La plupart des compétitions sportives se divisent en deux grandes catégories : les compétitions féminines et les compétitions masculines. Depuis le siècle dernier, les institutions sportives, telles que l’Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme et le Comité International Olympique, convoquent l’expertise scientifique pour déterminer et formaliser les critères de différenciation hommes/femmes. Cela a débouché sur la mise en place de tests. La forme de ces tests a évolué au cours du temps à mesure des plaintes de sportives, de la découverte de nouveaux cas de sportives intersexes et des désaccords de la communauté scientifique. C’est ici que commence notre controverse.
Aujourd’hui, la problématique s’est cristallisée autour du cas des sportives hyperandrogynes, qui présentent un taux de testostérone endogène plus élevé que la moyenne des femmes. C’était le cas de Dutee Chand et de Caster Semenya. Bien que cette surproduction d’hormones soit naturelle, elle est jugée inique par certaines instances sportives internationales, lesdites athlètes présentant en général des caractéristiques anatomiques proches de celles des hommes. Là est le point d’achoppement principal de la controverse :
Les sportives hyperandrogynes doivent-elles concourir avec les femmes?
Cette interrogation soulève en outre une question de fond, qui irrigue toute la controverse : la catégorisation binaire hommes/femmes a-t-elle un sens ? C’est sur ces problématiques, à la croisée de questions sociétales, scientifiques et morales, que porte l’essentiel notre travail.
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