne pourrait pas participer à la compétition. Cette discrimination ne saurait donc être admise au regard du principe ci-dessus rappelé. Cette observation prend d'autant plus de force que certaines des concurrentes sont mineures. Les instances sont fondées à se demander si le consentement des parents ou des représentants légaux serait requis. - Le Comité national écrit encore dans l'avis précité "aucun résultat sur les caractères du génome d'un individu ne doit être communiqué à ses parents, à des tiers, et à tout organisme public ou privé sans son consentement formel". Cette proposition procède de l'exigence du secret. Mais on sait, dès l'origine de la recherche, que dans le cas de détermination de signes du sexe masculin le secret est violé puisque le résultat aura pour conséquence nécessaire l'élimination de la concurrente du cadre de la compétition. (Comité Consultatif National d'Ethique, 1992) "De nombreux médecins et biologistes viennent de protester contre l'utilisation de ces tests génétiques. Ceux qui ont la plus longue pratique de ces analyses biologiques mesurent la complexité de ce problème et refusent d'admettre que la définition du sexe soit seulement fondée sur un test génétique." (Comité Consultatif National d'Ethique, 1992) L’IAAF (Association internationale des fédérations d'athlétisme) Le Comité International Olympique (CIO) une personne reconnue en droit comme étant de sexe féminin devrait être habilitée à concourir dans des compétitions féminines pour autant que ses niveaux d’androgènes soient inférieurs aux valeurs enregistrées chez les hommes (comme indiqué par la concentration sérique de testostérone) ou, s’ils se situent dans la fourchette en question, que sa résistance aux androgènes soit telle qu’elle n’en retire aucun avantage pour la compétition. There cannot be a general rule. The rule needs to allow for a case-by- case evaluation. Each case is unique. They are not many. They are all individual […]. It's for the experts to decide what to do with each individual case. There is no general treatment. There is no general diagnosis. We are not determining the gender in an individual. What we are talking about is athletic eligibility. People are always asking me, "Why have you done all this ?". I say,"We cannot pretend that intersex people do not exist."; To let them compete in women's sports can be unfair, so we must look into it. When the Semenya case came up with all the publicity around her, and her integrity was violated, we felt perhaps it is time to review and make clearer guidelines of what to do in those ambiguous cases. En 2011, l’IAAF (Association internationale des fédérations d'athlétisme) L’exemple de la réglementation de L’IAAF « Quand il y a des épreuves sportives, des contrôles antidopage sont réalisés sur un athlète sur trois et systématiquement pour tous les podiums. La testostérone fait partie de la liste des produits dopants, car c’est un anabolisant qui augmente le développement de la masse musculaire, la force et la puissance... Elle devient un avantage dans certaines disciplines comme la course et un inconvénient dans d’autres comme la gymnastique. » (La rédaction d’Allodocteurs.fr, 2012) “ASA [Athletic South Africa] officials then sent Semenya to a gynecologist for sex testing without her informed consent. She later learned about the significance of these tests on television and was publicly humiliated.” (Ha N.Q., 2014) Date de naissance : 7 janvier 1991 Métier : Athlète : course à pied, 800 m Nationalité : Sud-Africaine Chronologie 2008 : Début de sa carrière internationale et participation aux championnats du monde juniors de 2008 à Bydgoszcz. 31 juillet 2009 : Participe aux championnats d’Afrique juniors de Bambous et remporte la finale du 800 mètres (améliorant le record national d'Afrique du Sud). 19 août 2009 : Participe aux championnats du monde Berlin : médaille d’or et décision de la soumettre à des tests de féminité. (Raim, 2012) S’en suivent dix mois d'examens éprouvants qui concluent qu'elle était bien une femme, mais qu'elle présentait une hyperandrogénie. 6 juillet 2010 : L’IAAF annonce qu’elle est de nouveau autorisée à concourir. Septembre 2015 : Participe aux Jeux africains de Brazzaville et est médaillée d’or. Son lien avec la controverse Michael Seme, entraineur de l’athlète, raconte qu’elle devait souvent justifier son sexe. Il raconte qu’une fois, elle s’est sentie “humiliée”, lorsque certaines personnes, sûrement des femmes, ont voulu lui interdire l’accès aux toilettes réservées aux femmes. Elle leur avait alors répondu : “Vous voulez que je baisse mon pantalon pour que vous puissiez voir”. La suite n'est pas connue. (Nau, 2011) Durant la traversée de cette épreuve, elle a reçu le soutien de son Etat. Notamment, de la Ministre de l’Intérieur sud-africaine, qui avait déclaré : Nous tous, les Sud-Africains, et particulièrement les femmes, devons nous rassembler autour de Caster et rejeter avec tout le mépris qui se doit les insinuations à propos de son sexe. (Rédaction Europe1.fr, 2009) Elle est d’autre part soutenue par les responsables du Congrès National Africain (ANC), qui déclarent : Caster n'est pas la seule athlète féminine avec une morphologie masculine et la Fédération internationale devrait le savoir. (Nau, 2011) Le débat a en outre pris une dimension raciale quand certains médias occidentaux ont été accusés de racisme par Malema, membre influent de l’ANC : S'ils mettent en cause la féminité de Caster Semenya c'est parce qu'ils sont contrôlés par des Blancs. (Cherruau, 2012) Caster Semenya a d’autre part reçu le soutien de milliers de fans qui sont venus l’ovationner à l’aéroport de Johannesburg, à son retour des Championnats du monde de Berlin, brandissant des affiches : "Notre Grande Dame du Sport", "100% femme féminine" et répondant ainsi à l’appel de la Ministre de l’Intérieur sud-africaine, qui souhaitait un retour triomphal pour l’athlète. (Rédaction Europe1.fr, 2009) La famille de l’athlète a aussi pris part à la controverse : son père a déclaré qu'il refusait que sa fille soit soumise à un « test de féminité ». Il préférait qu’elle rende sa médaille d'or plutôt qu’elle subisse cette humiliation : C'est ma petite fille. Je l'ai élevée et je n'ai jamais douté de sa féminité. C'est une femme et je peux le répéter un million de fois. (Nau, 2011) “News articles reported, however, that Caster Semenya did not understand the significance of the medical tests and examinations that she underwent and that officials from Athletic South Africa had chosen not to explain them to her or her right to refuse the tests.” (Ha N.Q., 2014) “In 2007, reports appeared that Santhi Soundarajan, an Indian athlete, had attempted suicide after Asian Games officials had revoked her 2006 silver medal for failing sex verification, despite her presumed androgen insensitivity that confers no sporting advantage in performance.” (Ha N.Q., 2014) "savoir si les femmes prennent ou non des hormones masculines plutôt que de rechercher une rare anomalie chromosomique chez un être qui était probablement dans l’ignorance de sa configuration chromosomique avant l’administration du test." (Bohuon A., 2012) Equité sportive et apparition des premiers tests
Une définition de la féminité qui remet en question le sexe de certaines athlètes
Comme l’explique Vanessa Heggie chercheuse en histoire et philosophie des sciences, les athlètes suspectées de fraude, le sont souvent sur des critères physiques stéréotypés :
Il en est de même pour Jarmila Kratochvilova qui est encore aujourd’hui soupçonnée de dopage.
L'auteur souhaite lui aussi montrer que la définition de la féminité repose de manière assez importante sur des critères physiques.
