Interview
de M. LOOS Pascal, éleveur de
bovins dans le petit village d’Ebersheim en Alsace, le
23/04/08
1) L’élevage
Mon élevage se
compose d’environ 360 veaux et Montbéliards. Il a été
commencé par mon père et n’a cessé de grandir.
Je travaille avec mon
fils sur mon exploitation. Un jeune ouvrier agricole vient m’aider
pour les cultures un jour par semaine.
Mon élevage est
intensif. Mes bêtes sont toujours enfermées dans leur box
et ne sortent jamais sur les pâturages.
Il ne me
serait pas possible de faire de l’élevage
extensif, car les impôts fonciers seraient trop chers.
2) Antibiotiques,
alimentation
Je cultive moi-même
la grande partie des céréales que je donne à mes
bêtes. Je les nourris avec du maïs, de l’ensilage, de
la pulpe de betterave sucrière, du soja et du foin. C’est
une solution moins chère que d’acheter toute cette
nourriture.
Oui, j’utilise des
antibiotiques pour mes bêtes, mais seulement du préventif
et du curatif. En effet, les antibiotiques pour augmenter le
rendement et les hormones de croissance sont totalement interdits en
Alsace et même dans toute la France depuis 2006.
A chaque fois que je
donne un antibiotique à un animal, il faut que je demande une
ordonnance chez le vétérinaire. Les normes sont donc
respectées. Il faut également que je note tous les
antibiotiques qui ont été pris par mes bêtes et
la durée du traitement, pour garder une certaine traçabilité.
(10 secondes de
réflexion)…Je ne pense pas….
3) Commerce,
aspects économiques
Mes animaux sont
essentiellement destinés à l’Alsace, même
destinés à l’Alsace à 100%.
Je revends mes bêtes
à un distributeur, à la coopérative Copvial, qui
redistribue la viande aux magasins Super U, Coop Alsace et Rond
Point.
Pour t’expliquer
cela, il faut que je te définisse le « produit brut
jour ». C’est le prix des ventes moins le prix des
achats, le tout divisé par le nombre de jours de présence
des bêtes dans mon élevage. Je garde dans mon élevage
un « broutard » environ 240 jours et un
Monbéliard environ 510 jours.
Il faut que mon produit brut jour
soit égal à 1,50€ pour couvrir les frais
d’alimentation, de vétérinaire et pour amortir les
investissements en bâtiment. Tout ce qui est au dessus de 1,50€,
c’est mes bénéfices.
Je ne pense pas qu’utiliser plus
d’antibiotiques me ferait gagner plus d’argent, de toute façon
il faut respecter les normes.
4) Aspects
juridiques
Il y a régulièrement
des contrôles effectués par des techniciens de la
coopérative Copvial. Il y a également régulièrement
le vétérinaire qui vient, et qui contrôle l’état
de mes bêtes, leur alimentation,…
Il y a
également une personne qui vient
faire un audit une fois par an pendant une heure. Pour cela, je dois
garder toutes mes factures, tous mes bons de livraison et toutes les
ordonnances fournies par les vétérinaires, que je dois
garder au moins 5 ans. Il faut également que je puisse dire
que telle bête a été traitée avec tel
antibiotique pendant tant et tant de jours, de quelle date à
quelle date.
Enfin, il
m’arrive également d’être
soumis à un contrôle inopiné par les services
vétérinaires, mais comme je n’ai rien à
cacher, cela ne me dérange pas. Pour un contrôle
inopiné, le service vétérinaire appelle la
veille pour me dire qu’il vient faire un contrôle le
lendemain.
Oui, mon élevage
est sous un « critère de qualité
certifiée », qui est en-dessous du label.
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