Il est très fréquent que la question de l’intégration des roms soit utilisée par les acteurs politiques. Les principaux exemples de la dernière décennie sont les suivants.

Nicolas Sarkozy et le discours de Grenoble

En 2010, un roumain qui tente de forcer un barrage, se fait abattre par les forces de l’ordre. Cet épisode conduit à de nombreuses et violentes émeutes. Nicolas Sarkozy, alors Président de la République, intervient et annonce par un discours connu sous le nom de « discours de Grenoble » un renforcement de la sécurité sur le territoire, qui passera avant tout par un démantèlement de tous les campements « illégaux et sauvages ».

Si dans la première partie de son discours il ne parle pas de la communauté rom, mais plutôt des « trafiquants et délinquants »,  il aborde au milieu de son discours le problème de l’immigration, et rapproche donc de façon notable le problème de délinquance et celui de l’immigration.

« Enfin, il faut le reconnaître, je me dois de vous le dire, nous subissons les conséquences de 50 années d’immigration insuffisamment régulée qui ont abouti à un échec de l’intégration »

N. Sarkozy le 30 Juillet 2010 lors du discours de Grenoble.

Après avoir parlé de l’immigration  dans un terme général, il focalise ensuite son discours sur les campements illégaux et « sauvages » des roms et annonce sa décision d’y mettre fin.

Manuel Valls

En 2013, alors Ministre de l’Intérieur, il annonce le démantèlement de campements illégaux, et le projet de raccompagner un certain nombre d’immigrés à la frontière. Ce discours s’inscrit dans une période où les critiques (voire le refus) de l’immigration de la part d’une partie de la population sont de plus en plus virulentes.

«Ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation. C’est illusoire de penser qu’on réglera le problème des populations roms à travers uniquement l’insertion», a-t-il ajouté. Le ministre estime qu’il n’y a «pas d’autre solution que de démanteler ces campements progressivement et de reconduire (ces populations) à la frontière.[…] Les Roms ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie ».

Manuel Valls, 2013

Le 25 septembre 2013 Amnesty International publie un rapport sur les mesures prises par le gouvernement français à propos des roms et des expulsions. Ce rapport intitulé Condamnés à l’errance. Les expulsions forcées des Roms en France  estime que les démantèlements des campements roms « maintiennent ces personnes dans la précarité et la marginalité ». Le rapport exhorte le ministre de l’Intérieur à rappeler à tous les préfets que les opérations d’évacuation doivent être faites dans le respect des normes du droit international relatif aux droits humains.

Samia Ghali

Sénatrice PS elle prend elle aussi part à la controverse en affirmant en Avril 2013 « Quand les roms s’installent quelque part, c’est avéré, après on a une recrudescence des cambriolages ».

Guy Teissier

Maire UMP à Marseille « Ces gens bien entendu vivent de rapine et de vol…Pas dans l’air du temps ! », juin 2013

Nathalie Kosciusko -Morizet

« Les roms harcèlent beaucoup les parisiens » en septembre 2013