Garantir l’équité sportive
En 1934, une athlète tchécoslovaque, Zdena Koubková , est la première femme à passer sous les 2’15 au 800 mètre. Cependant son record est invalidé lorsqu'elle est reconnue comme étant un homme. (Thomazeau F., 2009)
En 1936, pour les Jeux Olympique de Berlin, Heinrich Ratjen, concourt dans la catégorie féminine en tant que Dora Ratjen. La fraude est découverte à la fin des années 30. Bien qu'on ait appris plus tard qu'il était en fait intersexué, il est encore souvent considéré comme un des premiers hommes à s'être fait passer pour une femme. (Heggie V., 2010)
Selon Vanessa Heggie, le sport devient un nouveau terrain d’affrontement sur lequel il est important de gagner :
Par conséquent, on parle de plus en plus de tricherie. Un article du Monde décrit par exemple "Les sportives des pays de l'Est des années 1960" comme étant "bourrées de testostérones" (Ks M., 2009)
C’est ainsi que selon certains acteurs tels que Diegon et Lacoste,
Test gynécologique et anatomique
Date de création : 17 juillet 1912
Rôle : Organise les compétitions internationales d'athlétisme et coordonne les fédérations nationales d'athlétisme.
Chronologie
1946-1948 : Association Internationale des Fédérations d'Athlétisme (IAAF) et Comité International Olympique (CIO) demandent les premiers certificats.
1966 : Premiers tests : examens physiques et gynécologiques.
1992 : L’IAAF considère qu'un homme ne peut plus se faire passer pour une femme, grâce aux tests antidopage.
Avril-Mai 2011 : L’athlétisme est, sous l’impulsion de l’IAAF, le premier sport à établir des règles sur l’hyperandrogénie, via IAAF Regulation Governing Eligibility of Females with Hyperandrogenism to Compete in Women's Competition, qui entre en vigueur le 1er mai 2011.
24 juillet 2015 : Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) donne deux ans à l’IAAF pour prouver scientifiquement qu’il existe une corrélation entre des taux de testostérone naturellement élevés et une meilleure performance athlétique chez les sportives hyperandrogynes.
Son lien avec la controverse
Pour l’IAAF, l’hyperandrogénie se définit par “la production excessive d’hormones androgéniques et les conséquences de cet excès, précisément chez la femme” (IAAF, 2011).
L’organisation considère la testostérone comme une “hormone qui améliore les performances” (IAAF, 2011).
L’organisation doit garantir “l’équité et l’intégrité des compétitions”, séparant les femmes des hommes, qui “réalisent de meilleures performances sportives en raison de leurs taux d’androgènes plus élevés que celui des femmes” (IAAF, 2011). Dans ce cadre-là, le règlement de 2011 stipule :
Aucune femme présentant une hyperandrogénie ne peut être qualifiée pour participer à une compétition féminine si elle présente des taux androgéniques fonctionnels (testostérone) se situant dans les mêmes valeurs que celles enregistrées chez les hommes. (IAAF, 2011).
Les conditions pour qu’une athlète soit autorisée à concourir sont les suivantes :
Quant au contrôle de chaque athlète, il obéit au protocole suivant (IAAF, 2011) :
Déclaration des principaux porte-paroles
Nick Davies, porte-parole de l’IAAF, affirme que la question de soumettre Caster Semenya à un test de féminité est survenue après les premières performances d’exception de l’athlète :
In the case of this athlete, following her breakthrough in the African junior championships, the rumours, the gossip were starting to build up. (Irwin, 2009)
Pour Pierre Weiss, secrétaire-général de l’IAAF, une règlementation sur les athlètes hyperandrogynes devenait alors nécessaire :
We don't have any texts on this subject as we do for doping. There is no provision in our rules as to what our decision might be. (AFP, 2009)
D’après Chris Turner, du département de communication de l’IAAF, les règles qui furent finalement édictées par l’institution s’appuient sur une base éthique et scientifique forte :
The IAAF regulation is based on extensive international expertise in both ethics and medical science. (Times of Oman, 2014)
Pour le Dr Stéphane Bermon, coordinateur du groupe de travail de l’IAAF sur l’hyperandrogénie et le changement de sexe dans l’athlétisme féminin, il est clair que les athlètes hyperandrogynes disposent d’un avantage jugé injuste (“unfair advantage”) :
More muscle mass, easier recovery and a higher level of blood red cells. (Baker, 2012)
Date de fondation : 1894 par Pierre de Coubertin lors de la recréation des Jeux Olympiques
Composition : 115 membres, issus du milieu du sport
Rôle : Organise, réglemente et supervise les JO en partenariat avec le COJO (Comité d'Organisation des Jeux Olympiques). Il détermine la ville hôte à chaque session notamment.
Chronologie
Dans nos corpus, les principaux acteurs en termes de réglementation sont l'Association internationale des fédérations d'athlétisme et le CIO. (Louis J Elsas, 2000)
1946-1948 : Le CIO demande les premiers certificats pour lutter contre l’imposture.
1966 : Premiers tests : examens physiques et gynécologiques.
1992 : Le CIO impose des tests génétiques (pour les Jeux d’hiver d’Albertville). Il s’agit du test buccal de Barr.
1994 : le docteur Arne Ljungqvist devient membre du CIO et plaide en défaveur de ces tests. (Louis J Elsas, 2000)
Plus tard, le CIO met en place de nouveaux tests sur les gènes SRY et DYZ-1 du chromosome Y.
Janvier 2010 : Symposium scientifique avec l'Association internationale des fédérations d'athlétisme.
Octobre 2010 : Réunion organisée pour discuter plus précisément des règles à établir. Il en ressort que les règles établies sur l’hyperandrogénie dans le sport devront respecter l’essence de la classification homme/femme et garantir l’équité et l’intégrité des compétitions féminines pour toutes les athlètes. (IOC ADDRESSES ELIGIBILITY OF FEMALE ATHLETES WITH HYPERANDROGENISM, 2011)
2011 : Le CIO édicte le 5 avril 2011 un règlement encadrant les conditions de qualification des femmes présentant une hyperandrogénie pour participer aux compétitions féminines lors des JO de Londres en 2012. Ce règlement stipule notamment que :
2012 : A l’approche des Jeux de Londres, une nouvelle règlementation sur l’hyperandrogénie est édictée par le CIO : IOC Regulations on Female Hyperandrogenism. Le nouveau critère de non éligibilité concerne les femmes hyperandrogynes dotées de récepteurs d’androgènes fonctionnels et présentant des taux d’androgènes inclus dans la fourchette masculine. (Ha N.Q., 2014) (Ferguson-Smith M.A., 2014)
Un porte-parole important : Arne Ljungqvist
Arne Ljungqvist a été membre du CIO. Il a pris activement part à cette controverse, en se prononçant à de nombreuses reprises dans les médias et en intégrant notamment le comité qui a travaillé sur les règles encadrant la participation des athlètes hyperandrogynes dans les compétitions sportives. Il déclarait d’ailleurs en 2010, avant que les règles ne soient instituées :
(Wilson, IOC wants rules to deal with gender issues; Clarity sought on whether athletes such as Semenya should compete as men or women, 2010)
Il précise notamment que le test de féminité n’a pas pour fin de déterminer le sexe d’une athlète, mais de déterminer si elle est habilitée à concourir avec les femmes :
(Gender test is Olympic hurdle, 2012)
Bien que le test soit décrié, Ljungqvist défend que, sur le fond, il était nécessaire :
(Macur, 2012)
Il précise également que la nécessité est apparue avec l’écho qu’a eu l’affaire Semenya et la façon dont elle a été traitée :
(Wilson, IOC to convene medical meeting on gender issues in wake of Semenya case, 2009)L'IAAF (Association internationale des fédérations d'athlétisme)
Date de création : 17 juillet 1912
Rôle : Organise les compétitions internationales d'athlétisme et coordonne les fédérations nationales d'athlétisme.
