La neuro-amélioration dans la presse
Grâce à la base de donnée en ligne Europresse, nous avons pu voir que les médias ont commencé à s’intéresser relativement récemment à la neuro-amélioration, il y a une petite dizaine d’années.
Pour mener à bien ces recherches, nous avons sélectionné un ensemble de mots clés, en français et en anglais : “neuro-amélioration”, “augmentation cérébrale”, “augmentation cognitive”, “brain enhancement”, “neuro enhancement”, et “cognitive enhancment”.
Europresse nous indique alors l’évolution de l’occurrence de l’ensemble de ces mots-clés sur la période :
Le sujet fait véritablement son apparition dans la presse à partir de 2014, avec une petite percée deux ou trois ans auparavant, les autres occurrences étant peu significatives. Cela correspond à la médiatisation forte du mouvement transhumaniste à la même période, ce que nous avons observée sur la courbe suivante :
Dans la presse française, on constate à peu de choses près la même évolution avec le panel de mots clés décrit précédemment :
Le pic de 2014 est ici plus marqué. En le regardant plus détail, il correspond à la sortie de l’avis du Comité Consultatif Nationale d’Ethique sur la neuro-amélioration publié en décembre 2013 (CCNE, 2013).
Dans la presse anglophone, le profil est légèrement différent :
Ici, le sujet de la neuro-amélioration est évoqué massivement autour de l’année 2017, ce qui correspond à l’annonce de la création du projet Neuralink par Elon Musk, qui a beaucoup intéressée la presse.
Cependant, si on regarde le sujet plus spécifique des “smart drugs”, c’est à dire des médicaments qui ont pour but d’agir sur certaines performances cérébrales, le débat est plus ancien, et est évoqué dès le début des années 2000.
L’essentiel des documents au sujet des smart drugs proviennent en fait d’Amérique du Nord et de l’Europe :
Le sujet semble donc avoir été évoqué dans la sphère médiatique d’abord en Amérique du Nord, avant de l’être également en Europe. Par exemple un article du New York Times de 2008 indique que le débat sur les smart drugs est très actif à cette époque dans le monde universitaire aux Etats-Unis (Carey, 2008).
Chronologie des événements marquants
Il est intéressant de noter que dans la littérature scientifique, le sujet de la neuro-amélioration est apparu avant qu’il n’entre dans véritablement dans la sphère médiatique. En effet, les techniques développées dans le domaine des neurosciences qui servent à la neuro-amélioration ont commencé à se développer dès les années 1980.
Sur cette timeline, nous avons représenté à la fois les avancées techniques, les rapports officiels ayant trait à l’éthique, et les annonces marquantes de personnes et d’associations qui ont nourri le débat sur la neuro-amélioration.
Une consultation nationale est lancée sur le site internet des Etats Généraux de la bioéthique. Les neurosciences sont un des 9 thèmes débattus. Les citoyens sont invités à donner leur avis sur l’orientation à donner à la recherche en neurosciences, en particulier sur la possibilité de neuro-amélioration.
Annonce de la création par Elon Musk de la start-up Neuralink. Le but est de développer des interfaces homme-machine via des nano-électrodes, qui pourraient permettre de “piloter des terminaux”, et d'”augmenter les capacités cognitives de l’Homme” . L’un des arguments d’Elon Musk pour lancer ce projet est de relier nos cerveaux à l’intelligence artificielle, afin de “mieux la contrôler”. (Ezratty, 2017)
“Dans le cadre de la mission de veille éthique sur les progrès des neurosciences qui lui a été confiée par la loi de bioéthique du 7 juillet 2011, le Comité Consultatif National d’Ethique, après s’être penché sur les enjeux éthiques de l’IRM fonctionnelle a choisi de conduire une réflexion sur la neuro-amélioration.” (CCNE, 2013)
Outil de modification du génome sucitant d’immenses espoirs pour le traitement de maladies héréditaires.
Projet scientifique de grande ampleur financé par l’Union Européenne, qui aura des applications pour la recherche en neurosciences et le traitement de maladies neurologiques. L’un des objectifs majeurs est de simuler entièrement le fonctionnement du cerveau humain par ordinateur.
La loi bioéthique du 7 juillet 2011 confie au Comité Consultatif National d’Ethique une “mission de veille éthique sur les neurosciences”. (CCNE, 2013)
L’Association Française Transhumaniste (Technoprog) s’attache à promouvoir le transhumanisme en France tout en respectant les équilibres environnementaux ainsi que les enjeux médico-économiques. Son objectif principal étant d’allonger significativement la durée de vie en bonne santé, elle rassemble chaque année les avancées techniques et scientifiques majeures. Finalement, l’association cherche à donner un maximum d’informations pour que chacun puisse effectuer son choix en toute connaissance de cause car “Elle considère en effet que nos choix éclairés d’une manière libre et responsables sont probablement la meilleure manière de perpétuer l’humanité et l’aventure de la pensée.”
Source : Site de l’Association Française Transhumaniste – Présentation de l’Association
Lors de cette seconde expérience, le Pr. Warwick s’implante une puce développée par Mark Gasson avec laquelle il parvient à contrôler une main robotisée située en Angleterre depuis l’Université de Columbia (USA).
Utilisée au cours du 20e siècle pour le traitement de pathologies psychiatriques, cette méthode se distingue du TMS par son caractère invasif : un courant électrique est directement appliqué sur le cuir chevelu du patient, déclchant une crise d’épilepsie chez ce dernier.