Justice

Football amateur et professionnel

   La VAR a été mise en application pour réduire les injustices sur les terraines et corriger les erreurs arbitrales. Cependant, elle reste un outil technologique qui a un coût. Michel Platini, alors président de l’UEFA, affirmait que cela créerait un gouffre entre football amateur et professionnel [29]. Alors tout le monde a-t-il les moyens de s’offrir la justice sur son terrain ? La VAR ne crée-t-elle pas plus d’inégalités sur les terrains entre les différents niveaux de football ?

L’opérateur vidéo

   Dans son rapport d’Assemblée Générale publiée le 3 Mars 2018, l’IFAB se livre à un question-réponse sur la technologie et le programme qualité de le VAR. En effet, la VAr soulève un nombre important de défis technologiques car il faut mettre à la disposition du système tous les flux vidéos au même instant. Ces flux vidéos sont en fait mis à disposition d’un opérateur, présent à côté de l’arbitre vidéo dans le camion d’assistance vidéo. Cet opérateur est en discussion constante avec l’arbitre central lors d’un appel à la vidéo, au même titre que l’arbitre vidéo, car ils discutent ensemble des plans que l’arbitre central souhaiterait revoir afin d’éclaircir sa compréhension de la situation.

   D’après ce même document de l’IFAB, ces opérateurs doivent avoir une formation minimum avant d’être éligible (sans préciser la formation). Au delà de cette formation, les autres critères de sélection ne sont pas très contraignant. Il est par exemple précisé que l’opérateur peut-être un employé de la société qui met à disposition les caméras ou un membre de la fédération.

Les différents niveaux de la VAR

   La VAR est une technologie de pointe au service du jeu qui nécessite un attirail technique important dont ne dispose pas forcément chaque stade. Afin de différencier ces deux catégories de stade, l’IFAB a donc défini avec l’entreprise HAWK-EYE deux évolutions de la VAR : basique et élite. Cette différenciation répond au besoin d’imposer des standards pour l’utilisation de la VAR afin d’assurer une équité du jeu. Mais elle différencie les clubs dans la qualité de leurs infrastructures, et donc dans leur richesse.

   Pour certains, cela constitue une atteinte à l’unicité du football. Mais selon Jérôme Latta, c’est un contre-argument à la mise en place de la VAR qui s’est en fait retourné contre ses détracteurs. En effet, l’écart entre football professionnel et amateur a existé de tout temps et n’est pas prêt de se résorber. Le football professionnel moderne draine des sommes d’argent astronomique, qui augmentent d’année en année. Jérôme Latta ajoute que cet écart se constate déjà dans la présence d’arbitres aux abords des surfaces par exemple.

   Plus largement, la VAR crée une différence énorme entre les stades pouvant en être équipés et les autres. Alors la question se pose de savoir si la justice sur le terrain est au prix de la justice entre les football.