Chronologie
1946-1948 : Association Internationale des Fédérations d'Athlétisme (IAAF) et Comité International Olympique (CIO) demandent les premiers certificats.
1966 : Premiers tests : examens physiques et gynécologiques.
1992 : L’IAAF considère qu'un homme ne peut plus se faire passer pour une femme, grâce aux tests antidopage.
Avril-Mai 2011 : L’athlétisme est, sous l’impulsion de l’IAAF, le premier sport à établir des règles sur l’hyperandrogénie, via IAAF Regulation Governing Eligibility of Females with Hyperandrogenism to Compete in Women's Competition, qui entre en vigueur le 1er mai 2011.
24 juillet 2015 : Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) donne deux ans à l’IAAF pour prouver scientifiquement qu’il existe une corrélation entre des taux de testostérone naturellement élevés et une meilleure performance athlétique chez les sportives hyperandrogynes.
Son lien avec la controverse
Pour l’IAAF, l’hyperandrogénie se définit par “la production excessive d’hormones androgéniques et les conséquences de cet excès, précisément chez la femme” (IAAF, 2011).
L’organisation considère la testostérone comme une “hormone qui améliore les performances” (IAAF, 2011).
L’organisation doit garantir “l’équité et l’intégrité des compétitions”, séparant les femmes des hommes, qui “réalisent de meilleures performances sportives en raison de leurs taux d’androgènes plus élevés que celui des femmes” (IAAF, 2011). Dans ce cadre-là, le règlement de 2011 stipule :
Aucune femme présentant une hyperandrogénie ne peut être qualifiée pour participer à une compétition féminine si elle présente des taux androgéniques fonctionnels (testostérone) se situant dans les mêmes valeurs que celles enregistrées chez les hommes. (IAAF, 2011).
Les conditions pour qu’une athlète soit autorisée à concourir sont les suivantes :
Quant au contrôle de chaque athlète, il obéit au protocole suivant (IAAF, 2011) :
Déclaration des principaux porte-paroles
Nick Davies, porte-parole de l’IAAF, affirme que la question de soumettre Caster Semenya à un test de féminité est survenue après les premières performances d’exception de l’athlète :
In the case of this athlete, following her breakthrough in the African junior championships, the rumours, the gossip were starting to build up. (Irwin, 2009)
Pour Pierre Weiss, secrétaire-général de l’IAAF, une règlementation sur les athlètes hyperandrogynes devenait alors nécessaire :
We don't have any texts on this subject as we do for doping. There is no provision in our rules as to what our decision might be. (AFP, 2009)
D’après Chris Turner, du département de communication de l’IAAF, les règles qui furent finalement édictées par l’institution s’appuient sur une base éthique et scientifique forte :
The IAAF regulation is based on extensive international expertise in both ethics and medical science. (Times of Oman, 2014)
Pour le Dr Stéphane Bermon, coordinateur du groupe de travail de l’IAAF sur l’hyperandrogénie et le changement de sexe dans l’athlétisme féminin, il est clair que les athlètes hyperandrogynes disposent d’un avantage jugé injuste (“unfair advantage”) :
More muscle mass, easier recovery and a higher level of blood red cells. (Baker, 2012)
Vers le test du corpuscule de Barr
Début du débat sur les conséquences psychologiques des tests sur les femmes
Et s'il s'agit juste de contrôler les femmes qui auraient un taux de testostérone plus important, ce qui constitue effectivement un avantage, dans ce cas, pourquoi ne pas chercher à réguler d'autres avantages physiques, pourquoi ne pas interdire les joueurs de basket qui mesurent plus de 2,20 m ?
(Au Mondial, les footballeuses sont priées d'être des femmes, 2015)
Pour elle, l'argument selon lequel les tests auraient une portée dissuasive pour éviter que des hommes ne concourent avec des femmes est fallacieux :
(Au Mondial, les footballeuses sont priées d'être des femmes, 2015)
Enfin, pour Anaïs Bohuon :
Il faudrait complètement arrêter ces tests et faire exactement la même chose qu’on fait pour les hommes, se contenter des tests de dopage.
Retour en haut de page
Test du corpuscule de Barr
Date de fondation : 1894 par Pierre de Coubertin lors de la recréation des Jeux Olympiques
Composition : 115 membres, issus du milieu du sport
Rôle : Organise, réglemente et supervise les JO en partenariat avec le COJO (Comité d'Organisation des Jeux Olympiques). Il détermine la ville hôte à chaque session notamment.
Chronologie
Dans nos corpus, les principaux acteurs en termes de réglementation sont l'Association internationale des fédérations d'athlétisme et le CIO. (Louis J Elsas, 2000)
1946-1948 : Le CIO demande les premiers certificats pour lutter contre l’imposture.
1966 : Premiers tests : examens physiques et gynécologiques.
1992 : Le CIO impose des tests génétiques (pour les Jeux d’hiver d’Albertville). Il s’agit du test buccal de Barr.
1994 : le docteur Arne Ljungqvist devient membre du CIO et plaide en défaveur de ces tests. (Louis J Elsas, 2000)
Plus tard, le CIO met en place de nouveaux tests sur les gènes SRY et DYZ-1 du chromosome Y.
Janvier 2010 : Symposium scientifique avec l'Association internationale des fédérations d'athlétisme.
Octobre 2010 : Réunion organisée pour discuter plus précisément des règles à établir. Il en ressort que les règles établies sur l’hyperandrogénie dans le sport devront respecter l’essence de la classification homme/femme et garantir l’équité et l’intégrité des compétitions féminines pour toutes les athlètes. (IOC ADDRESSES ELIGIBILITY OF FEMALE ATHLETES WITH HYPERANDROGENISM, 2011)
2011 : Le CIO édicte le 5 avril 2011 un règlement encadrant les conditions de qualification des femmes présentant une hyperandrogénie pour participer aux compétitions féminines lors des JO de Londres en 2012. Ce règlement stipule notamment que :
2012 : A l’approche des Jeux de Londres, une nouvelle règlementation sur l’hyperandrogénie est édictée par le CIO : IOC Regulations on Female Hyperandrogenism. Le nouveau critère de non éligibilité concerne les femmes hyperandrogynes dotées de récepteurs d’androgènes fonctionnels et présentant des taux d’androgènes inclus dans la fourchette masculine. (Ha N.Q., 2014) (Ferguson-Smith M.A., 2014)
Un porte-parole important : Arne Ljungqvist
Arne Ljungqvist a été membre du CIO. Il a pris activement part à cette controverse, en se prononçant à de nombreuses reprises dans les médias et en intégrant notamment le comité qui a travaillé sur les règles encadrant la participation des athlètes hyperandrogynes dans les compétitions sportives. Il déclarait d’ailleurs en 2010, avant que les règles ne soient instituées :
(Wilson, IOC wants rules to deal with gender issues; Clarity sought on whether athletes such as Semenya should compete as men or women, 2010)
Il précise notamment que le test de féminité n’a pas pour fin de déterminer le sexe d’une athlète, mais de déterminer si elle est habilitée à concourir avec les femmes :
(Gender test is Olympic hurdle, 2012)
Bien que le test soit décrié, Ljungqvist défend que, sur le fond, il était nécessaire :
(Macur, 2012)
Il précise également que la nécessité est apparue avec l’écho qu’a eu l’affaire Semenya et la façon dont elle a été traitée :
(Wilson, IOC to convene medical meeting on gender issues in wake of Semenya case, 2009)
Date de création : 17 juillet 1912
Rôle : Organise les compétitions internationales d'athlétisme et coordonne les fédérations nationales d'athlétisme.
Chronologie
1946-1948 : Association Internationale des Fédérations d'Athlétisme (IAAF) et Comité International Olympique (CIO) demandent les premiers certificats.
1966 : Premiers tests : examens physiques et gynécologiques.
1992 : L’IAAF considère qu'un homme ne peut plus se faire passer pour une femme, grâce aux tests antidopage.
Avril-Mai 2011 : L’athlétisme est, sous l’impulsion de l’IAAF, le premier sport à établir des règles sur l’hyperandrogénie, via IAAF Regulation Governing Eligibility of Females with Hyperandrogenism to Compete in Women's Competition, qui entre en vigueur le 1er mai 2011.
24 juillet 2015 : Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) donne deux ans à l’IAAF pour prouver scientifiquement qu’il existe une corrélation entre des taux de testostérone naturellement élevés et une meilleure performance athlétique chez les sportives hyperandrogynes.
Son lien avec la controverse
Pour l’IAAF, l’hyperandrogénie se définit par “la production excessive d’hormones androgéniques et les conséquences de cet excès, précisément chez la femme” (IAAF, 2011).
L’organisation considère la testostérone comme une “hormone qui améliore les performances” (IAAF, 2011).
L’organisation doit garantir “l’équité et l’intégrité des compétitions”, séparant les femmes des hommes, qui “réalisent de meilleures performances sportives en raison de leurs taux d’androgènes plus élevés que celui des femmes” (IAAF, 2011). Dans ce cadre-là, le règlement de 2011 stipule :
Aucune femme présentant une hyperandrogénie ne peut être qualifiée pour participer à une compétition féminine si elle présente des taux androgéniques fonctionnels (testostérone) se situant dans les mêmes valeurs que celles enregistrées chez les hommes. (IAAF, 2011).
Les conditions pour qu’une athlète soit autorisée à concourir sont les suivantes :
Quant au contrôle de chaque athlète, il obéit au protocole suivant (IAAF, 2011) :
Déclaration des principaux porte-paroles
Nick Davies, porte-parole de l’IAAF, affirme que la question de soumettre Caster Semenya à un test de féminité est survenue après les premières performances d’exception de l’athlète :
In the case of this athlete, following her breakthrough in the African junior championships, the rumours, the gossip were starting to build up. (Irwin, 2009)
Pour Pierre Weiss, secrétaire-général de l’IAAF, une règlementation sur les athlètes hyperandrogynes devenait alors nécessaire :
We don't have any texts on this subject as we do for doping. There is no provision in our rules as to what our decision might be. (AFP, 2009)
D’après Chris Turner, du département de communication de l’IAAF, les règles qui furent finalement édictées par l’institution s’appuient sur une base éthique et scientifique forte :
The IAAF regulation is based on extensive international expertise in both ethics and medical science. (Times of Oman, 2014)
Pour le Dr Stéphane Bermon, coordinateur du groupe de travail de l’IAAF sur l’hyperandrogénie et le changement de sexe dans l’athlétisme féminin, il est clair que les athlètes hyperandrogynes disposent d’un avantage jugé injuste (“unfair advantage”) :
More muscle mass, easier recovery and a higher level of blood red cells. (Baker, 2012)
La première méthode utilisée est le test du corpuscule de Barr. Il est fondé sur la recherche d’un deuxième chromosome X chez les athlètes.Vers le test SRY
L’intersexuation dans le sport
Le sexe est donc difficile à caractériser, au sens d'Anne Fausto-Sterling, professeur de biologie et d’étude de genre. Il y aurait même cinq sexes à son sens :
Les trois premières catégories sont à nuancer, comme on l’a vu, puisque qu’il existe des personnes qui ne rentrent pas dans une des deux cases. (Fausto-Sterling, 2012)
De plus, comme l’affirme en 2006 Joëlle Wiels , chercheur en génétique, les cas de sexes génétiques contradictoires avec l’apparence physique ne sont pas rares. Le test de féminité a montré, par exemple, que certaines athlètes pouvaient avoir un sexe anatomique apparent féminin (clitoris) et un sexe chromosomique qui ne soit pas XX mais XXY. D’autres athlètes féminines pouvaient avoir des testicules intra-abdominaux (sexe gonadique) souvent révélateurs d’un pseudo- hermaphrodisme. Le sexe génétique (XX ou XY), le sexe gonadal mais également le sexe apparent doivent donc être précisés, voire dissociés puisqu’un seul ne suffit pas à définir la catégorie d’appartenance de sexe. (Joëlle Wiels, 2006)
Ilana Löwy, historienne des sciences distingue le sexe sociale du sexe biologique. Elle affirme ainsi que :
Anne Fausto-Sterling souligne que la science, bien que souvent érigée en vérité absolue, n’en est pas moins un savoir « contextuel et ancré dans une culture locale ». Elle insiste sur le fait que notre culture nous impose de choisir entre homme et femme, alors que la réalité offre beaucoup plus de possibilités au sein d’un continuum sexuel. (Fausto-Sterling, 2012)
La remise en cause du test
D’autre part, selon eux, même si sa fiabilité ne dépassait pas 80%, et malgré les critiques, il aurait assez bien rempli son rôle. En effet, comme ils le soulignent, il n’était pas adapté à certains cas :
En effet, selon le médecin finlandais A. de la Chapelle, qui fait autorité dans le monde médical sportif, cette méthode est inadaptée. Elle exclut certaines athlètes intersexes (XY), qui ne présentent aucun développement musculaire susceptible d'être interprété comme un avantage qui aurait pour effet de "tuer" la compétition. Il déclare ainsi en 1986 :
C’est ainsi qu’en 1968, pour la première fois ce test rencontre un problème éthique et de dysfonctionnement. En effet, l’athlète Ewa Kłobukowska échoue au test du corpuscule de Barr, alors qu’elle avait réussi le test sous sa première forme un an auparavant. Elle présentait en fait un cas de mosaïsme et était XXY. Après s’être battue pour sa réhabilitation, les instances et les médecins finissent par l’autoriser à concourir en 1970, jugeant que sa différentiation chromosomique ne lui conférait aucun avantage. Elle ne réintègrera cependant jamais la compétition. (Sciences et Avenir, 2012)
Conséquences psychologiques du test du corpuscule Barr
B. Dingeon et A. Lacoste, responsable du contrôle de genre aux Jeux Olympiques d’Albertville et de Lillehammer, partagent cet avis :
Cet avis n’est cependant pas partagé par certaines athlètes qui ont pu être victimes d’humiliations publiques, comme Maria José Martinez Patiño. Elle a beaucoup souffert des tests qui lui ont été imposés :
In the 1980’s, AnythingPopup id="33"’s diagnosis was leaked to the press which learned that she had XY chromosomes. The lampooning that ensued was almost unbearable. ‘‘What happened to me was like being raped,’’ she said. ‘‘It must be the same sense of violation and shame. Only in my case, the whole world watched’’. [...] She (Maria José Martinez Patiño) successfully challenged the relevance of this finding to her athletic performance, but the process took 3 years, exacted high emotional costs, and exposed her to media humiliation. (Ha N.Q., 2014)
Il s’est révélé par la suite que l’athlète ne tirait en fait aucun avantage de sa condition. (Heggie V. , 2010)
En outre, elle a clairement pris position en défaveur des tests. Elle reproche notamment aux instances de ne pas toujours tenir au courant les athlètes concernées de leur finalité. De plus, les résultats de ces tests sont souvent rendus publics malgré la politique de confidentialité de l'IAAF et du CIO, ce qui viole le respect de la vie privée des athlètes ainsi que le secret médical.Test SRY
Date de création : 17 juillet 1912
Rôle : Organise les compétitions internationales d'athlétisme et coordonne les fédérations nationales d'athlétisme.
Chronologie
1946-1948 : Association Internationale des Fédérations d'Athlétisme (IAAF) et Comité International Olympique (CIO) demandent les premiers certificats.
1966 : Premiers tests : examens physiques et gynécologiques.
1992 : L’IAAF considère qu'un homme ne peut plus se faire passer pour une femme, grâce aux tests antidopage.
Avril-Mai 2011 : L’athlétisme est, sous l’impulsion de l’IAAF, le premier sport à établir des règles sur l’hyperandrogénie, via IAAF Regulation Governing Eligibility of Females with Hyperandrogenism to Compete in Women's Competition, qui entre en vigueur le 1er mai 2011.
24 juillet 2015 : Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) donne deux ans à l’IAAF pour prouver scientifiquement qu’il existe une corrélation entre des taux de testostérone naturellement élevés et une meilleure performance athlétique chez les sportives hyperandrogynes.
Son lien avec la controverse
Pour l’IAAF, l’hyperandrogénie se définit par “la production excessive d’hormones androgéniques et les conséquences de cet excès, précisément chez la femme” (IAAF, 2011).
L’organisation considère la testostérone comme une “hormone qui améliore les performances” (IAAF, 2011).
L’organisation doit garantir “l’équité et l’intégrité des compétitions”, séparant les femmes des hommes, qui “réalisent de meilleures performances sportives en raison de leurs taux d’androgènes plus élevés que celui des femmes” (IAAF, 2011). Dans ce cadre-là, le règlement de 2011 stipule :
Aucune femme présentant une hyperandrogénie ne peut être qualifiée pour participer à une compétition féminine si elle présente des taux androgéniques fonctionnels (testostérone) se situant dans les mêmes valeurs que celles enregistrées chez les hommes. (IAAF, 2011).
Les conditions pour qu’une athlète soit autorisée à concourir sont les suivantes :
Quant au contrôle de chaque athlète, il obéit au protocole suivant (IAAF, 2011) :
Déclaration des principaux porte-paroles
Nick Davies, porte-parole de l’IAAF, affirme que la question de soumettre Caster Semenya à un test de féminité est survenue après les premières performances d’exception de l’athlète :
In the case of this athlete, following her breakthrough in the African junior championships, the rumours, the gossip were starting to build up. (Irwin, 2009)
Pour Pierre Weiss, secrétaire-général de l’IAAF, une règlementation sur les athlètes hyperandrogynes devenait alors nécessaire :
We don't have any texts on this subject as we do for doping. There is no provision in our rules as to what our decision might be. (AFP, 2009)
D’après Chris Turner, du département de communication de l’IAAF, les règles qui furent finalement édictées par l’institution s’appuient sur une base éthique et scientifique forte :
The IAAF regulation is based on extensive international expertise in both ethics and medical science. (Times of Oman, 2014)
Pour le Dr Stéphane Bermon, coordinateur du groupe de travail de l’IAAF sur l’hyperandrogénie et le changement de sexe dans l’athlétisme féminin, il est clair que les athlètes hyperandrogynes disposent d’un avantage jugé injuste (“unfair advantage”) :
More muscle mass, easier recovery and a higher level of blood red cells. (Baker, 2012)
Date de fondation : 1894 par Pierre de Coubertin lors de la recréation des Jeux Olympiques
Composition : 115 membres, issus du milieu du sport
Rôle : Organise, réglemente et supervise les JO en partenariat avec le COJO (Comité d'Organisation des Jeux Olympiques). Il détermine la ville hôte à chaque session notamment.
Chronologie
Dans nos corpus, les principaux acteurs en termes de réglementation sont l'Association internationale des fédérations d'athlétisme et le CIO. (Louis J Elsas, 2000)
1946-1948 : Le CIO demande les premiers certificats pour lutter contre l’imposture.
1966 : Premiers tests : examens physiques et gynécologiques.
1992 : Le CIO impose des tests génétiques (pour les Jeux d’hiver d’Albertville). Il s’agit du test buccal de Barr.
1994 : le docteur Arne Ljungqvist devient membre du CIO et plaide en défaveur de ces tests. (Louis J Elsas, 2000)
Plus tard, le CIO met en place de nouveaux tests sur les gènes SRY et DYZ-1 du chromosome Y.
Janvier 2010 : Symposium scientifique avec l'Association internationale des fédérations d'athlétisme.
Octobre 2010 : Réunion organisée pour discuter plus précisément des règles à établir. Il en ressort que les règles établies sur l’hyperandrogénie dans le sport devront respecter l’essence de la classification homme/femme et garantir l’équité et l’intégrité des compétitions féminines pour toutes les athlètes. (IOC ADDRESSES ELIGIBILITY OF FEMALE ATHLETES WITH HYPERANDROGENISM, 2011)
2011 : Le CIO édicte le 5 avril 2011 un règlement encadrant les conditions de qualification des femmes présentant une hyperandrogénie pour participer aux compétitions féminines lors des JO de Londres en 2012. Ce règlement stipule notamment que :
2012 : A l’approche des Jeux de Londres, une nouvelle règlementation sur l’hyperandrogénie est édictée par le CIO : IOC Regulations on Female Hyperandrogenism. Le nouveau critère de non éligibilité concerne les femmes hyperandrogynes dotées de récepteurs d’androgènes fonctionnels et présentant des taux d’androgènes inclus dans la fourchette masculine. (Ha N.Q., 2014) (Ferguson-Smith M.A., 2014)
Un porte-parole important : Arne Ljungqvist
Arne Ljungqvist a été membre du CIO. Il a pris activement part à cette controverse, en se prononçant à de nombreuses reprises dans les médias et en intégrant notamment le comité qui a travaillé sur les règles encadrant la participation des athlètes hyperandrogynes dans les compétitions sportives. Il déclarait d’ailleurs en 2010, avant que les règles ne soient instituées :
(Wilson, IOC wants rules to deal with gender issues; Clarity sought on whether athletes such as Semenya should compete as men or women, 2010)
Il précise notamment que le test de féminité n’a pas pour fin de déterminer le sexe d’une athlète, mais de déterminer si elle est habilitée à concourir avec les femmes :
(Gender test is Olympic hurdle, 2012)
Bien que le test soit décrié, Ljungqvist défend que, sur le fond, il était nécessaire :
(Macur, 2012)
Il précise également que la nécessité est apparue avec l’écho qu’a eu l’affaire Semenya et la façon dont elle a été traitée :
(Wilson, IOC to convene medical meeting on gender issues in wake of Semenya case, 2009)
Vers une interruption
Le problème éthique de l’étude de L’ADN
Un critère contesté
L’expérience médicale concernant ce test génétique montre que certaines femmes sont XY et possèdent une mutation du gène SRY. Ces femmes ont une féminité ordinaire, elles peuvent même avoir des enfants grâce à la procréation médicalement assistée. Les médecins laissent en général les patientes dans l’ignorance de cette anomalie génétique, car une telle nouvelle pourrait entraîner des perturbations psychologiques, qui ont déjà eu lieux lors des compétitions sportives.
De plus même si le gène SRY joue un rôle notable, dans la différentiation homme-femme, il existe des hommes XX chez lesquels on ne peut mettre en évidence aucun matériel génétique du chromosome Y.
Une amélioration du test de Barr
Il est important de constater qu’à partir d’une position de type répressif, ce contrôle a acquis un rôle-clé dans la protection des sportives. Pour s’intégrer aux exigences éthiques actuelles, avant toute considération sportive ou économique et dans la droite ligne de la déontologie de la médecine du sport, le contrôle doit respecter l’individu :
C’est dans ce contexte que selon eux :
Avec la mise en évidence du gène SRY, gène majeur de masculinité, le contrôle a atteint une fiabilité qui lui confère toute sa crédibilité actuelle. [...] A quelques rarissimes anomalies près, le plus souvent peu favorables aux performances athlétiques, la détermination de ce gène est d’une exceptionnelle fiabilité, supérieure à 99,99 %. (B Dingeon, A Lacoste, 1997)
Interruption temporaire des tests
Date de création : 17 juillet 1912
Rôle : Organise les compétitions internationales d'athlétisme et coordonne les fédérations nationales d'athlétisme.
Chronologie
1946-1948 : Association Internationale des Fédérations d'Athlétisme (IAAF) et Comité International Olympique (CIO) demandent les premiers certificats.
1966 : Premiers tests : examens physiques et gynécologiques.
1992 : L’IAAF considère qu'un homme ne peut plus se faire passer pour une femme, grâce aux tests antidopage.
Avril-Mai 2011 : L’athlétisme est, sous l’impulsion de l’IAAF, le premier sport à établir des règles sur l’hyperandrogénie, via IAAF Regulation Governing Eligibility of Females with Hyperandrogenism to Compete in Women's Competition, qui entre en vigueur le 1er mai 2011.
24 juillet 2015 : Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) donne deux ans à l’IAAF pour prouver scientifiquement qu’il existe une corrélation entre des taux de testostérone naturellement élevés et une meilleure performance athlétique chez les sportives hyperandrogynes.
Son lien avec la controverse
Pour l’IAAF, l’hyperandrogénie se définit par “la production excessive d’hormones androgéniques et les conséquences de cet excès, précisément chez la femme” (IAAF, 2011).
L’organisation considère la testostérone comme une “hormone qui améliore les performances” (IAAF, 2011).
L’organisation doit garantir “l’équité et l’intégrité des compétitions”, séparant les femmes des hommes, qui “réalisent de meilleures performances sportives en raison de leurs taux d’androgènes plus élevés que celui des femmes” (IAAF, 2011). Dans ce cadre-là, le règlement de 2011 stipule :
Aucune femme présentant une hyperandrogénie ne peut être qualifiée pour participer à une compétition féminine si elle présente des taux androgéniques fonctionnels (testostérone) se situant dans les mêmes valeurs que celles enregistrées chez les hommes. (IAAF, 2011).
Les conditions pour qu’une athlète soit autorisée à concourir sont les suivantes :
Quant au contrôle de chaque athlète, il obéit au protocole suivant (IAAF, 2011) :
Déclaration des principaux porte-paroles
Nick Davies, porte-parole de l’IAAF, affirme que la question de soumettre Caster Semenya à un test de féminité est survenue après les premières performances d’exception de l’athlète :
In the case of this athlete, following her breakthrough in the African junior championships, the rumours, the gossip were starting to build up. (Irwin, 2009)
Pour Pierre Weiss, secrétaire-général de l’IAAF, une règlementation sur les athlètes hyperandrogynes devenait alors nécessaire :
We don't have any texts on this subject as we do for doping. There is no provision in our rules as to what our decision might be. (AFP, 2009)
D’après Chris Turner, du département de communication de l’IAAF, les règles qui furent finalement édictées par l’institution s’appuient sur une base éthique et scientifique forte :
The IAAF regulation is based on extensive international expertise in both ethics and medical science. (Times of Oman, 2014)
Pour le Dr Stéphane Bermon, coordinateur du groupe de travail de l’IAAF sur l’hyperandrogénie et le changement de sexe dans l’athlétisme féminin, il est clair que les athlètes hyperandrogynes disposent d’un avantage jugé injuste (“unfair advantage”) :
More muscle mass, easier recovery and a higher level of blood red cells. (Baker, 2012)
Date de fondation : 1894 par Pierre de Coubertin lors de la recréation des Jeux Olympiques
Composition : 115 membres, issus du milieu du sport
Rôle : Organise, réglemente et supervise les JO en partenariat avec le COJO (Comité d'Organisation des Jeux Olympiques). Il détermine la ville hôte à chaque session notamment.
Chronologie
Dans nos corpus, les principaux acteurs en termes de réglementation sont l'Association internationale des fédérations d'athlétisme et le CIO. (Louis J Elsas, 2000)
1946-1948 : Le CIO demande les premiers certificats pour lutter contre l’imposture.
1966 : Premiers tests : examens physiques et gynécologiques.
1992 : Le CIO impose des tests génétiques (pour les Jeux d’hiver d’Albertville). Il s’agit du test buccal de Barr.
1994 : le docteur Arne Ljungqvist devient membre du CIO et plaide en défaveur de ces tests. (Louis J Elsas, 2000)
Plus tard, le CIO met en place de nouveaux tests sur les gènes SRY et DYZ-1 du chromosome Y.
Janvier 2010 : Symposium scientifique avec l'Association internationale des fédérations d'athlétisme.
Octobre 2010 : Réunion organisée pour discuter plus précisément des règles à établir. Il en ressort que les règles établies sur l’hyperandrogénie dans le sport devront respecter l’essence de la classification homme/femme et garantir l’équité et l’intégrité des compétitions féminines pour toutes les athlètes. (IOC ADDRESSES ELIGIBILITY OF FEMALE ATHLETES WITH HYPERANDROGENISM, 2011)
2011 : Le CIO édicte le 5 avril 2011 un règlement encadrant les conditions de qualification des femmes présentant une hyperandrogénie pour participer aux compétitions féminines lors des JO de Londres en 2012. Ce règlement stipule notamment que :
2012 : A l’approche des Jeux de Londres, une nouvelle règlementation sur l’hyperandrogénie est édictée par le CIO : IOC Regulations on Female Hyperandrogenism. Le nouveau critère de non éligibilité concerne les femmes hyperandrogynes dotées de récepteurs d’androgènes fonctionnels et présentant des taux d’androgènes inclus dans la fourchette masculine. (Ha N.Q., 2014) (Ferguson-Smith M.A., 2014)
Un porte-parole important : Arne Ljungqvist
Arne Ljungqvist a été membre du CIO. Il a pris activement part à cette controverse, en se prononçant à de nombreuses reprises dans les médias et en intégrant notamment le comité qui a travaillé sur les règles encadrant la participation des athlètes hyperandrogynes dans les compétitions sportives. Il déclarait d’ailleurs en 2010, avant que les règles ne soient instituées :
(Wilson, IOC wants rules to deal with gender issues; Clarity sought on whether athletes such as Semenya should compete as men or women, 2010)
Il précise notamment que le test de féminité n’a pas pour fin de déterminer le sexe d’une athlète, mais de déterminer si elle est habilitée à concourir avec les femmes :
(Gender test is Olympic hurdle, 2012)
Bien que le test soit décrié, Ljungqvist défend que, sur le fond, il était nécessaire :
(Macur, 2012)
Il précise également que la nécessité est apparue avec l’écho qu’a eu l’affaire Semenya et la façon dont elle a été traitée :
(Wilson, IOC to convene medical meeting on gender issues in wake of Semenya case, 2009)Vers un test hormonal
Le jour qui a suivi cet exploit, il fut largement répandu que l’athlète était née hermaphrodite, mais après quelques jours Athletics South Africa (ASA), expliqua qu’elle avait été testée 2 fois et que rien d’anormal n’était ressorti des tests. Quoi qu’il en soit la controverse était lancée et l’athlète s’est retrouvée très mal armée face à cette situation. Son coach rapporte même que :
They stopped at a petrol station in Cape Town recently and Semenya entered the female toilets, the petrol attendants prevented her from doing so because they were convinced she was a man. Caster Semenya just laughed and asked if they would like her to take off her pants to show them she was a woman (The Science of Sport, 2009)
Le temps que des tests soient effectués pour vérifier sa “féminité”, l’athlète a été interdite pendant 1 an de compétition, et a selon Libération subi “une humiliation publique”. (Libération, 2014)
L’histoire de Caster Semenya a poussé les les journalistes et les chercheurs à s’intéresser à l’histoire des tests de féminité dans les compétitions sportives. Selon Vanessa Heggie, chercheuse en histoire et philosophie des sciences, ces recherches ont contribué à renforcer le mythe existant autour des fraudes de genre. Certaines histoires furent réinventées comme celle de Stella Walsh, une athlète, qui suite à une autopsie s’est révélée être hyperandrogyne. Un article courant 2010 du South African Journal of Sports Medicine, laisse par exemple sous entendre que le genre de l’athlète était déjà un centre de préoccupation en 1930, ce qui n’était pas du tout le cas. (Heggie V., 2010)
Test hormonal
Date de création : 17 juillet 1912
Rôle : Organise les compétitions internationales d'athlétisme et coordonne les fédérations nationales d'athlétisme.
Chronologie
1946-1948 : Association Internationale des Fédérations d'Athlétisme (IAAF) et Comité International Olympique (CIO) demandent les premiers certificats.
1966 : Premiers tests : examens physiques et gynécologiques.
1992 : L’IAAF considère qu'un homme ne peut plus se faire passer pour une femme, grâce aux tests antidopage.
Avril-Mai 2011 : L’athlétisme est, sous l’impulsion de l’IAAF, le premier sport à établir des règles sur l’hyperandrogénie, via IAAF Regulation Governing Eligibility of Females with Hyperandrogenism to Compete in Women's Competition, qui entre en vigueur le 1er mai 2011.
24 juillet 2015 : Le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) donne deux ans à l’IAAF pour prouver scientifiquement qu’il existe une corrélation entre des taux de testostérone naturellement élevés et une meilleure performance athlétique chez les sportives hyperandrogynes.
Son lien avec la controverse
Pour l’IAAF, l’hyperandrogénie se définit par “la production excessive d’hormones androgéniques et les conséquences de cet excès, précisément chez la femme” (IAAF, 2011).
L’organisation considère la testostérone comme une “hormone qui améliore les performances” (IAAF, 2011).
L’organisation doit garantir “l’équité et l’intégrité des compétitions”, séparant les femmes des hommes, qui “réalisent de meilleures performances sportives en raison de leurs taux d’androgènes plus élevés que celui des femmes” (IAAF, 2011). Dans ce cadre-là, le règlement de 2011 stipule :
Aucune femme présentant une hyperandrogénie ne peut être qualifiée pour participer à une compétition féminine si elle présente des taux androgéniques fonctionnels (testostérone) se situant dans les mêmes valeurs que celles enregistrées chez les hommes. (IAAF, 2011).
Les conditions pour qu’une athlète soit autorisée à concourir sont les suivantes :
Quant au contrôle de chaque athlète, il obéit au protocole suivant (IAAF, 2011) :
Déclaration des principaux porte-paroles
Nick Davies, porte-parole de l’IAAF, affirme que la question de soumettre Caster Semenya à un test de féminité est survenue après les premières performances d’exception de l’athlète :
In the case of this athlete, following her breakthrough in the African junior championships, the rumours, the gossip were starting to build up. (Irwin, 2009)
Pour Pierre Weiss, secrétaire-général de l’IAAF, une règlementation sur les athlètes hyperandrogynes devenait alors nécessaire :
We don't have any texts on this subject as we do for doping. There is no provision in our rules as to what our decision might be. (AFP, 2009)
D’après Chris Turner, du département de communication de l’IAAF, les règles qui furent finalement édictées par l’institution s’appuient sur une base éthique et scientifique forte :
The IAAF regulation is based on extensive international expertise in both ethics and medical science. (Times of Oman, 2014)
Pour le Dr Stéphane Bermon, coordinateur du groupe de travail de l’IAAF sur l’hyperandrogénie et le changement de sexe dans l’athlétisme féminin, il est clair que les athlètes hyperandrogynes disposent d’un avantage jugé injuste (“unfair advantage”) :
More muscle mass, easier recovery and a higher level of blood red cells. (Baker, 2012)
Ce test s’applique aux atlètes “présentant une hyperandrogénie connue et désirant participer à une Compétition Internationale devra obligatoirement signaler ce fait de manière confidentielle au Medical manager de l'IAAF afin que l’on puisse évaluer son cas conformément au Règlement.” Mais “Le Medical manager de l'IAAF pourra également faire procéder à une évaluation confidentielle sur le cas d’une athlète s’il possède un motif raisonnable de croire à l’existence éventuelle d’un cas manifeste d’hyperandrogénie. Ce motif raisonnable peut se fonder sur toute source digne de confiance, y compris la démarche d’une athlète auprès de l'IAAF ou de sa Fédération Nationale afin de clarifier son problème de santé associé, les résultats d’un examen de routine préalable à la compétition, les résultats d’un contrôle antidopage de routine révélant un profil anormal dans le cadre du Passeport Biologique de l’Athlète ou encore des renseignements confidentiels parvenant au Délégué Médical de l'IAAF ou au Medical manager de l'IAAF.”
Quant au contrôle de chaque athlète, il obéit au protocole suivant :
Les athlètes pourront, suivant l’avis des experts, participer aux compétitions durant les analyses, sous réserve que les résultats soient annulés si elles ne présentent pas les conditions pour être qualifiées. (IAAF, 2011)
Cependant, selon Bermont et al., le taux de testostérone n’est jamais une cause seule d’élimination mais est toujours couplé à des signes d’hyperandrogénie. (Bermont et al., 2015)Vers une demande d’éclaircissement
Le test tel qu’il est mis en place par l’IAAF est-il pertinent ?
Lorsque Healy et al. affirment en substance que les taux de testostérone des athlètes d’élite de haut niveau se chevauchent, pour les hommes et les femmes, ce qui discrédite le test, Bermont et al. répondent que les échantillons choisis ainsi que les conditions de l’expérience ont été mal choisis et il en va de même des méthodes utilisées.
La mesure du taux de testostérone elle-même est remise en question, car de nombreux facteurs influent sur la sécrétion de ladite hormone (l’excitation, le stress, la joie de la victoire). (McCaul K.D., 1992) (Oliveira T.M., 2009)
La testostérone, un avantage injuste ?
La testostérone a des effets variables, comme le souligne le Dr Linh Vu-Ngoc médecin du sport à la Fédération Française de Triathlon :
Pour ce qui est du taux de testostérone élevé chez certaines athlètes hyperandrogynes, Ferguson-Smith et Bavington affirment que la plupart d’entre elles ne sont pas sensibles aux androgènes, car leurs récepteurs ne sont pas fonctionnels. Ceci expliquerait pourquoi il y a une grande proportion d’hyperandrogynes parmi les athlètes et leur grande taille serait due à leur chromosome Y dans la plupart des cas. Dans son livre, Anaïs Bohuon prend l’exemple éloquent de la polonaise Stella Walsh, intersexe. Elle précise qu’en 1932, Helen Stephens a battu la polonaise, alors favorite du 100m, pour devenir championne olympique, concluant que “si l’on se fie aux examens effectués en 1936, une “vraie femme”, Helen Stephens, l’aurait emporté sur une athlète intersexe, Stella Walsh” (Bohuon A., 2012). Cela atténue le fait que l’hyperandrogénie est un avantage déterminant.
Vers un autre test ?
De plus, d’après une publication du Dr Stéphane Bermon : « The world records for men in sports that rely on strength or size are on average 10% better than for women », entérinant le fait que la « masse corporelle maigre » devrait être le vrai critère différenciation utilisé par le Comité International Olympique (CIO) et l'IAAF (Association internationale des fédérations d'athlétisme). (Bermon S., 2013)
Pour le groupe de scientifiques Bermont et al, cela a peu de sens dans la mesure où la différence de « masse corporelle maigre » entre hommes et femmes s’explique en partie par la différence dans leurs taux de testostérone respectifs (la testostérone augmente la masse musculaire, le tissu osseux, les taux de globules rouges, …). Cependant les scientifiques du groupe Healy et al. répondent que la Masse Corporelle Mince est aussi en grande partie déterminée par la génétique, et est seulement régulée par les hormones. Ils n’ont pas pu établir de lien direct entre la Masse Corporelle Mince et le taux de testostérone. (Clinical Endocrinology, 2013-2015)
Conséquences psychologiques
D’après certains auteurs, l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF) et le Comité International Olympique (CIO) auraient délibérément omis d’informer Caster Semenya
Retour en haut de page
Ceci est contraire à la politique de l’Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF) et du Comité International Olympique (CIO), ce qui d’après les auteurs de l’article, met la réputation de Caster Semenya, ainsi que celle des instances, en jeu.
“This violated the federation’s own confidentiality policies and damaged the reputations of Semenya, ASA [Athletic South Africa], and the IAAF.” (Ha N.Q., 2014)
Certaines athlètes ont tellement souffert des tests et des répercussions (humiliation publique ou retrait des médailles) qu’elles ont tenté de se suicider.
Enfin, les tests peuvent aussi révéler des informations médicales éloignées de celles recherchées initialement, informations qui sont parfois aussi rendues publiques.
“Furthermore, testing as proposed in the evaluation can reveal genetic and other medical information that is deeply personal—infertility, mutations, and other conditions that have little bearing on eligibility.” (Jordan-Young R., 2012)
Une confusion avec le dopage ?
Retour en haut de page
Suite à plusieurs cas suspectés de fraude, l’IAAF (Association internationale des fédérations d'athlétisme) décide en 1966 de mettre en place un test de féminité anatomique et gynécologique. Le Comité International Olympique (CIO) suit son exemple deux ans plus tard. (Sex Testing and the Maintenance of Western Femininity in International Sport 2014) Selon eux, l’ancien système reposant sur des certificats réalisés par des médecins extérieurs ne suffisait plus. (Heggie V., 2010) L’exemple du test de l’IAAF à Budapest en 1966 En 1967, le Comité International Olympique (CIO) suivi en 1968 par l’IAAF (Association internationale des fédérations d'athlétisme), essaie de mettre en place un nouveau test fondé cette fois sur le fait qu’il existe des différences fondamentales au niveau génétique entre homme et femme. (Heggie V., 2010) Mise en pratique du test de Barr En 1992, alors que l’IAAF (Association internationale des fédérations d'athlétisme) décide de ne plus avoir recours au test de Barr, le Comité International Olympique (CIO) met en place le test du gène SRY. (Heggie V., 2010) Il s’agit, là encore, d’un test reposant sur une distinction génétique entre les hommes et les femmes. Cette fois, il se base sur l’analyse du gène SRY, situé sur le chromosome Y. Ce gène est responsable en partie de la différenciation des gonades en testicules chez le foetus. L’IAAF (Association internationale des fédérations d'athlétisme)a interrompu les tests chromosomiques depuis 1988, en faveur de tests manuel et visuel réalisés par des médecins de l’organisme. Finalement, les tests systématiques sont arrêtés en 1992. En effet, selon eux, ces tests ne sont plus nécessaires à cause des campagnes anti-dopage, qui obligent les athlètes à uriner devant un témoin. (Testing sex and gender in sports; reinventing, reimagining and reconstructing histories, 2010) Le Comité International Olympique (CIO) finit par suivre son exemple et abandonne en 1999 le test SRY. Il se réserve cependant le droit de vérifier les athlètes soumises à débat. (Libération, 2014) En 2011, l’IAAF (Association internationale des fédérations d'athlétisme) met en place un nouveau test de féminité fondé cette fois-ci sur des différences hormonales. Ainsi, un taux d’hormones androgènes trop élevé pourrait être un critère d’exclusion. En effet, les androgènes sont des composés naturels qui stimulent ou contrôlent le développement et le maintien des caractères masculins, tels que l’activité des organes sexuels ou les caractères sexuels secondaires. Le principal androgène, qui est aussi le plus connu, est la testostérone. (Wikipédia, 2016) L’exemple de la réglementation de L’IAAF Equité sportive et apparition des premiers tests
Une définition de la féminité qui remet en question le sexe de certaines athlètes
Garantir l’équité sportive
Test gynécologique et anatomique
Vers le test du corpuscule de Barr
Début du débat sur les conséquences psychologiques des tests sur les femmes
Test du corpuscule de Barr
La première méthode utilisée est le test du corpuscule de Barr. Il est fondé sur la recherche d’un deuxième chromosome X chez les athlètes.Test SRY
Vers une interruption
Le problème éthique de l’étude de L’ADN
Un critère contesté
Une amélioration du test de Barr
Interruption temporaire des tests
Vers un test hormonal
Test hormonal
Retour en haut de page